Test Watch Dogs : Legion

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PS4

Initialement prévu pour le début de l’année puis repoussé par Ubisoft suite à la réception mitigée de Ghost Recon Breakpoint, c’est finalement cette semaine que le troisième épisode de la série Watch Dogs lancée en 2014 a débarqué sur nos machines. Après avoir lutté contre l’oppression numérique avec les hackers de DedSec dans un Chicago grisâtre puis une baie de San Francisco ensoleillée, c’est au cœur d’un Londres pluvieux (les clichés ont la vie dure !) et légèrement futuriste que vous exercerez vos talents.

Et qui de mieux que James Bond, ou plutôt son alter-ego dans le jeu Dalton Wolfe pour démarrer cette aventure dans la capitale britannique ? C’est dans la peau de cet ex-agent du MI6 ayant rejoint les rangs de DedSec que vous débarquez au Palais de Westminster pour enquêter sur une menace pesant sur le Parlement. Avec l’aide de Sabine et de l’IA Bagley qui pilotent les opérations depuis le QG de l’organisation, une bombe est rapidement localisée, que vous parvenez à désamorcer. Mais un mystérieux ennemi surnommé Zero-Day se montre alors au grand jour et vous fait comprendre qu’il s’est joué de vous : il vous annonce que d’autres bombes ont été placées ailleurs dans la ville et que toutes les investigations des autorités mèneront immanquablement à DedSec. Les bombes explosent quelques secondes plus tard, et Dalton est abattu par des drones de combat tandis que le QG est pris d’assaut, entraînant la fuite de Sabine.

Comme prévu par Zero-Day les hackers de DedSec sont désignés auteurs des attentats, et les autorités décident de faire appel à la société de sécurité privée Albion pour renforcer les contrôles au sein de Londres, déjà équipée du fameux ctOS de Blume. Grâce à sa milice privée et à ses drones, l’entreprise parvient à neutraliser de nombreux membres de l’organisation et fait chuter le taux de criminalité de la ville, mettant au passage derrière les barreaux les dirigeants de quatre des cinq clans mafieux des environs. Seul le clan Kelley dirigé par l’impitoyable Mary Kelley parvient à passer entre les mailles du filet, récupérant au passage la gestion de toutes les activités criminelles de Londres.


Malgré ses bons résultats, Albion ne tarde pas à susciter la méfiance parmi la population de la capitale. Un sentiment renforcé lorsque le maire de la ville décide de pérenniser le mandat de l’entreprise sans limite de temps, alors que certaines de ses opérations à l’éthique discutable sont manifestement couvertes par les autorités et les médias. Certains habitants ne voient alors qu’une solution pour libérer Londres : faire appel à DedSec. Malheureusement l’organisation est en piteux état depuis les évènements de Westminster, et Sabine elle-même a été contrainte de s’exiler. Grâce à Bagley, elle réussit toutefois à contacter l’un des sympathisants de DedSec et à le conduire dans un nouveau QG où elle parvient à le convaincre de poursuivre la lutte.

Reconstruire la résistance

Les rangs du groupuscule ayant été décimés par Albion, votre première tâche sera de les renforcer en recrutant d’autres habitants de la ville. Tous les personnages croisés durant vos pérégrinations peuvent en effet être enrôlés, de manière plus ou moins directe : s’ils partagent vos idées, il vous suffira de remplir une courte mission pour qu’ils acceptent de vous rejoindre, mais la tâche sera plus corsée (et nécessitera de déverrouiller une compétence spécifique) s’ils ont un apriori négatif envers DedSec. Petit détail amusant, vous apercevrez régulièrement lors de vos déplacements des individus maltraités par les sbires d’Albion : éliminez ces derniers et vous pourrez recruter directement leur victime sans passer par la case mission !

Au cas où vous vous poseriez la question, précisons que l’intérêt de multiplier les recrutements est double : d’abord vos recrues peuvent être réellement tuées si vous optez pour l’option Mort définitive (activable uniquement au début de l’aventure mais désactivable quand vous le souhaitez), la disparition de votre dernier membre conduisant alors un Game over. Mais surtout chaque nouveau membre dispose d’une tenue, de capacités et d’équipements spécifiques.

Comme dans un Hitman, il sera plus facile de vous infiltrer dans un endroit en théorie interdit si vous ne jurez pas avec le décor (et que vous ne vous approchez pas trop des sentinelles, plus méfiantes que la moyenne) : un ouvrier du bâtiment passera ainsi inaperçu sur un chantier, tandis qu’un policier circulera librement dans un poste de police. En outre, le premier pourra faire appel à son drone de construction et sortir son pistolet à clous si le besoin s’en fait sentir, tandis qu’un agent secret disposera d’une belle voiture de course et d’un pistolet équipé d’un silencieux. Différentes capacités passives pourront aussi vous faciliter la tâche, comme encaisser moins de dégâts, avoir des remises sur les vêtements achetés en magasin ou encore bénéficier d’une guérison rapide de vos coéquipiers…

Pad en main, il faut bien reconnaître que cette profusion de personnages jouables permet de varier les approches au cours des missions : outre l’habituelle dualité entre infiltration et combats, on dispose souvent dans Watch Dogs Legion de plusieurs possibilités au sein de ces deux catégories. La furtivité passe aussi bien par les tenues évoquées plus haut que par l’utilisation de votre arachnobot ou le piratage en série de caméras, tandis que les affrontements impliquent aussi bien des armes paralysantes ou léthales que des drones de combats et des tourelles de tir.

On pourra en revanche regretter que l’absence de véritable personnage principal rende l’aventure un peu moins personnelle, et ce malgré un travail certain des scénaristes sur le background de vos recrues. Dommage aussi que les missions de recrutement finissent par toutes se ressembler (voler un camion ici, sauver telle ou telle personne là-bas, récupérer des données, introduire un virus, saboter une installation…). Petite anecdote amusante : partis au volant d’un bolide pour éliminer une tueuse à gages chargée de tuer une recrue potentielle, nous avons eu la malchance de renverser un piéton qui traversait devant nous au mauvais moment et qui n’était autre… que la fameuse recrue en question !

Des missions principales convaincantes

Une fois l’effectif de DedSec reconstitué (à vrai dire dès le début de l’aventure – les recrutements sont en réalité largement optionnels !), vous pourrez enfin vous lancer dans une succession de missions principales qui vous conduiront évidemment à enquêter sur les agissements d’Albion, à croiser les malfrats du Clan Kelley, et à tenter de découvrir l’identité de Zero-Day. L’occasion pour le jeu d’aborder des thèmes logiquement conspirationnistes mais aussi malheureusement parfois d’actualité comme le trafic d’organes, le reconditionnement, ou encore l’esclavage moderne. Vous l’aurez compris on est ici loin du ton léger et décalé du second volet de la série, même si Bagley parvient de temps à autre à nous arracher un sourire.

Plus variées et logiquement mieux scénarisées que les missions de recrutements évoquées plus haut, ces missions principales alterneront infiltration, puzzles, combats et courses poursuites dans la droite lignée des précédents opus de la série. Soyons honnêtes Ubisoft n’a pas franchement cherché l’innovation dans les mécaniques de jeu proposées, même si le combat au corps-à-corps à base de coups / prises / esquives apporte un peu de fraîcheur. La conduite des différents véhicules disponibles (voitures, motos, fourgonnettes…) reste en revanche aussi imprécise que par le passé, d’autant qu’il faut ici oublier des années de conduite à droite pour s’adapter à la bizarrerie de nos voisins britanniques ! L’intelligence artificielle ne semble pas non plus beaucoup plus performante que dans le précédent volet, les gunfights se transformant un peu trop souvent en tir au pigeon. Cela dit on participe avec plaisir à la montée en puissance de DedSec, et la petite vingtaine d’heures nécessaire à atteindre le générique de fin passe comme une lettre à la Poste.

Quelques activités annexes

Il faut dire qu’en bon open world, le jeu d’Ubisoft propose quelques activités secondaires allant de l’anecdotique au très sympathique. Sachez d’abord que vous débuterez la partie alors que les huit quartiers de Londres sont totalement sous le contrôle d’Albion. Ce sera à vous de nuire à l’entreprise en effectuant trois tâches par quartier (tagger des murs, détruire des installations…) pour débloquer une mission « spéciale » qui vous permettra de la bouter définitivement hors des environs. De quoi faciliter vos recrutements et vous adjoindre immédiatement les services d’un expert particulièrement utile (agent secret, pilote de drone…).


Autre activité bienvenue, les fights clubs disséminés dans la ville et dans lesquels vous affronterez une série de brutes au corps-à-corps. Là encore vous croiserez des personnages que vous commencerez par rosser avant, peut-être, de les convaincre de rejoindre vos rangs !

Plus classiques, les sites de jonglage avec un ballon de foot, les jeux de fléchettes, les lieux où faire étalage de vos talents de street art et les livraisons de paquets seront aussi de la partie. Sans oublier les magasins de vêtements et les bars pour vous saouler si l’envie vous en prend. Ces deux dernières activités nécessiteront évidemment de l’argent in-game, l’ETO, que vous amasserez au fil des missions. Précisons qu’une autre monnaie, les Crédits WD, peuvent quant à eux être achetés sur le Store pour obtenir ensuite des agents spéciaux et autres bonus cosmétiques.

Dans le même registre, vos prestations vous rapporteront des Points de tech permettant de débloquer gadgets, améliorations, armes et piratages. Vous pourrez ainsi profiter du camouflage, du poing électrique, d’une peau blindée, de différentes armes non léthales, et d’aptitudes pour désactiver voire contrôler les machines ennemies.

Une technique quelque peu vacillante

Pour ce qui concerne la prestation technique, il faut bien admettre que Watch Dogs Legion souffle le chaud et le froid : le Londres quelque peu futuriste qui nous est proposé est fidèlement modélisé et vous reconnaîtrez sans peine les lieux iconiques de la capitale britannique (Big Ben, London Bridge, Piccadilly Circus, Westminster, Buckingham Palace…), ses différents quartiers fourmillent de vie (PNJ, trafic…) et les textures habillant ce joli petit monde sont globalement de bonne qualité. La gestion de la lumière et des effets spéciaux est satisfaisante, et la fluidité rarement prise en défaut. Malheureusement quelques bugs d’affichage, en particulier des apparitions tardives d’objets durant les déplacements à grande vitesse, viennent ternir le tableau. Pire, l’aliasing s’est invité à la fête et est perceptible même sur PS4 Pro.

D’un point de vue sonore la prestation est correcte, avec des effets qui contribuent à donner vie à la ville, et des musiques allant du quelconque à l’agréable. Seul petit hic durant notre partie jouée avec les voix anglaises (le pack français n’était pas encore disponible), la quasi-intégralité des personnages rencontrés s’exprimaient avec l’accent « cockney » certes typique de Londres mais certainement pas si répandu.

Précisons pour terminer qu’aucun mode de jeu en ligne n’est disponible pour le moment, une mise à jour prévue pour le 3 décembre prochain devant apporter un mode coopératif inédit qui conservera la notion de recrutement introduite par ce troisième volet de la série. Rendez-vous donc d’ici quelques semaines pour faire le point !

Notre verdict

On aime

  • Londres joliment modélisée
  • L’idée du recrutement
  • Des missions principales correctement scénarisées
  • L’option Mort Définitive pour corser les choses

On n'aime pas

  • Peu de vraies nouveautés de gameplay
  • Les missions de recrutement trop répétitives
  • Un aliasing visible, même sur PS4 Pro
  • Des bugs d’affichage
  • L’accent « cockney » trop présent en VO
  • Pas de mode online au lancement

Fidèle à ses origines, Watch Dogs Legion ne se distingue vraiment de ses prédécesseurs que par son système de recrutement certes bien pensé et intéressant durant quelques heures, mais qui souffre ensuite d’une redite trop prononcée des tâches à accomplir pour accroître l’effectif de DedSec. Heureusement les missions principales et les activités annexes se montrent plus variées et ont de quoi amuser sur la longueur, même si les nouveautés de gameplay sont rares et que le Londres soigneusement modélisé par les artistes d’Ubisoft est parfois terni par quelques problèmes d’affichage (bugs, aliasing…). Bref les fans de licence seront en terrain connu et apprécieront forcément ce troisième volet plus sombre que le précédent, tandis que les autres y réfléchiront peut-être à deux fois avant de prendre la tête de la rébellion.

Note finale : 7.5 / 10
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