Test The House of the Dead 2 : Remake

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PS5

Fort du succès du remake du premier The House of the Dead, le studio MegaPixel remet le couvert avec une remise à niveau de sa suite, toujours publiée par Forever Entertainment. Après son plébiscite en 1998 dans les salles d’arcade puis dans les salons des possesseurs de Dreamcast l’année suivante, le célèbre rail-shooter a-t-il encore la cote en 2025 ? Réponse dans ce test.

Hors les murs

A l’époque où les salles d’arcade faisaient figure de références pour les amateurs de jeux vidéo, SEGA avait rafraîchi le genre du rail shooter en lui injectant une bonne dose d’horreur avec les zombies de The House of the Dead dès 1996. Un portage sur Saturn et PC deux années plus tard, la série revint avec la borne de sa suite dont le remake est sorti le 24 octobre dernier sur PlayStation 5 et PlayStation 4. Malgré son titre, ce second volet ne se déroule pas entre quatre murs mais dans les ruelles d’une petite ville soudainement envahie par des morts-vivants. Deux agents de l’agence internationale secrète AMS, James Taylor et Gary Stewart, sont dépêchés sur place pour y découvrir une contamination proche de celle du manoir Curien du premier jeu. Qui est à l’origine de cette nouvelle infestation ? À vous de le découvrir dans cette série B à la limite du Z avec ses personnages caricaturaux, ses cut-scenes kitsch et son scénario tenant sur un confetti.

Le premier constat de ce remake est évidemment une modernisation graphique sans commune mesure avec la mouture Dreamcast. Les modélisations ont gagné en polygones, les textures sont incomparablement plus fines, la représentation de l’eau a largement gagné en réalisme. Le sang rouge coule à flot, les têtes des monstres explosent sous les balles de notre Beretta, les bras leur en tombent littéralement. L’éclairage est en revanche assez particulier, et pour tout dire, pas totalement fidèle au jeu d’origine. Parfois trop sombres, parfois nappés d’une brume d’arrière-plan lumineuse, les décors ne profitent à nos yeux qu’après un recalibrage de la luminosité dans les options. Les musiques profitent également du passage au XXIᵉ siècle pour être remastérisées, bien que la bande-son originale soit aussi de la partie.


Côté contenu on retrouve bien sûr les six chapitres de la campagne, jouables en solo ou en coopération avec un acolyte, chacun dans le rôle d’un agent secret. Les niveaux sont courts, terminés par un boss, et parsemés d’innocents civils à sauver in-extremis d’une mort certaine. Secourir les humains est toujours récompensé, par de meilleurs scores, des embranchements alternatifs dans les niveaux et parfois par une amélioration pour notre flingue. Ce n’est pas toujours évident de bien viser, mais cela vaut la peine de faire preuve de précision. Dans le mode de difficulté par défaut sur les cinq proposés, la campagne se boucle en une quarantaine de minutes, ce qui s’avère extrêmement court pour un titre vendu à 24,99€ à son lancement (à 22,49€ pour les membres PlayStation Plus). Heureusement le jeu incite à la rejouabilité pour épargner plus de survivants, découvrir tous les chemins cachés, débloquer tous les bonus, récupérer toutes les armes et les cheats codes. Mais y retourner implique aussi de se refaire les mêmes niveaux encore et encore jusqu’à la nausée, alors que les boss apparaissent déjà deux fois dans l’histoire au premier run. Bonjour le recyclage.

Pour quelques minutes de plus

Inutile de vous dire que le Mode Boss qui leur est dédié et qui consiste à les vaincre le plus rapidement possible est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la saturation. On lui préférera largement le Mode Entraînement qui demande de perfectionner nos compétences en relevant des défis bien plus divertissants. Que ce soit pour sauver tous les civils de la zone, exploser tous les barils, maintenir une pièce en l’air en tirant dessus ou encore tuer ces satanés boss en un temps limité, ce mode prolonge agréablement la durée de vie de quelques dizaines de minutes. Toujours dans l’optique de prendre son temps, on ira glander dans le laboratoire secret où sont exposés tous les modèles 3D des ennemis, histoire d’admirer à quel point ils sont nombreux et variés dans cette suite. Du simple zombie au piranha en passant par la chauve-souris ou la chouette cadavérique, on ne sait plus où donner de la bastos. Enfin, les amateurs de scores devraient s’éclater sur les statistiques et le mode classement mondial.

Quand il est question de portage de jeux d’arcade, on s’interroge toujours sur l’ergonomie et le périphérique. En effet, comment reproduire les sensations si particulières des bornes d’arcade dans son salon ? Sans volant ni pédaliers pour les simulations automobiles, sans tapis de danse lumineux pour les chorégraphies, sans pistolet en plastique pour les rails-shooters, comment s’y retrouver ? A cette dernière question la réponse fut au temps de la PS3 : le PlayStation Move. Le bâton de reconnaissance de mouvements de Sony a largement profité au genre, au point d’avoir le droit déjà à l’époque aux portages de The House of the Dead 3 et 4, puis du spin-off en roue libre Overkill, du retour de Time Crisis ou des chroniques d’Umbrella du côté de Resident Evil. L’accessoire étant maintenant introuvable (malgré sa compatibilité PS4/PS5) et en l’absence d’un périphérique officiel, le grand public doit se ranger derrière sa manette DualSense pour tirer sur tout ce qui bouge.

Force est de constater que la précision du stick analogique laisse à désirer et que là encore un passage par les options s’impose pour personnaliser la vitesse du viseur, mais aussi pour enclencher le rechargement automatique de notre arme et la suppression de l’irritante voix off qui crie « reload » quand le magasin est vide. Dans le cas contraire, on tire avec le bouton Croix ou la gâchette R2 (non adaptative) et on recharge avec L2, le bouton L1 étant dédié à la visée de précision et le R1 activant le mode détection de mouvements. Vous avez bien lu, le gyroscope de la manette est sollicité en option et, oh surprise, s’avère plus agréable pour déplacer le viseur que les à-coups du stick analogique. En contrepartie il faut régulièrement recentrer le réticule au milieu de l’écran en pressant Carré comme on le faisait avec le PlayStation Move, mais c’est un bon compromis en l’absence de pistolet en plastique. Pour une fois qu’on peut déplacer la manette dans les airs comme font les enfants, on ne va pas s’en priver !

Notre verdict

On aime

  • La refonte graphique
  • La détection de mouvements
  • La variété des ennemis
  • La coopération
  • Les civils à sauver
  • Le mode entraînement
  • La galerie des horreurs

On n'aime pas

  • La visée au stick analogique
  • La durée de vie très très courte
  • Le recyclage des boss
  • Parfois très sombre
  • 24,99€ tout de même

Le classique de l’arcade pensé pour nous vider les poches pendant un court instant de plaisir passe l’épreuve du remake sur consoles avec quelques difficultés. La prise en main à la manette n’est pas optimale, le contenu est famélique et recyclé, la durée de vie est plus courte que l’adaptation ciné de Uwe Boll et le prix est celui d’un trimestre de PlayStation Plus. Heureusement, la reconnaissance de mouvements de la DualSense sauve les meubles et la refonte graphique est beaucoup plus plaisante à regarder que la version originale. Un bon petit défouloir coopératif pour une soirée entre amis, mais pas tellement plus.

Note finale : 6 / 10
Les commentaires
Le
Au stick c'est nul

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