Test Earth Defense Force 4.1 : The Shadow of New Despair
Alors que l’épisode Earth Defense Force 2 : Invaders from Planet Space sur PlayStation Vita vient d’être testé dans nos colonnes, arrêtons-nous aujourd’hui sur le cas de son alter-ego PlayStation 4, Earth Defense Force 4.1 : The Shadow of New Despair. Il est une fois encore question de recyclage puisque cet épisode est une amélioration dans le fond et dans la forme du jeu Earth Defense Force 2025 sorti sur PlayStation 3 en 2014. Le développeur a tout de même rajouté du contenu inédit pour motiver les troupes à repartir au combat. Engagez-vous !
L’Horrible Invasion (1977)
Finalement les tentatives d'invasion de la planète Terre par des extraterrestres ne semblent jamais prendre fin puisque les voilà déjà de retour, quelque sept années après leur dernier essai infructueux. En 2025, la prolifération d'insectes géants aux quatre coins du globe oblige les forces de défense terrestres à reprendre du service pour sauver l'humanité. Le scénario calqué sur celui de n'importe quel nanar américain ou japonais comportant des monstres géants est plus ou moins le même à chaque épisode de la série EDF. L'histoire n'a de toute façon que peu d'importance dans cette production, seul le plaisir qu'on ressent à exterminer des espèces entières manette en main compte ici. Et de ce côté-là on peut dire que nous sommes servis puisque la puissance de la PlayStation 4 autorise l'affichage de dizaines d'insectes géants à la fois (le radar est sans arrêt constellé de points rouges !) donnant plus l'impression d'attaquer une fourmilière qu'un petit groupe isolé comme sur PlayStation Vita. Garder le doigt sur la gâchette pendant que les bestioles à huit pattes explosent sous nos balles avec les morceaux et du liquide qui giclent jusqu'à nous a quelque chose de jouissif. Les fans de Starship Troopers retrouveront la frénésie du film lors d'assauts mémorables contre des araignées en compagnie de vos frères d'armes qui luttent fièrement à vos côtés en scandant «EDF ! EDF ! ». On est loin de la solitude ressentie sur la version nomade.
Cette mouture dope également le nombre de civils en détresse à l'écran, la distance d'affichage, la fluidité générale des affrontements et la qualité des effets de lumière. Malgré une résolution plus fine que sur PlayStation 3, la réalisation ne casse quand même pas des briques pour une machine actuelle. On peut déceler par moment un peu de tearing sur l'écran, d'aliasing sur les arêtes des bâtiments, de clipping au loin, quelques chutes de frame rate et une animation assez grossière des personnages, surtout lorsqu'ils chutent façon poupées de chiffon. En contrepartie les créatures sont nombreuses, sautillantes et les décors sont totalement destructibles pour le plus grand plaisir des bourrins qui aiment détruire des immeubles pour atteindre leur cible planquée derrière au lieu de les contourner. Les errances de l'intelligence artificielle des bidasses font aussi désordre quand on les voit courir contre des barrières ou tirer à travers des murs pour toucher une cible qu'ils ne peuvent de toute façon pas voir de là où ils sont. La série est techniquement et graphiquement fidèle à elle-même dirons-nous, au grand dam des amateurs de productions léchées.
Un coup de pied dans la fourmilière
Résumons un peu, nous avons entre les mains un jeu au scénario bidon et à la réalisation un peu datée. Pour quelles raisons continueriez-vous à lire ce test alors ? Déjà, parce que le jeu a pour lui une certaine exhaustivité. Avec près de 100 missions pour la campagne solo et des centaines d'armes améliorables (en récupérant des items sur les cadavres) et classées par catégories dans votre râtelier, il y a toujours un nouveau « boomstick » à tester sur la prochaine mission. La durée de vie est aussi copieuse qu'elle en a l'air même si les missions sont relativement courtes. Ensuite, saluons la présence de quatre classes très différentes qui changent radicalement votre façon de jouer en passant librement de l'une à l'autre depuis votre quartier général. Nous retrouvons le Ranger, un fantassin polyvalent rompu au maniement des armes à feu, la Wing Diver, une femme équipée d'un jet pack et qui utilise des armes énergétiques ou lasers, l'Air Rider et son lance-grenades à déclenchement manuel qui peut aussi commander des frappes aériennes et le largage de véhicules (char, hélico, transport de troupes...) et le petit nouveau : le Fencer. Ce dernier est un colosse en armure équipé d'une gatling et d'un bouclier capable de se protéger et de frapper au corps-à-corps. Bien que lent, sa puissance de feu est incomparable et il peut porter quatre armes ou gadgets à la fois.
Aussi, Earth Defense Force est une ode à la convivialité puisque la campagne peut être jouée à deux en coopération en écran partagé alors que d'autres niveaux sont dédiés aux parties jusqu'à quatre en ligne (on comprend alors la présence d'une quatrième classe). Une roue des dialogues les plus utilisés est accessible en effleurant le pavé tactile de la DualShock 4 et des phrases plus complètes peuvent être formées avec la croix directionnelle pour faciliter les échanges avec des joueurs étrangers. Le jeu étant entièrement en anglais, ces phrases types le sont également. Sachez qu'il est possible d'affronter ses amis en réseau ou en écran splitté mais le résultat est moins percutant que de résister à l'invasion grouillante. On en arrive au point le plus important : le fun omniprésent, outrancier et absolument jouissif de tirer sur tout ce qui bouge, rampe et vole sans se soucier des munitions ou du réalisme, juste pour le plaisir de faire front et de tenir la position face à l'envahisseur. L'essentiel est d'en prendre plein la vue et la présence de Kaiju énormes à combattre aux commandes d'un robot titanesque va dans ce sens et renvoie inévitablement à Pacific Rim et aux Power Rangers dans une autre mesure. Les amateurs de la série seront clairement en terrain connu et retrouveront vite leurs marques et leurs réflexes de survivants. Ceux qui découvrent la série avec cet épisode le feront de la meilleure des manières puisque le jeu est quand même plus beau et impressionnant sur PS4 que sur les précédentes machines de Sony sans toutefois exploser la rétine.
Notre verdict
On aime
- Un défouloir sans prise de tête
- Des paquets d’ennemis à l’écran
- Plein d’armes et de missions
- Jouable en écran splitté et en ligne
On n'aime pas
- Pas totalement inédit
- Toujours à la traîne graphiquement et techniquement
- Entièrement en anglais
Entre les remakes, les portages et les adaptations améliorées, les différents épisodes de la série Earth Defense Force se ressemblent tous un peu et le sentiment de jouer toujours à la même chose paraît inévitable à la longue. Les fans de la première heure qui ont déjà parcouru Earth Defense Force 2025 sur PlayStation 3 dans tous les sens pourront ainsi faire l'impasse sur ce volet pas totalement inédit à leurs yeux : il leur faudrait retrancher un point à la note finale. En revanche, les petits nouveaux qui découvriront cet ovni vidéoludique avec ce titre le feront de la meilleure manière puisqu'il s'agit sans doute du chapitre le plus complet, le plus « beau » et le plus impressionnant de la saga. Vider des chargeurs sur des insectes géants en explosant des quartiers entiers a quelque chose de jouissif et d'incomparable dans l'univers parfois trop sérieux du jeu vidéo. Le genre de soft qui nous fait dire « encore une petite dernière et je vais me coucher ». Un bon triple B !
Vincent