Avec une quinzaine de jeux à tester en une petite semaine pour couvrir comme il se doit la sortie du PlayStation VR, la question du premier d’entre eux auquel s’intéresser s’est rapidement posée à la rédaction de NeoPF. Notre choix s’est finalement orienté vers la production en réalité virtuelle de Rocksteady, d’abord parce qu’endosser le costume de Batman a de quoi séduire tous les fans de super-héros, ensuite parce que la série Batman Arkham est l’une des meilleures produites ces dernières années, et enfin parce que Batman Arkham VR a tout de la parfaite petite vitrine pour le casque de Sony. Un incontournable ? Quasiment !

Avant toute chose, sachez qu’il est possible de vivre l’aventure avec un pad DualShock 4 ou bien avec un ou deux PlayStation Move. Pour avoir tenté les trois configurations, nous vous conseillons d’utiliser le duo de Move qui offre l’interaction la plus naturelle possible (vous comprendrez pourquoi d’ici quelques lignes). Sachez aussi qu’il est possible de jouer debout ou assis, notre fainéantise aigüe du jour nous ayant poussés à rester scotchés à notre fauteuil : une décision pas forcément judicieuse (là encore les explications arrivent) et c’est d’ailleurs sans doute pourquoi le jeu vous conseille de rester debout. Précisons enfin qu’il est nécessaire d’avoir suffisamment de recul par rapport à la PlayStation Camera (comptez presque deux mètres) pour que le calibrage du jeu soit réussi, une donnée qui pourra parfois nécessiter un petit réaménagement du salon !

Batman le détective

Autant être clair, Batman Arkham VR laisse totalement de côté l’aspect action des opus canoniques de la série : pas question ici de tabasser du vilain en distribuant des coups de poing Move en main, ni même de piloter la Batmobile ou la Batwing pourtant présentes avec d’autres véhicules à débloquer pour les inspecter sous toutes les coutures ! Non, le PlayStation VR vous propose ici d’endosser le costume de l’enquêteur Batman, même si vous devrez occasionnellement faire preuve d’adresse au cours de l’aventure.

Une fois passée la séquence d’introduction que nous vous laissons le plaisir de découvrir, vous vous retrouvez dans la peau de Bruce Wayne assis au piano qui trône dans le salon de son immense manoir. Alfred ne tarde pas à entrer dans la pièce pour vous indiquer que quelque chose ne tourne pas rond à Gotham : Robin et Nightwing n’ont plus donné signe de vie depuis la veille, et restent injoignables. Il ne vous en faut pas plus pour décider de revêtir votre costume, et de partir à la recherche de vos amis.

A partir de là, vous remonterez la piste des deux disparus en utilisant tout l’équipement à votre disposition : le Bat-Ordinateur de la Bat-Cave permettra d’orienter les recherches, tandis que sur le terrain votre scanner, votre grappin et vos batarangs vous permettront respectivement d’analyser l’environnement, de vous y déplacer ou de saisir des objets, et d’activer des mécanismes. Des points de gameplay déjà présents dans la série principale, mais qui prennent une toute autre dimension une fois le PlayStation VR allumé.

Welcome to Gotham

Car dès le menu principal, le ton est donné : vous êtes perché sur un building de la ville et pouvez admirer son architecture voire reconnaître certains bâtiments iconiques grâce à la réalisation de toute beauté. La finesse des textures, la gestion de la lumière et la fluidité sans faille témoignent d’un grand souci du détail de la part de Rocksteady, une constante qui se retrouve d’ailleurs tout au long de l’aventure, quelle que soit la séquence jouée.

Vient alors le moment de prendre en main notre héros. Petite surprise, vous ne le dirigez pas directement en vue FPS comme on aurait pu s’y attendre : les différents lieux visités offrent en réalité plusieurs positions prédéfinies que l’on atteint en les visant, puis en appuyant simplement sur un bouton. Bien sûr vous pouvez ensuite observer le décor sous tous les angles depuis chacune d’entre elles.

C’est là que vous utiliserez vos différents outils pour progresser dans l’aventure, et que les PlayStation Move trouveront toute leur utilité : alors qu’un simple pad vous demandera d’utiliser l’un de ses boutons colorés pour passer d’un accessoire à un autre, les bâtons lumineux vous permettent de porter la main à votre ceinture pour y prendre celui que vous voulez. Le scanner se porte à gauche, le batarang devant et le grappin à droite. Pour en revenir à notre introduction : là où la position assise nuit quelque peu à l’immersion, c’est qu’elle nécessite de quasiment se gratter l’entrejambe avec le contrôleur pour se saisir du batarang, ce qui n’est pas des plus classes pour le Batman… Bien sûr les Move permettent aussi une utilisation plus naturelle des accessoires puisqu’il suffit de viser et activer/tirer pour le scanner et le grappin, et que le batarang est vraiment lancé en imprimant un mouvement au contrôleur tout en maintenant sa gâchette que l’on relâche au dernier moment (dragonne obligatoire pour préserver votre bel écran !).

Avec un tel gameplay, vous aurez sans doute compris que l’essentiel du jeu repose sur de petits puzzles ou du moins sur l’utilisation du bon outil au bon moment, les lancers de batarang bénéficiant même d’une visée assistée particulièrement efficace !

Un contenu un peu chiche

Mais malgré ce gameplay « tronqué » par rapport aux autres volets de la série, on suit avec intérêt l’histoire proposée qui conserve le ton sombre de ses prédécesseurs, et ne pêche finalement que par un seul défaut : sa (très) faible durée de vie. Il ne nous a pas fallu plus d’une heure pour atteindre le générique de fin, ce qui ne manquera pas de faire tiquer les joueurs ayant dépensé 20€ dans le titre de Rocksteady.

Alors certes il est possible de rejouer les différentes séquences pour y dénicher les boîtes cachées par l’Homme Mystère et désactiver les dix-huit dispositifs de surveillance, mais quand bien même vous vous livreriez à l’exercice vous n’atteindriez vraisemblablement pas les trois heures de jeu. A vous de voir si l’investissement est justifié, tout en gardant à l’esprit qu’aucun autre jeu ne propose une telle immersion dans le monde (et même le costume) du Dark Knight.