Test Pharaonic

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PS4

Entre sa mythologie et ses légendes, l’Égypte antique est un cadre fabuleux pour le jeu vidéo et on s'étonne que la terre des pyramides ne soit pas plus souvent exploitée. De fait, quand Pharaonic fut annoncé sur PlayStation 4 avec sa bonne odeur de sable chaud, l'enthousiasme était de rigueur. Ce jeu de rôle et d'action en vue de profil réalisé par Milkstone Studios s'inspire de titres hardcore comme Dark Souls dans sa gestion méticuleuse des combats. Le pharaon rouge ne perd rien pour attendre.

Au temps des pharaons

On a beau s'émerveiller devant les pyramides d’Égypte, leur construction est le reflet d'une époque où l'esclavage était un standard incontournable pour édifier des structures démesurées. Il ne faisait pas bon être un prolétaire en ce temps-là, surtout sous le règne du terrifiant Ahmôsis Ier, le pharaon rouge dont les réincarnations successives cachent très certainement un inavouable secret. Miraculeusement libéré de vos chaînes par un oracle qui voit en vous le sauveur de son peuple, vous devez éradiquer l'armée du pharaon (et quelques créatures) avant de s'occuper de son cas. Introduite comme il se doit puis prolongée par des dialogues avec des PNJ, l'histoire pourrait être intéressante si les textes avaient été traduits en français. Avec quelques rares doublages anglais et des sous-titres seulement en anglais et espagnol, vous risquez de passer à côté des subtilités du scénario si vous ne maîtrisez aucune de ces langues.

Comme dans tout bon jeu de rôle qui se respecte, Pharaonic commence par la création de son avatar. Le joueur est ainsi libre de lui trouver un nom, de modifier son sexe, sa couleur de peau, sa coupe de cheveux, la taille de sa barbe et le timbre de sa voix. Bug ou volonté du studio, il est même possible de donner une voix masculine à une femme et vice versa. Une fois son poulain formé, les couloirs des geôles des esclaves permettent de se familiariser avec les commandes. La représentation en 2.5D ne permet d’aller qu'en avant ou en arrière, les directions haut et bas étant réservées aux franchissements des portes. Les coffres peuvent s'ouvrir pour libérer leur contenu, les dalles un peu trop suspectes cachent des pièges mortels, les jarres doivent être remplies dans les fontaines pour se soigner, et les autels sacrificiels régénèrent la santé en même temps qu'ils sauvegardent la progression.


La présence d'une jauge d'endurance en dessous de la barre de vie renseigne tout de suite sur l'orientation prise par les combats. Les mouvements consomment de l'énergie, limitant ainsi vos agissements. Les attaques légères (R1), les attaques lourdes (R2) ou simplement le fait de parer une attaque avec son bouclier (L1), de bloquer un coup (L2) ou d'esquiver (X) rongent votre barre verte. On retrouve ainsi le style de combat propre aux action / RPG dans la veine de Dark Souls où chaque adversaire est potentiellement notre bourreau. Décocher quelques coups puis reculer pour se protéger pendant que la barre de stamina remonte lentement est essentiel pour ne pas se retrouver à bout de souffle devant un adversaire qui prépare son attaque. Attendez-vous à souffrir puisque vos décès seront très nombreux, d'autant que les ennemis respawnent en même temps que vous à chaque résurrection à l'autel le plus proche, qui se trouve être toujours trop éloigné du lieu du drame ! Heureusement vous conservez votre équipement glané avant de trépasser mais perdez toute l'expérience acquise. Comme dans le hit de From Software vous devrez alors retourner sur le lieu du crime pour récupérer vos points matérialisés sous la forme d'un orbe lumineux qui virevolte en vous attendant.

La malédiction des pyramides

N’y allons pas par quatre chemins, Pharaonic est un jeu difficile et l’enchaînement de ses combats représente un challenge pour les joueurs habitués à foncer dans le tas. Ici il faut un minimum de tactique pour s’en sortir, surtout face aux ennemis à esquiver et aux boss impitoyables. Des moments de frustration sont aussi à prévoir quand l'échec à un combat nous renvoie loin en arrière sans autre forme de procès. Pour limiter cet écueil, il conviendra de bien s'équiper de la tête aux pieds : dos, tête, poitrine et jambes peuvent être protégés par des armures et des boucliers en pillant les cadavres et les coffres. Des quêtes secondaires octroient également des bonus dont parfois de nouveaux équipements ou de quoi améliorer ses compétences dans le maniement des armes. Le jeu gère également le poids des objets et si un équipement lourd offrira une meilleure protection, il grignotera davantage votre énergie lorsque vous devrez soulever tout ça. Entre gagner en agilité et être plus fragile ou encaisser les coups pour mieux riposter, vous devrez faire un choix.

L'autre moyen pour éviter de s'arracher les cheveux est d'être patient et d'engranger de l'expérience pour prendre des niveaux. Ces derniers rallongent automatiquement les trois jauges (la troisième étant celle de magie) et vous font donc naturellement gagner en endurance et en santé. Il faut juste penser à aller récupérer ses gains après un passage dans l'au-delà. Les échecs répétés camouflent aussi une façon d’accroître artificiellement la durée de vie du soft puisqu'en dehors des combats s'enfilant comme des perles la partie exploration / aventure est quasiment absente, à notre grand regret. On aurait aimé pouvoir flâner davantage dans l’Égypte ancienne avant qu'il n'en reste que des ruines sans craindre de se prendre une rossée à tout bout de champ. La carte des lieux présente dans l'inventaire ne révèle que quelques coursives alternatives, jamais des open space. Pour 15,99€ on en a quand même pour son argent (à condition de ne pas baisser les bras) mais pas plein les yeux ni les oreilles. La réalisation sous le moteur Unity est assez simple et donne un ton cartoonesque aux personnages et aux décors qu'on dirait sortis d'Astérix et Cléopâtre. Quant aux musiques elles sont aussi rares qu'oubliables, loin derrière le souvenir lancinant des innombrables râles de notre héros qui trépasse encore et encore...

Notre verdict

On aime

  • Le cadre égyptien
  • Les combats techniques
  • La gestion de l’équipement

On n'aime pas

  • Uniquement en anglais
  • Un peu simple graphiquement
  • Peu d’exploration
  • Checkpoints trop espacés
  • Difficulté parfois frustrante

Pharaonic est un action / RPG dans la veine d’un Dark Souls qui met la difficulté des combats au centre de son gameplay. De la série culte de From Software on retrouve ce système de barre d’énergie à gérer lors des échanges de coups, des esquives et des contres à grand coup de bouclier. L'exploration est clairement en retrait, la réalisation est simple, la difficulté parfois frustrante et l'absence de traduction française n'aide pas à se sentir impliqué dans la libération de son peuple. A 15,99 l'expérience est correcte mais on a plus l'impression d'enchaîner les combats comme dans un beat them all que de partir à l'aventure dans un univers riche et dépaysant.

Note finale : 6 / 10
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