Test Kingdom Hearts HD 2.8 Final Chapter Prologue
Alors que le développement du troisième épisode n'en finit plus de traîner en longueur – depuis 2013 tout de même – Kingdom Hearts nous revient avec une nouvelle compilation, uniquement sur PlayStation 4. En attendant le portage PS4 des précédents « HD ReMIX » (calé en mars prochain) pour enfin faire la série dans son ordre – à peu près – chronologique, Kingdom Hearts HD 2.8 : Final Chapter Prologue vaut-il l'investissement ?
Pour les fans hardcore de la série, la question se pose à peine. Comme l'évoque très bien son sous-titre, Kingdom Hearts HD 2.8 : Final Chapter Prologue est la dernière compilation censée raccrocher tous les wagons – très dispersés – de la saga, avant le très attendu KH III. A cet égard, oui, elle apparaît forcément indispensable. Les différents médias qui composent cette nouvelle trilogie (deux jeux, un court-métrage) ont effectivement le mérite de poser assez clairement le décor et tous les enjeux du troisième volet : l'ultime quête de Sora et ses potes, à la recherche des sept Guerriers de la Lumière, dans le but d'empêcher Xehanort de déclencher une nouvelle guerre des Keyblades...
Un peu d'ordre dans le désordre
A l'origine épisode exclusif à la 3DS, Dream Drop Distance est assurément celui qui, dans cette compilation, apporte le plus de réponses à l'impressionnant méli-mélo scénaristique de la saga. Prenant place juste après Kingdom Hearts II, il fait notamment le lien entre l'arc narratif de Sora et celui entamé avec le très bon Birth by Sleep de la PSP. Pour autant, bien qu'impeccablement remasterisé aujourd'hui, il n'en demeure pas moins un titre relativement mineur dans la série... Comme toutes les itérations portables, et malgré ses bonnes idées sur le papier (gestion de familiers, exploration plus « poussée »), DDD souffre d'une profonde répétitivité. Le jeu le doit en grande partie à sa structure, qui impose un switch permanent entre Sora et Riku, dans chacun des mondes Disney qu'offre l'aventure : en gros, on force le joueur à faire deux fois le même niveau, sans guère de variations entre les deux chemins. On n'oublie pas que cela a surtout été pensé pour compenser le faible nombre de mondes – la plupart inédits – à visiter, mais force est de constater que cette redondance est bien plus criante aujourd'hui, sur consoles de salon. Quoi qu'il en soit, cela n'enlève rien à la qualité globale du portage, pourtant amputée des fonctions tactiles et 3D de la version d'origine. Avec ses graphismes fins et sa fluidité à toute épreuve, niveau réalisation, le jeu se hisse sans mal au niveau des autres épisodes remasterisés. C'est déjà ça.
Les deux autres parties de la compilation sont quant à elles complètement inédites, et apportent donc un autre éclairage sur l'univers de Kingdom Hearts. Et plus particulièrement X Back Cover, sorte de prolongement cinématique à de sombres itérations mobiles qui aborde, lui, les origines de la série, bien avant que le sort des mondes ne repose entre les mains de Sora. C'est plutôt joli, ça étoffe pas mal le background mais, faute de têtes familières, d'une mise en scène et de doublages dignes de ce nom, ce bonus est aussi vite oublié que visionné (environ une heure). Assez anecdotique, au final.
Un aperçu peu rassurant de KH III
Enfin, il y a Kingdom Hearts 0.2 Birth by Sleep ~ A Fragmentary Passage, le contenu qui attisait sans doute le plus la curiosité des fans. Et pour cause, cet élément de la compilation se présente comme un premier aperçu – du moins, sur le plan technique – de Kingdom Hearts III puisque tous deux utilisent l'Unreal Engine 4, et non plus un moteur maison comme c'était le cas jusqu'ici dans la série. Et force est de reconnaître que les développeurs ne le maîtrisent pas encore complètement... Si les décors sont dans l'ensemble remarquables (mais encore très cloisonnés), les personnages semblent avoir perdu de leur superbe, avec un « effet porcelaine » qui dénature l'esthétique cartoon d'origine. Un constat que l'on pouvait déjà dresser sur X Back Cover, mais qui est d'autant plus flagrant ici, en particulier sur les personnages Disney. A cela, il faut ajouter des chutes de frame rate assez notables lorsque l'écran est surchargé, comme au temps du Birth by Sleep originel sur PSP. Pas forcément rassurant pour KH III, qui semble vouloir davantage ouvrir ses environnements...
Pour le reste, il n'y a pas grand-chose à dire d'A Fragmentary Passage. Epilogue de l'épilogue de Birth by Sleep, le jeu raconte les doutes d'Aqua, alors qu'elle erre dans les ténèbres à la recherche de ses amis Terra et Ventus. Pas de grosses révélations à attendre de ce court chapitre (deux heures et demi en prenant son temps) qui, au moins, replace certains événements dans leur contexte, pour une meilleure compréhension globale de l’œuvre. Mais ce ne sont pas les objectifs annexes (tuer tant de Sans-Coeur, frapper tant de lampadaires...) pour débloquer divers objets de customisation qui seront susceptibles de prolonger l'expérience, au-delà de son final qui semble s'ouvrir directement sur KH III...
Le système de jeu, lui, se présente comme une version très allégée de celui de Birth by Sleep, avec des mutations magiques (en fonction des attaques enchaînées, physiques et magiques) et des tirs visés (d'une pression sur R1). C'est toujours aussi dynamique et efficace mais, par manque de souplesse, le contrôle d'Aqua a comme un goût de... « daté ». Un sentiment que la caméra ne manque d'ailleurs pas de rappeler, du moins dans les endroits les plus étroits. Bref, vous l'aurez compris, il reste encore du travail pour faire de Kingdom Hearts III une conclusion à la hauteur des attentes des fans...
Si on ne se projette pas aussi loin, que reste-t-il alors de cette dernière compil' Kingdom Hearts ? A vrai dire, pas grand-chose... Beaucoup de parlotte qui, certes, donne de bons repères pour la suite mais, au final, trop peu de contenu véritablement ludique pour justifier du tarif de 60€ au lancement. D'autant que les deux compilations précédentes – bien plus intéressantes dans leur contenu – ressortiront très bientôt sur PlayStation 4, ensemble et au même prix. Et comme KH III ne devrait pas sortir d'ici 2018, l'attente d'une baisse de prix, elle, ne devrait pas être trop longue...
Notre verdict
On aime
- Cet univers attachant, encore et toujours
- La mise en place des enjeux de Kingdom Hearts III
- Le remaster impeccable de Dream Drop Distance
On n'aime pas
- Les imperfections pas rassurantes d'A Fragmentary Passage
- Le contenu très léger de la compilation, et donc...
- … son prix au lancement (60€)
Après deux HD ReMIX convaincants, Kingdom Hearts HD 2.8 : Final Chapter Prologue se révèle être une petite déception. Entre le remaster d'un jeu correct sans plus, un joli film d'animation sans grand intérêt et un très bref aperçu technique du tant attendu 3e épisode, difficile d'être complètement emballé par cette nouvelle compilation. Si cette trilogie parvient à mettre un peu d'ordre dans la chronologie de la série – du moins, en vue de KH III – elle échoue en revanche à proposer un contenu pertinent sur le plan ludique. A 60€ le teasing, la pilule sera doute difficile à avaler, même pour les fans de la première heure...
Pouet
Ace
Le Remaster du jeu 3DS est ennuyant comme tout. Après plus d'une heure et demie j'ai l'impression d'être dans le Tuto encore.
Le film est somnolant.
Quant au réel intérêt de cette collection, qu'est Birth By Sleep 2.0
Je regrette mon achat meme a 42€