Test Tormented Souls 2

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PS5

Quatre longues années après avoir conquis les nostalgiques de Resident Evil avec son Tormented Souls, le petit studio Dual Effect remet le couvert avec sa suite très attendue. Disponible depuis le 23 octobre dernier sur PlayStation 5, Xbox Series et PC, elle passe enfin l’épreuve du test sur PlayFrance.

Better of Alone in the Dark

Après avoir survécu aux supplices de l’hôpital Wildberger - en laissant un œil au passage – Caroline Walker veut tourner la page et couler des joueurs heureux avec sa sœur Anna. Seulement, depuis ces événements traumatisants, la cadette est hantée par des visions macabres qu’elle couche sur le papier durant des sortes de transes. Comble de la malédiction, ses dessins lugubres semblent se matérialiser dans le monde réel… Bien décidée à libérer sa sœur de son affliction, Caroline souhaite la conduire dans la clinique isolée de Villa Hess, une petite ville nichée dans les montagnes du sud du Chili. Prises en charge dès leur arrivée par une bonne sœur, elles démarreront leur séjour dans un mystérieux couvent où elles seront rapidement séparées. Le calvaire de Caroline peut reprendre...

Tormented Souls 2 est un survival-horror à la troisième personne ayant pour cœur de cible les nostalgiques des premiers Resident Evil. Du jeu culte de Capcom, on retrouve les angles de caméra fixes dans des décors en 3D temps réel (le jeu s’autorise parfois quelques travelling inspirés), les déplacements « tank » placés sur la croix directionnelle avec Carré pour courir, les bandes magnétiques limitées pour sauvegarder, la visée qui stoppe le personnage dans sa course et les salles de sauvegarde sécurisées accompagnées d’une mélodie au piano. De même, le gameplay mixe habilement des énigmes à l’ancienne et des affrontements contre des créatures horrifiques. Le fameux pistolet à clous du premier volet est de retour, accompagné d’un marteau pour briser des jarres, d’un fusil de chasse ou encore plus tard d’une tronçonneuse de fortune. Comme dans Resident Evil 2, certaines armes peut être upgradées en leur rajoutant des pièces mécaniques. Un astucieux système de raccourcis placés sur les quatre directions du stick analogique droit permet de permuter entre ses différentes armes et/ou objets sans passer par l’inventaire. Très pratique pour dégainer une source lumineuse, comme celle du briquet au début du jeu, alors que l’obscurité abîme l’état de santé de notre héroïne. Comme d’autres survival avant lui, rester dans l’obscurité peut être fatal à Caroline alors allumez toutes les bougies que vous croisez et baissez tous les interrupteurs pour illuminer les pièces. Votre survie en dépend.


Proposer un jeu à l’ancienne n’est toutefois pas un refus complet de la modernité. Diriger le personnage au stick analogique gauche permet d’avoir un contrôle à 360° degrés, avec course automatique, tandis que le bouton Carré sert d’esquive (un joli pas en arrière) quand on maintient la visée. Il n’y a pas non plus de coffre magique pour y stocker des objets, tout tient ici dans la poche, et la visée des ennemis est automatique. De même, le mode de difficulté le plus bas, nommé judicieusement le mode assistance, dispose de sauvegardes automatiques, de plus de bandes de sauvegardes manuelles, de munitions plus nombreuses, d’ennemis plus faibles et d’un retour progressif au niveau de vie « alerte » quand on est en danger (les couleurs propres à chaque niveau de vie sont visibles directement sur la manette). Toutes ces béquilles sont retirées dans le mode standard, et nous n’aborderons pas les handicaps du mode Tourment débloqué une fois le jeu terminé une première fois.

De l’autre côté du miroir

Pour ce qui est du gameplay en lui-même, cette suite s’avère très fidèle au premier opus et donc à ses modèles. On dirige Caroline dans d’innombrables couloirs et étages, à buter contre des portes fermées qui nécessitent une clé à obtenir en résolvant des énigmes. La partie réflexion est excellente, avec des puzzles bien pensés et variés – avec parfois des manipulations d’objets directement dans l’inventaire à cases – qui imposent de nombreux allers-retours sur la carte, heureusement abondamment annotée. L’exploration n’évite pas les poncifs du genre, comme des ennemis qui réapparaissent par surprise dans des salles qu’on pensait nettoyées, les portes fermées de l’autre-coté qui feront office de raccourcis par la suite, les objets à pousser pour libérer un passage et les innombrables notes qui expliquent le scénario à leur lecteur. Quelques PNJ douteux sont également là pour faire avancer l’histoire convenue mais suffisamment riche en rebondissements pour motiver. Le level-design est plus ouvert que le premier volet avec quelques sections en extérieurs, dans les rues, pour joindre les différentes sections de la ville, du couvent à l’usine en passant par le centre commercial désaffecté et l’école abandonnée. Un petit côté Silent Hill, en bien plus modeste, dont le studio s’inspire aussi pour des passages dans l’outre-monde, une vision altérée et décrépie de la réalité dans laquelle nos actions ont des répercussions dans le vrai monde. L’occasion d’une monté en puissance dans l’angoisse et les affrontements, avec d’inévitables boss plus retors que la moyenne des abominations.

Beau de loin avec ses décors extrêmement fouillés et ses effets de lumières spectaculaires qui projettent des ombres réalistes, le jeu est en revanche loin d’être beau durant ses cinématiques où toutes les disgracieuses imperfections sur les cheveux, les expressions faciales et les textures sautent aux yeux. Un rappel que ce jeu dispose d’un budget modeste dont la conséquence directe est un prix de vente très correct de 29,99€ en édition numérique et 34,99€ en boite et en digital Deluxe avec deux costumes additionnels. Un bon point pour un titre dont la durée de vie est d’une douzaine/quatorzaine d’heures pour les habitués et presque une vingtaine pour les novices. Nous sommes sur la moyenne haute du genre, ce qui est une juste récompense après avoir attendu cette suite si longtemps. Enfin, la musique d’ambiance est particulièrement inspirée et contribue largement – au même titre que les graphismes et le bestiaire – à nous envelopper dans l’atmosphère flippante ici recherchée. Une réussite.

Notre verdict

On aime

  • La caméra fixe
  • De bonnes énigmes
  • Les jolis décors
  • Une bonne durée de vie
  • Une ambiance flippante à souhait
  • Plus ouvert que le premier jeu
  • Plus accessible aussi

On n'aime pas

  • Les cut-scenes moins jolies
  • Beaucoup d’allers-retours
  • L’histoire convenue
  • Classique donc peu innovant

La suite de Tormented Souls ne déçoit pas en reprenant les bases du survival-horror classique déjà bien employées dans le premier volet, et en lui insufflant une plus grande accessibilité et une plus grande variété dans ses environnements. La qualité visuelle des décors est immersive, les musiques mettent dans l’ambiance, les monstres sont creepy et les énigmes sont plus recherchées que la moyenne du genre. Dans ces conditions, on lui pardonnera ses inévitables allers-retours propres au genre, son scénario de série B et son manque global d’innovation au profit d’une redoutable efficacité.

Note finale : 8 / 10
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