Test Not A Hero
Les auteurs du jeu de skate OlliOlli restent dans les pixels mais changent totalement de registre en prenant les armes dans Not a Hero, un shooter en 2D ¼ violent et politiquement incorrect. Disponible sur le PlayStation Store de la PlayStation 4, le run and gun coûte 12,99€ mais ne sortira finalement pas sur PS Vita alors qu’il avait aussi été annoncé dessus. Oui, la vie est parfois injuste.
Bourrage des urnes
Une espèce de lapin violet autoproclamé BunnyLord souhaite devenir le maire de la ville fictive dans laquelle le joueur évolue afin d’éviter une catastrophe mondiale que provoquerait son adversaire. Pour y parvenir, il décide d’employer les grands moyens ou plus clairement des hommes de main pour se débarrasser des criminels et ainsi gagner en popularité et en électeurs. Si l’insécurité est un thème de campagne récurrent dans la vie réelle, c’est ici une parade scénaristique pour justifier un génocide de racailles et autres trafiquants en tous genres sur fond de musique funky.
La campagne électorale se compose de 21 courtes missions contenant chacune un objectif principal (éradiquer les voyous en gros) et trois objectifs secondaires, des sortes de petits défis annexes basés sur du contenu à récupérer dans le niveau, sur votre façon de jouer, le chronomètre ou les armes utilisées. Vous commencez votre croisade dans la peau de Steve le porte flingue et, à mesure que votre popularité grandira, huit autres mercenaires rejoindront votre camp, les soldats de fortune ayant tous leurs propres armes et leurs propres caractéristiques (meilleure précision, rechargement plus rapide, tir en ouvrant les portes, tir silencieux...). Ce shooter en side-scrolling contient également des power-ups pour booster temporairement vos munitions et des armes à usage unique type grenades pour faire le ménage autour de vous plus rapidement.
Assez classique dans le fond, le gameplay de Not a Hero tire néanmoins parti de sa réalisation en ISO-Slant déjà utilisée dans OlliOlli pour se démarquer, les décors en 2D ¼ contenant des zones d’ombre où se planquer lors des fusillades. Car tout le jeu se résume ainsi : on enfonce des portes, on glisse au sol jusqu’à une planque et on attend que les ennemis soient à découvert pour les canarder. Comme dans un jeu de skate finalement, on passe la majorité de son temps à « rider » la moquette des immeubles d’une cachette à l’autre pour flinguer au bon moment et éviter d’y laisser des plumes. La glissade a un double emploi puisqu’elle permet aussi de faire tomber un ennemi pour l’achever lâchement au sol d’une balle dans la tête. Une parade radicale pour sécher les vilains pendant qu’ils rechargent leurs armes mais qui vous rend vulnérable pendant son exécution. La barre de vie à beau remonter d’elle-même la difficulté générale va crescendo passé le premier quartier, si bien qu’il devient nécessaire de mémoriser l’emplacement des crapules avant de se lancer dans un balai punitif digne de Hotline Miami.
Lapin crétin
Les fusillades sont nerveuses, les corps explosent dans des gerbes de sang et les interventions du BunnyLord entre deux missions ne manquent pas d’humour. Les textes en français permettent de bien profiter de cette satire de la politique et les voix anglaises des mercenaires ont un accent typique qui prête à sourire. Les missions se bouclent en une poignée de minutes mais les plus assidus pourront s’amuser à compléter tous les objectifs annexes en refaisant les niveaux avec les personnages qui se prêtent le mieux à la quête du moment. La rejouabilité est plutôt bonne, faisant passer la durée de vie de quatre à six heures pour attendre le 100 %. A 12,99€, c’est honnête mais ça ne tient pas complètement ses promesses de campagne (de la coopération en et hors ligne n’aurait pas été de trop).
Évidemment, la difficulté corsée passé le premier tiers du jeu est un artifice pour gonfler une durée de vie qui serait carrément famélique si on pouvait simplement parcourir le jeu en ligne droite. La moindre mort nous fait recommencer le niveau depuis le début, grappillant quelques minutes de durée de vie par-ci par-là. L’échec est d’autant plus frustrant qu’il est parfois le résultat d’un choix de gameplay discutable : le rechargement manuel. Les professionnels de la gâchette sont incapables de remettre par eux-mêmes un chargeur dans leur flingue nous laissant parfois démuni devant l’adversaire. A force on ne se fait plus avoir et on recharge toutes les deux secondes, à la moindre cartouche tirée (les munitions étant illimitées) mais quand même, nous sommes en 2016.
Enfin, pour un meilleur confort visuel, nous n’aurions pas été contre la possibilité d’un zoom car en étant trop éloigné de l’écran les personnages paraissent si petits qu’on doit forcer sur ses yeux pour bien voir si un corps au sol est un cadavre ou juste un type dans les vaps. Le top aurait été une version portable sur PSVita où le regard n’est qu’à quelques centimètres de l’action mais les développeurs en ont décidé autrement.
Notre verdict
On aime
- L’humour décapant
- La bande son punchy
- La violence graphique
- Les mercenaires différents
On n'aime pas
- Le rechargement manuel
- La durée de vie gonflée par la difficulté
- La caméra trop éloignée de l’action
- Pas de version PSVita !
Contrairement à ce qu’annonce son titre, Not a Hero demande de jouer les héros pour libérer une ville de sa délinquance en vidant des chargeurs sur les voyous tout au long des 21 niveaux à la difficulté progressive. Si cette difficulté élevée - couplée à un système de rechargement manuel - est parfois frustrante la réalisation rétro, la musique entraînante et l’action nerveuse aident à passer au-dessus pour se défouler un bon coup. A ce prix-là on en attendait sans doute un peu plus, mais dans l’ensemble les promesses électorales sont à peu près tenues.
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