Test Dead Island : Definitive Collection

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PS4

Précédé par un inoubliable teaser d’annonce prenant la forme d’une cinématique poignante, le premier Dead Island était attendu par toute une cohorte de fans de zombies. Le produit final n’était pas aussi sensible qu'escompté, mais s'avérait tout de même être un bon défouloir coopératif. Le succès aidant, une suite directe a rapidement été annoncée avant qu'un véritable second opus ne soit officialisé durant l'E3 2014. Développé par Yager (les auteurs de Spec Ops : The Line) avant que le projet lui soit retiré, Dead Island 2 a été depuis repris par Sumo Digital pour une sortie qui reste à déterminer. En attendant, Techland s'est dit qu'il fallait maintenir sa licence phare en proposant une Definitive Collection des chapitres déjà sortis.

Un vrai goût de paradis

La mode est aux éditions définitives. Quoi de plus normal quand on a aimé un jeu de la génération précédente de vouloir se le refaire en tirant parti de la puissance des machines actuelles. Si certaines remasterisations se sont bien prêtées à l’exercice avec des refontes graphiques et des résolutions / nombres d’images par seconde rehaussés (Tomb Raider), d'autres softs ne proposent pas de différences significatives (Dishonored). Les polonais de Techland s'y mettent à leur tour en mettant à la disposition des joueurs la compilation Dead Island Definitive Collection regroupant Dead Island et tous ses contenus additionnels (l'arène Blood Bath, le niveau dans la peau de Ryder White), sa suite Dead Island Riptide accompagnée de ses DLC (le pack Survivor, les skins Fashion Victim) ainsi qu'un petit jeu inédit baptisé Dead Island : Retro Revenge. Le tout est vendu au prix maximum conseillé de 40 euros mais on le trouve facilement à moins d'une trentaine.

Sorte de mélange entre un jeu de rôle jouable jusqu’à quatre façon Borderlands et le beat them all de tabassage de cadavres à la Dead Rising, Dead Island propose quatre personnages hétéroclites (cinq dans la suite) aux compétences propres et évolutives. La prise de niveau en remplissant des missions permet de débloquer de nouvelles fonctions dans l’arbre de compétences selon trois critères (furie, combat, survie) et une importante phase du gameplay est consacrée au pillage des dépouilles et des décors. Récupérer des outils, des dollars et des pièces en tout genre pour créer, améliorer et réparer ses armes (dégradables) est indispensable pour survivre aux créatures de plus en plus nombreuses et puissantes. Chaque jeu s’étale sur une trentaine d'heures minimum et même plus si on commence à vouloir tout débloquer et aider tout le monde.


Les deux premiers jeux, sortis initialement sur PS3 / Xbox 360 / PC, ont été entièrement remasterisés. Ils tournent désormais en 1080p et 30 images par seconde constantes avec un anti-aliasing plus performant, de nouveaux modèles 3D pour les personnages et les véhicules, des textures améliorées, des éclairages plus réalistes, de meilleures ombres, des effets plus crédibles comme l’eau et les flammes et un flou artistique dans l'arrière-plan des cut-scenes. Le tout est forcément plus beau et plus fluide qu'à l'époque même si on a parfois l'impression que l'image paraît plus « délavée » et moins « nette » que dans nos souvenirs. L'expérience n’en est que meilleure, surtout au niveau de l'animation et de la stabilité générale : l'ensemble est moins sujet aux ralentissements, aux bugs et aux plantages que sur PlayStation 3. Outre la forme, le fond a été légèrement peaufiné en harmonisant l'interface entre les deux jeux pour passer de l'un à l'autre sans à-coup, en introduisant le mod non-officiel Power Fists qui permet de coller des châtaignes de boxeur aux zombies et en rajoutant les indispensables options Share Play, lecture à distance (PS Vita, PS TV, PC) et l'enregistrement / diffusion de parties. On peut également importer son personnage du premier jeu dans le second, mais pas ceux qu'on avait pris le temps de monter sur l'ancienne console.

La revanche du rétro ?

Le contrôle technique effectué, force est de constater que les deux jeux ont quand même déjà pris un sérieux coup de vieux depuis 2011 et 2013, surtout maintenant que Dying Light : The Following Enhanced Edition (du même studio) est disponible et trouvable quasiment au même prix. L’île de Banoi est bien moins agréable à l’œil, le gameplay est moins précis, les missions (principales et annexes) pas aussi intéressantes, le manque de verticalité se fait clairement sentir lors des déplacements en ville, et l'absence de dualité de gameplay jour / nuit pèse sur la variété de l'action. Le fossé entre les générations est quand même palpable malgré les efforts d'améliorations graphiques et on regrette que cette compilation soit sortie aussi tardivement. Au lancement des consoles de la nouvelle génération, sa présence aurait été la bienvenue mais maintenant on trouve bien mieux dans le genre massacre de morts-vivants entre amis. N'oublions pas non plus la polémique du moment qui place les trois jeux sur un disque sur Xbox One alors que Dead Island Riptide et Dead Island Retro Revenge ne sont disponibles que sous la forme d'un code de téléchargement sur PlayStation 4. Prétextant des raisons techniques (alors que les autres compilations y arrivent bien, elles), on sent surtout la volonté de la part de l'éditeur d'économiser sur le prix d'un second blu-ray dans la boite (Note du Rédacteur en Chef : ou bien celle de limiter le marché de l’occasion sur ce titre ?). L'intérêt d'une telle collection est surtout d'avoir ses jeux dans sa collection « pour toujours » et pas d'être à la merci d'un serveur informatique dans quelques années quand la console sera débranchée. C'est d'autant plus scandaleux que rien n'est indiqué sur la jaquette de la version PlayStation 4 jusqu'à la mauvaise surprise au moment de l'ouverture de la box.

Le studio Techland prend néanmoins la peine de proposer du contenu inédit en la présence de Dead Island : Retro Revenge, un petit jeu 2D à l’ancienne qui voit notre héros poursuivre des bandits qui lui ont volé son petit chat Rick Furry. Affichant un écran de télévision virtuel ou pas et des graphismes pixélisés, ce bonus est une déception puisqu’il cache plus un sous rythm-game qu'un vrai gros défouloir à la Street of Rage. En fait, notre héros court de manière automatique sur trois plans et vous devez passer de l'un à l'autre pour éviter les obstacles et attendre le bon moment (quand le réticule et le viseur sont alignés) pour frapper un zombie, un peu comme un riff de guitare où on passerait d'une corde à l'autre en attendant le bon moment pour mettre un coup de médiator. Même avec 24 niveaux répartis sur trois chapitres, une vingtaine d'ennemis différents, trois modes de jeu, trois super attaques, trois attaques magiques et des coups différents sur chaque bouton, on reste sur notre faim. Et comme la difficulté est assez élevée (trois coups et c'est la mort, sans checkpoint) inutile de s'acharner plus longtemps, ce n'est de toute façon pas pour ce truc qu'on achète la compil.

Notre verdict

On aime

  • Les améliorations graphiques et techniques
  • Tous les contenus additionnels inclus
  • Durée de vie énorme pour un petit prix
  • Retro Revenge en bonus inédit

On n'aime pas

  • Riptide et Retro Revenge à télécharger sur PS4
  • Le gameplay a déjà mal vieilli
  • Arrivé tardive sur les consoles de nouvelle génération
  • Une remasterisation qui pourrait être encore meilleure
  • Retro Revenge, plus un rythm game qu’un beat them all

En attendant d’avoir des nouvelles concrètes de Dead Island 2, Techland n’avait visiblement pas envie de laisser sa licence culte en sommeil trop longtemps et brosse les fans dans le sens du poil en leur fournissant les deux précédents opus en versions remastérisées. Cette collection définitive semble surtout se destiner aux nostalgiques tant le gameplay paraît obsolète aujourd’hui et ne s'attirera pas l'indulgence des joueurs qui n'y ont pas goûté à l'époque et qui sont passés sur Dying Light entre temps. Rajoutez à ça la polémique (légitime) autour de l'absence de deux des trois jeux sur le disque PlayStation 4 et l'apport insignifiant de Retro Revenge pour comprendre que cette compilation s'adresse à un public restreint d'initiés.

Note finale : 6 / 10
Les commentaires
Le
Mouais je sais je suis pénible mais encore un remastered...

Déjà que j'avais trouvé Dead Island insipide à sa sortie, je n'imagine pas 5 ans après. Les zombies immobiles jusqu'à ce qu'on se pointe m'avaient gonflé, le mode d'inspection des valises et tiroirs aussi.

Pourtant ce trailer de ouf m'avait scotché et je rêvais d'un jeu surprenant et haletant, que dalle...
Le
*Trailer non contractuel. :mrgreen:

Jeux concernés

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