Killing Time
Faisant fi d’une explication scénaristique autre que celle lisible sur la fiche Wikipedia du jeu, 7 Days to Die nous expédie sur les terres désolées de Navezgane dans l’Arizona après une énième apocalypse nucléaire qui a détruit la majorité de l’espèce humaine. Les rares survivants dont vous faites partie doivent désormais lutter contre des morts-vivants avides de viande fraîche avec ce qu’ils trouvent dans les ruines qui les entourent. Survivre le plus longtemps possible et tenter de reconstruire un semblant de civilisation sera votre unique objectif, le jeu n’étant absolument pas romancé.
Le titre de The Fun Pimps peut se savourer en offline ou en réseau. La traversée du désert en solitaire vous balance dans un monde généré aléatoirement ou sur mesure en modifiant les options du jeu. De nombreux paramètres sont modifiables : le niveau de difficulté parmi six proposés, la fréquence de course des zombies, les heures d’ensoleillement par jour, la perte des objets quand on meurt, la durée de la mémoire des ennemis, la fréquence d'apparition du butin / des parachutages de vivres. Tout concourt à faire de 7 Days to Die une expérience personnelle à part la création de son avatar qui fait cruellement défaut. Impossible de modifier l'apparence physique et les compétences de notre survivant, il faut se contenter des personnages interchangeables présents dans le roster de base où figurent des héros du jeu The Walking Dead. Comme de toute façon le soft se joue en vue intérieure ça n'a pas d'intérêt autre que de se différencier lorsque l'on joue à deux en écran partagé, cette version console gérant la coopération locale.
En ligne le gameplay reste le même mais il est possible de rencontrer d’autres survivants humains qui deviendront alors de précieux alliés ou des ennemis qui vous flingueront dès qu’ils en auront l’occasion pour vous voler votre sac à dos. En temps de crise il faut se méfier de l’homme. Le mode création qui consiste basiquement à laisser libre cours à notre imagination pour modeler les décors sans se soucier des zombies et de la collecte des matériaux est compatible avec le multi. Les habitués des LEGO et de la série Minecraft d'une manière générale devraient s'en donner à cœur joie.
Save the date
Une fois que vous ouvrez les yeux sur le monde dévasté qui vous entoure vous êtes livré à vous-même, sans le moindre tutorial ou explication, à peine une indication de l’objectif en cours sur le côté droit de l’écran. Dans un premier temps vous devrez vous bricoler une hache en pierre en récupérant du bois, des petites pierres puis des fibres végétales pour lier le tout. Les décors destructibles vous aideront à trouver vos matières premières, en frappant à poings nus des arbustes et des buissons. La création des premiers outils, rudimentaires, vous facilitera les collectes suivantes et donc les fabrications futures. Des armes, munitions, outils, pièges, nourritures, éléments de cuisine, trousses de soins et même des vêtements peuvent être confectionnés. Pour ces derniers il aurait été plus simple de les voler sur le corps d’un zombie mais bon, passons. Le plus important pour survivre longtemps sera de se bricoler un abri de fortune ou de renforcer les ruines déjà existantes dans les décors à l'aide de structures en bois, puis en métal, et d'y déposer des pièges ou du barbelé tout autour. Un petit côté tower-defense qui prend toute son sens la nuit quand les zombies deviennent plus rapides et agressifs que la journée. Le jeu devient également plus stressant quand les cadavres rôdent autour de nous et qu'il fait trop sombre pour les voir.
Le danger viendra aussi de vos besoins physiologiques, boire et manger étant deux réflexes vitaux pour maintenir vos jauges de santé et d’énergie à un niveau acceptable. A force d’efforts et sans même s’en rendre compte vos statistiques augmentent et vous prenez des niveaux dans des catégories comme la marche, l’endurance, la fabrication d'objets (…), tout un panel de fonctions à retrouver sur votre fiche. Le menu est d'ailleurs très détaillé mais sacrément bordélique et surtout pas du tout optimisé pour le jeu console. On retrouve les mêmes pavés que sur PC (menus joueur, fabrication, personnage, carte, compétences et quêtes) en passant de l'un à l'autre avec les gâchettes de la manette. La navigation au sein d'une section se fait à l'aide d'une souris virtuelle pas ergonomique pour un sou. Heureusement qu'une barre en bas de l'écran permet d'y placer ses objets préférés, qu'on peut classer des items dans ses favoris et que le bouton Carré ouvre directement le menu des fabrications pour atténuer un peu le calvaire, car l'interface est à revoir.
Enfin, et comme l’attestent les images présentes dans ce test, le jeu est une horreur pour les yeux. Le moteur 3D Unity est encore coupable de cette laideur qui figure instantanément dans le top 3 des jeux les plus moches sur PlayStation 4. Les textures sont baveuses, floues et sans le moindre détail. Les effets « spéciaux » comme les flammes ou la pluie sont ratés et techniquement le jeu à l’air de peiner à afficher du vide. Les décors sont désertiques – avec au passage des éléments (comme des morceaux de bois) qui défient la physique et sont en apesanteur dès que le terrain est vallonné – mais malgré tout le jeu est bourré de clipping, la distance d'affichage est ridicule, noyée sous un épais brouillard, et des petits freezes viennent régulièrement entacher la fluidité. Les animations des morts-vivants qui se traînent sans conviction est grotesque, et l'effet ragdoll lorsqu'ils meurent et tombent au sol en se bloquant contre les décors prête à sourire. Quand on sait que tout est à faire dans ce titre sans histoire ni âmes qui vivent, on se demande ce qui peut encore motiver notre héros à rester en vie. Abrégez ses souffrances !
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