Test Tesla Force

Publié le par
PS5

Réalisé par le studio 10tons qui semble s’être spécialisé dans le twin-stick shooter avec des titres comme Neon Chrome, Time Recoil, Undead Horde ou encore le récent Tesla vs Lovecraft, le jeu Tesla Force reprend bon nombre d’éléments de ce dernier au point de passer pour sa suite non-officielle. Avec son casting de rêve pour les amateurs de science et de fiction, et la promesse de parties endiablées et spectaculaires, est-il vraiment à la hauteur ?

De l’électricité dans l’air

Introduite par les cases d’une bande dessinée écrite et doublée en anglais, l’histoire de Tesla Force est celle de ce bon Nikola Tesla, sautillant de joie à l’idée de dévoiler au monde sa fameuse bobine éponyme capable d’apporter de l’énergie gratuite à la planète, qui voit la fête être gâchée par l’apparition impromptue de Cthulhu et de ses hordes de larbins. Au moment où la situation commence à tourner au vinaigre un portail s’ouvre duquel émerge la radioactive Marie Curie (décrite comme « la géniale guerrière aux deux armes »). Ensemble ils vont remettre de l’ordre là-dedans à grands coups de pétoires, épaulés par la suite par H.P Lovecraft en personne (« le gardien du savoir hermétique ») et Mary Shelley, autrice du célèbre livre Frankenstein (aka « la mère des monstres »).

Sorti pour ainsi dire de nulle part, le jeu Tesla Force est disponible depuis le 24 novembre dernier sur le PlayStation Store pour 14,99€. A ce prix-là ce titre exclusivement dématérialisé contient à la fois la version PS4 et la version PS5 ici chroniquée. Il s’agit d’un jeu de tir en vue de dessus du type rogue-lite, comprendre par-là que chaque mort est synonyme de retour à la case départ (en perdant votre progression) et que les niveaux sont générés de manière aléatoire par l’ordinateur pour des parties quasi-infinies. Si effectivement l’architecture des arènes est à géométrie variable, les objectifs, eux, ont quand même tendance à tourner en rond : détruire des statues, fermer des portails, lancer une analyse, survivre à une horde ou récupérer les pièces d’un engin sont autant de prétextes pour dézinguer les dizaines d’ennemis clonés qui germent sur la carte. Chacun des niveaux se boucle en une poignée de minutes, mais ils sont intenses dès les premières secondes lorsqu’on débarque aux commandes d’un mécha aussi redoutable que condamné à l’implosion une fois son pourcentage d’utilisation arrivé à zéro. Le reste il faudra alors le faire à pied en slalomant entre les vagues de créatures cosmiques débarquées en masse pouvant parfois avoisiner la centaine d’individus. Cette impression d’urgence est d’ailleurs voulue par les développeurs car plus on passe de temps dans l’arène et plus les monstres se renforcent et gagnent en nombre. Mieux vaut rusher pour avoir une chance.


En bon rogue-lite il faudra combattre, mourir et recommencer des dizaines de fois pour venir à bout des trois zones du jeu (Arkham, Farm et Forgotten Caves) sachant qu’un game over marque le retour à votre quartier général de Wardenclyffe pour permuter entre les héros (à la vitesse et à la santé propre), dépenser vos cristaux dans de nouvelles compétences, des upgrades d’armes, de la recherche et développement, ou pour acheter jusqu’à cinq bonus de performance récupérés à l’issue des combats mais perdus après votre mort. Vos chances de survie dépendent finalement davantage de l’expérience que vous tirez de vos échecs et de l’optimisation des achats de cristaux que de votre dextérité manette en main. On imagine aussi que la coopération jusqu’à quatre doit faciliter les choses, mais ce mode n’est accessible qu’en local et en cette période de confinement il revêt plus un caractère théorique que pratique. Un mode multijoueurs en ligne n’aurait pas été de refus à l’heure du télétravail quoi qu’il en coûte.

Du mythe à la réalité

 

Le stick de gauche sert à se déplacer, celui de droite à orienter la visée et R2 à tirer. Un passage dans le menu des options permet d’enclencher l’auto-fire et donc de se contenter de tourner le stick pour balancer la purée. Le bouton L2 sert à utiliser une des 13 compétences durement acquises, le bouton Carré à switcher entre deux armes, la touche Croix à glaner ce qui traîne au sol dans les niveaux et Rond à remonter le mécha à condition d’avoir récupéré toutes ses pièces dans la map. La dernière touche, et non des moindres, est sans doute celle qui vous sauvera le plus souvent la vie : la téléportation avec L1 qui fait réapparaître quelques mètres plus loin en traversant les obstacles au passage. Indispensable pour attirer les vilains contre une barrière et les canarder ensuite derrière celle-ci après l’avoir traversé comme par magie. Nombreux, les ennemis le sont. Variés, pas vraiment puisqu’avec une petite douzaine de variantes cosmétiques et des comportements strictement identiques entre eux (vous foncer dessus) on a là-aussi l’impression de tourner en rond. Même si le genre impose une certaine routine par nature, ces échecs répétés jusqu’à l’obtention de bonus adéquats fait penser à un pay-to-win comme il en existe des tas sur smartphones. Il n’y a ici pas de transaction supplémentaire in-game mais l’état d’esprit est tout proche.

Enfin, la réalisation sera loin de mettre à l’épreuve le ventilo de votre PlayStation 5 chèrement acquise puisque les graphismes sont plus proches d’une PlayStation 3 bien exploitée que d’une next gen. Pas de mode performance ou de ray tracing ici. La carte est gorgée de créatures sans le moindre ralentissement certes, mais les monstres manquent de polygones, de détails, les décors sont dépourvus d’éléments interactifs et ne sont pas très variés malgré leur création procédurale. La DualSense n’est exploitée que pour ses vibrations aux sensations comparables à la Dualshock 4, sans volonté d’exploitation à la Astro’s Playroom. Franchement, on s’amusait beaucoup plus sur Dead Nation avec ses deux héros modifiables, ses voitures explosives, ses effets de lumière en temps réel, ses zombies par dizaines et ses niveaux bien différents qui donnaient l’impression de progresser en pleine apocalypse.

Notre verdict

On aime

  • Plein de monstres à l’écran
  • Plus sympa en coopération
  • Compétences, armes et atouts à débloquer
  • Un casting original

On n'aime pas

  • Graphiquement daté
  • Pas de traduction française
  • Pas de multi en ligne
  • Vite répétitif

Pensé pour être joué et rejoué en perdant sa progression à chaque échec, Tesla Force propose des parties courtes et intenses qui gagnent en intérêt à force de dépenser ses cristaux dans des améliorations permettant d’aller toujours un petit peu plus loin que la partie précédente. La motivation est quand même vite attaquée par la répétitivité du bestiaire, la pauvreté des décors et la redondance des objectifs. Ajoutons l’absence de multijoueurs en ligne, des graphismes au niveau d’une PS3 et le manque de localisation française, et vous comprendrez qu’il est difficile de recommander ce titre à ceux qui n’ont personne sous la main avec qui le partager.

Note finale : 6 / 10
Les commentaires

Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à donner votre avis !

Jeux concernés

Publicité