Test Grow : Song of the Evertree
Réalisé par le studio australien Prideful Sloth à qui nous devons déjà Yonder : The Cloud Catcher Chronicles, le jeu Grow : Song of the Evertree en est l’héritier spirituel puisqu’il repose sur les mêmes bases d’un grand monde ouvert dans lequel les activités ne manquent pas. Il est disponible sur le PlayStation Store de la PlayStation 4 depuis le 16 novembre pour 24,99€.
Les annales de l’arbre-monde
Imaginez tout un univers reposant sur les branches d’un immense arbre légendaire nommé Evertree qui a progressivement vu sa splendeur décroître par la présence maléfique du Withering jusqu’à n’être plus aujourd’hui qu’un arbuste vide de vie. Disparu peu à peu des mémoires, cet arbre monde n’est plus qu’un souvenir sur les pages d’un livre archiviste vivant qui vous a confié à vous, dernier alchimiste d’Everheart, la tâche de replanter les graines des mondes d’Alaria. Vous acceptez évidemment votre destin, vous qui êtes un être exceptionnel en parfaite osmose avec dame nature dont le chant fait éclore la vie. Cessez d’imaginer, cet univers existe dans le jeu Grow : Song of the Evertree.
Pour arpenter cet immense bac à sable, notre alchimiste passe obligatoirement par la case « création d’avatar » permettant au joueur de façonner son personnage en choisissant son sexe (homme, femme ou autre en parfaite inclusivité), sa morphologie, sa coupe de cheveux, sa pilosité, la couleur de ses yeux ou encore son nom. Cette poupée virtuelle pourra ensuite changer de vêtements et avoir de nouveaux accessoires en les trouvant dans des coffres disséminés partout dans le jeu. Ce dernier, très axé sur la découverte, propose d’explorer le vaste monde se trouvant au pied de l’arbre et sous ses feuilles. Flâner fait partie du gameplay alors prenez le temps de cueillir des fleurs, de capturer des papillons, de pêcher des poissons, de couper du bois et d’arroser les semences qui vous avez mises en terre. Les activités de base de ce type de jeu (jardinage, élevage, minage…) sont facilitées par la présence d’outils accessibles en passant de l’un à l’autre avec les boutons L1 et R1. Le sachet de graines sans fond, l’arrosoir infini, la serpe, le maillet, la hache, la canne à pêche ou le filet à papillon se matérialisent dans vos mains comme par magie. Un inventaire plus complet caché sous le pavé tactile renferme des objets clés, des consommables, votre garde-robe, des éléments de personnalisation et les essences. Autant de substances qui serviront à créer vos propres graines de mondes aux environnements variés (prairie, désert, glace…) dans lesquels évolueront les nouveaux habitants. En plus de huit « quartiers » déjà créés à découvrir, l’univers de Grow croîtra à votre bon vouloir, ce qui a pour conséquence d’imposer des phases de construction de villes où vous devez agencer les bâtiments et les décorer à votre guise. Le gameplay gagne ainsi en profondeur par rapport à Yonder mais aussi en complexité alors que certains rêveurs se seraient sans doute contentés de cultiver leur jardin comme Candide.
En plus des interactions avec la faune et la flore d’Alaria, la création de ville fait émerger une communauté à gérer avec des services à rendre à ses habitants, comme leur trouver un logement ou un emploi pour qu’ils s’épanouissent davantage. On peut aussi simplement tuer le temps en écoutant leurs anecdotes ou leurs offrir les babioles qui traînent dans notre inventaire pour le soulager un peu. Les interactions avec les autres bipèdes restent limitées à quelques phrases, pas question de tomber amoureux, de former une armée ou de recevoir des quêtes annexes. La satisfaction générale est votre nourriture mais une monnaie locale est tout de même employée pour financer les constructions. Gardons les pieds sur terre quand même. Enfin, vous pourrez résoudre tout un tas d’énigmes et de puzzles planqués dans les entrailles de l’arbre éternel pour en percer les secrets et dégoter des items rares. Bref, vous aurez saisi qu’il y a de quoi s’occuper pendant un bon bout de temps sans jamais s’ennuyer.
Mieux que le CBD
Avec son ambiance bon enfant et son univers doux et coloré, le titre de Prideful Sloth invite au dépaysement et à l’évasion. On prend son temps, on se détend, on se relaxe devant un monde qui s’agite en douceur et qui évolue à notre rythme. Les routines quotidiennes imposent leurs cadences, forcément répétitives à la longue, mais très simples à comprendre via des actions contextuelles et des icônes explicites. En cas de doute, une pression sur la touche L2 nous guide jusqu’à la tâche la plus proche pour ne jamais tourner en rond ou presque. Une carte des lieux avec l’emplacement des personnages clés ou des portails aurait été appréciée, au risque d’aller à l’encontre du principe de découverte. C’est bien le cas des noyades qui nous privent de l’exploration des mares après tout. A défaut de map, on peut compter sur la touche haut de la croix directionnelle pour faire apparaître une créature ailée capable de nous faire voyager et sur des téléporteurs disséminés dans le monde pour gagner du temps. Le carnet de missions contenant nos objectifs est consultable à tout moment, tout comme l’appareil photo pour immortaliser nos rencontres avec des animaux sauvages ou des paysages baignés par le soleil.
Les images qui accompagnent ce test parlent d’elles-mêmes : Grow flatte la rétine avec ses graphismes chaleureux, très colorés, ses héros cartoonesques, ses créatures originales et sa végétation qui plie sous nos pieds. La partie sonore n’est pas en reste avec les compositions reposantes de Kevin Penkin déjà à l’œuvre sur la sympathique Florence et avec les chants de floraison à déclencher à loisir avec le bouton R2. Les animations des personnages un poil rigides et leurs visages peu expressifs trahissent néanmoins le budget limité de cette production indépendante pleine de bonne volonté mais restreinte dans ses moyens. La prise en main est intuitive et l’interface suffisamment claire et lisible pour être adaptée au jeune public, même si ce dernier aurait sans doute aimé avoir des doublages français au lieu de voix anglaises et des textes à lire. La présence d’un parent est sans doute requise aux côtés des moins expérimentés. Au prix de 24.99€ à son lancement, vous aurez de quoi vous divertir durant de longues heures de labeur et de découverte.
Notre verdict
On aime
- La patte graphique colorée
- La bande son onirique
- Plein de choses à faire
- Accessible et intuitif
- L’ambiance relaxante
- Les constructions, un plus depuis Yonder
On n'aime pas
- Répétitif, forcément
- Pas de carte pour se repérer
- Pas d’exploration sous-marine
- Les animations et expressions faciales
- Quelques rares bugs
En cette période où le soleil se fait rare, Grow : Song of the Evertree est un bon moyen de lutter contre la dépression saisonnière. Renouer avec la terre, jardiner, pêcher, explorer et construire des bâtiments pour repeupler des villages seront votre pain quotidien pendant les prochaines semaines. Reprenant les bases solides de Yonder : The Cloud Catcher Chronicles en y incorporant une dimension humaine légère, le nouveau Prideful Sloth vaut clairement ses 24.99€ pour son aspect reposant et apaisant que nous devons beaucoup à sa réalisation rose bonbon et à sa musique relaxante à consommer sans modération.
Pouet
Vincent