Test Hard Reset : Redux

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PS4

En attendant la suite du défoulant Shadow Warrior prévue pour la fin de l'année au mieux, le studio polonais Flying Wild Hog nous fait patienter avec le portage amélioré de son Hard Reset sorti uniquement sur PC en 2011. Ce FPS pur jus situé dans un univers cyberpunk est disponible depuis le 3 juin dernier sur Xbox One et PC, et depuis le 8 juin sur PlayStation 4 pour la somme de 23,99. Prêt pour un trip rétrograde ?

Retour à son état d’origine

En 2436 le scénario du film Terminator est pratiquement devenu une réalité : les machines ont pris le contrôle d'une bonne partie de la planète et les derniers humains vivent dans un bastion protégé par les soldats d'élite de la CLN. Dans le refuge de Bezoar c'est le major Fletcher qui s'occupe de la sécurité du sanctuaire contre les robots. Introduit par des planches animées proches des graphic novels, le scénario est narré durant les temps de chargement présents avant chaque niveau. Les doublages sont en anglais mais les bulles sont écrites en français pour une bonne compréhension générale. Même si l'histoire contient son lot de surprises, elle n'est pas indispensable pour savourer ce jeu de tir en vue intérieure tourné vers le passé.


Hard Reset Redux est un hommage aux bons vieux FPS solo dans la veine d'un Duke Nukem ou d'un Quake. Pas de multijoueurs, de coopération ou de monde ouvert dans ce titre old school mais juste douze niveaux à traverser le flingue à la main pour dessouder les machines qui croisent notre route et de temps en temps un boss plus volumineux. Toute la panoplie de la vieille école est là : les points de vie qui ne se rechargent qu'avec des trousses de soin, les passages secrets cachant des ressources, les armes qui tiennent toutes dans la poche sans devoir n’en choisir que deux, les ennemis qui nous tombent dessus en groupe et les décors bourrés de barils explosifs et de bornes électriques à flinguer pour faire des dégâts de zone. Le seul élément qui renvoie aux standards du XXIème siècle est la présence d'une barre d'expérience délivrant des points de compétence à dépenser dans des kiosques disséminés dans les ruelles. Ces distributeurs permettent d'acheter de nouvelles armes, des améliorations pour ces dernières et des accessoires pour notre gars comme un scanner, un module de survie, un module médical, un faisceau bouclier ou un condensateur.

Concrètement les armes ne sont qu'au nombre de deux : une arme mécanique accessible en pressant le bouton Carré et une arme énergétique positionnée sur le bouton Rond. Ces deux armes ont plusieurs fonctions, à débloquer et à permuter à l'aide des touches gauche et droite de la croix directionnelle. Ainsi, l'arme mécanique passe de la mitrailleuse au fusil à pompe ou au lance-grenades en temps réel, comme le flingue de Judge Dredd ou l'arme du héros du jeu Lifeforce Tenka pour ceux qui s'en souviennent. L'arme énergétique mute de la même manière pour balancer des boules de plasma, des arcs électriques ou des roquettes. Au total dix fonctions sont disponibles, cinq par arme, avec en bonus pour cette édition Redux un cyber-katana électrique permettant de trancher dans la vif à la manière de Lo-Wang de Shadow Warrior (la ressemblance est frappante). Couplé à la présence d'une fonction dash / esquive placée sur le bouton R1, le découpage apporte un peu de variété et de finesse aux nombreux affrontements.

Hard Reset vs. Rage Quit

Tous les niveaux s’enchaînent de la même manière, les décors urbains fragmentés en ruelles sont cloisonnés par des grillages, des barrières et des obstacles impossibles à franchir pour ne suivre que le chemin prévu. Le bouton de saut est limité à une hauteur raisonnable et notre bidasse ne peut pas s'accroupir pour passer dans des passages étroits histoire de bien maîtriser un level design un peu étriqué. Avancer, activer des interrupteurs, remettre en route le réseau électrique et tirer sur tout ce qui vient à notre rencontre résume bien cette expérience désuète mais pas désagréable à défaut d'être très variée et de longue durée. Avec en moyenne une demi-heure par niveau il faut environ six heures pour boucler la campagne une première fois avant, éventuellement, d'y revenir dans le mode EX – une sorte de mode New Game + où on conserve son expérience – ou le mode Héroïque qui, comme son nom l'indique, invite à se retrousser les manches pour s'attaquer à la difficulté la plus élevée. Pour 23,99€ l'addition peut paraître salée compte tenu de la durée de vie légère, tout juste complétée par un mode Survie demandant de résister à des vagues d'ennemis le plus longtemps possible pour espérer figurer dans le peloton de tête du classement en ligne.


Cette édition Redux peut s'enorgueillir de quelques améliorations graphiques à peine perceptibles pour un rendu limite inférieur à la version de base sur PC selon certains comparatifs. N'étant jamais sorti sur consoles avant aujourd'hui le jeu des 7 différences n'a pas lieu d'être sur nos supports et on se contentera de ce qu'on nous présente, à savoir un titre à la réalisation un peu datée malgré quelques artifices visuels du style gouttes d'eau sur l'écran. Les rues du dernier bastion de l'humanité sont totalement désertes, le rendu visuel est terne et coloré à base de nuances de gris, les modélisations sont cubiques et les flammes sont cheaps. On est loin du futur Shadow Warrior 2. Le jeu tourne en 1080p mais l'animation toussote quand l'écran est chargé d'explosions comme par exemple lors de réactions en chaîne avec des déflagrations successives. Cette « remasterisation » profite également d'une difficulté mieux équilibrée, de nouveaux ennemis et de l'arme additionnelle dont nous parlions plus haut. Rien qui ne nécessite d'y retourner si vous l'avez déjà parcouru il y a cinq ans. Enfin, la bande sonore nous met de la musique forcément électronique dans les oreilles, et un menu bonus permet de visualiser des artworks préparatoires et les cinématiques débloquées.

Notre verdict

On aime

  • Hard Reset enfin sur consoles
  • Le système d’amélioration
  • Du shoot dans la plus pure tradition
  • Le cyber-katana en bonus

On n'aime pas

  • Améliorations graphiques à trouver
  • Quelques ralentissements
  • Niveaux vides et répétitifs
  • 23,99€ les six heures

Hard Reset Redux s'avère être une madeleine de Proust tout à fait digeste pour les amateurs des FPS décomplexés et sans prise de tête dont l'unique objectif est de nous divertir en blastant tout ce qui bouge. Le gameplay et la réalisation peuvent paraître anachroniques pour la jeune génération qui ne le regardera pas à travers le prisme de la nostalgie, mais les anciens passeront l'éponge sur les graphismes ternes, les niveaux répétitifs et le prix élevé pour se payer un défouloir de six heures. Honnête mais totalement dispensable.

Note finale : 6 / 10
Les commentaires
Le
J'espère qu'il sera offert avec le Psn+ sinon il sera mien quand il y aura de grosse promo dessus.

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