En véritable homme-orchestre, le développeur indépendant Fabrice Breton nous propose en cette fin d’année deux nouvelles déclinaisons de sa licence maison BROK apparue en 2022 sous la forme d’un jeu d’aventure hybride mêlant point’n’click, RPG et beat-them-up. Avec The Brawl Bar nous prenons le virage complet du beat-them-up tandis que Natal Tail, A New Christmas Special est un roman visuel idéal pour les fêtes de fin d’année. Commençons par l’action.

Brawl stars

Pensé à l’origine pour être un contenu additionnel payant pour BROK : The InvestiGator, The Brawl Bar a progressivement muté en standalone accessible sans nécessairement posséder le premier jeu. Il est sorti sous la forme d’un jeu autonome (mais bourré de référence à l’original) le 2 décembre dernier sur tous les supports pour 9,99€. Ce dernier approfondit le côté beat-them-up déjà présent dans le premier jeu, en développant le concept de bagarres de bar, dans le sens où l’action prend place dans un débit de boissons. N’allez pas pour autant vous imaginer casser des tabourets sur les dos des clients, toutes ces joutes mano à mano se déroulent pacifiquement dans un simulateur, à l’aide d’un casque de réalité virtuelle.

Notre enquêteur alligator Brok et ses comparses (6 personnages sont jouables) renfilent les gants pour accomplir plus d’une soixantaine de challenges à la difficulté progressive, de la classe novice à la classe professionnelle en passant par l’intermédiaire. Chaque palier contient 20 défis et un boss. Des défis variés, passant de la baston classique (affrontement de boss, rencontres dans les égouts avec trois vies…) à la victoire conditionnée (vaincre des ennemis sans se faire toucher ou au contraire sans les toucher) en passant par des apartés souvent éloignés du genre comme boire des cannettes ou manger des roulés à la cannelle dans un temps imposé, détruire des ballons ou briser des caisses dans le noir. Pour dire vrai, nous nous attendions plus à un beat-them-up classique (à la Streets of Rage, TNMT ou le récent Marvel Cosmic Invasion), avec une douzaine de niveaux à défilement vers la droite se terminant à chaque fois par un boss, dans la plus pure tradition du genre. A la place, ce sont surtout des mini-jeux rapides, à la qualité, à la difficulté et à la durée variables, qui nous attendent, un peu comme nous en trouvions dans la compilation Warioware pour vous donner une idée. Il y a, certes, une débauche d’inventivité là-dedans, mais ce n’est pas forcément ce que nous souhaitions.

A ces challenges frénétiques s’ajoutent des modes complémentaires, comme une sorte de pari sportif pour gagner des pièces sans effort, un mode défi quotidien (pour y revenir chaque jour), un mode survie pour aller le plus loin possible avec une seule barre de vie, des quiz sur l’univers du jeu et un mode versus contre l’ordinateur ou des joueurs humains, le jeu étant jouable à quatre en local. On peut même réaliser ses propres défis dans un mode libre, sans toutefois pouvoir les partager en ligne avec la communauté.

Croque Odile

Malgré le côté succinct des affrontements, la variété des mouvements répond au cahier des charges avec une panoplie complète couvrant les combos, la garde, l’uppercut en l’air, l’esquive, l’utilisation d’armes, l’attaque spéciale, la parade et la consommation de denrées alimentaires pour regagner de la vie. D’ailleurs, des en-cas peuvent être achetés avec nos gains obtenus lors de nos victoires précédentes pour les consommer lors du prochain défi. Et au regard des pics de difficultés aléatoires du jeu, ce ne sera pas de trop. Nos deniers servent aussi à valider un niveau sur lequel on bloque, à déverrouiller des artworks, des musiques et d’autres petits bonus. Le jeu est plutôt généreux en contenus à débloquer, ce qui dope aisément la durée de vie pour ceux qui aiment tout avoir.

Plutôt bavard pour un jeu de castagne, The Brawl Bar contient en filigrane une histoire inédite (le jeu se déroule durant le premier jeu) pour justifier ces joutes pour une durée de trois à quatre heures selon le niveau de difficulté choisi parmi les quatre proposés (relax, normal, hardcore, mania). Une longévité suffisante pour passer le temps sur cette production modeste dont les graphismes dessinés, proches d’un jeu flash, trahissent son budget limité. Les personnages en animaux anthropomorphiques manquent de charisme et les arrière-plans de finesse. Certains sont plaisants à regarder, d’autres pas, et l’ensemble est inégal, à l’image de l’intérêt des challenges, et en définitive, du gameplay. Au final, BROK était plus à l’aise dans sa marre du point’n’click.