Test SoulCalibur VI

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PS4

Six ans. C’est le temps qu’il nous aura fallu attendre avant de voir débarquer ce SoulCalibur VI. Un nouvel épisode aux allures de reboot, mais aussi de dernière chance pour la licence. Face à une concurrence toujours plus rude dans le milieu des jeux de combat, ce sixième opus a-t-il les qualités pour parvenir à tirer son épingle du jeu ? On vous dit tout.

« Si le jeu est un échec, la série s’arrêtera. » Les propos du producteur, Motohiro Okubo, donnent le ton de ce SoulCalibur VI. L’enjeu est terrible pour la série, longtemps louée pour ses indéniables qualités. Comment en est-on arrivé là ? Deux épisodes décevants sur la génération PS3/X360, tant au niveau du contenu que des ventes, auront convaincu les décideurs de Bandai Namco de laisser la licence se reposer. Laissant ainsi le champ libre à ses autres jeux de baston, plus lucratifs, que sont Dragon Ball, Tekken et consorts.


Six ans après un cinquième volet famélique, voilà donc SoulCalibur VI, presque sorti de nulle part. Ce nouvel épisode s’impose quelque peu comme un reboot de la saga, marqué par le retour de ses personnages les plus emblématiques (plus deux petits nouveaux, Azwel et Groh), comme au premier jour. Les 21 combattants du jeu -hors DLC- partent une nouvelle fois en quête des deux épées légendaires, au travers d’un mode intitulé « Chronique de l’Âme » simpliste mais qui a le mérite d’exister.

Outre le casting initial, il est toujours possible de créer son avatar de toutes pièces, en lui faisant adopter le style de combat d’un des héros du jeu. Encore une fois, l’éditeur de personnages impressionne par la richesse de ses options. Mais surtout, on peut incarner ses propres créations dans le mode « Balance des Âmes », une quête solo qui n’est pas sans rappeler le fameux « Maître d’Armes » de SoulCalibur II. Très bavarde, cette aventure n’en demeure pas moins intéressante, avec des défis variés et un sentiment de progression agréable, presque idéal pour débuter. On ne peut que saluer les efforts des développeurs pour étoffer le contenu solo, jusqu’alors réduit à sa plus simple expression dans les dernières itérations de la franchise. Mais on peut tout de même déplorer l’absence d’un Time Attack ou encore d’un mode Survie.

Lames de fond

Reste que l’on attend avant tout un jeu de combat sur la justesse de son gameplay. SoulCalibur VI ne déroge pas à la tradition et reste indéniablement un titre accessible, qui n’exige pas des quarts de cercle en pagaille pour permettre au joueur d’être, disons, « compétitif ». Pour autant, le jeu reste très technique, une fois arrivé à un certain niveau de maîtrise. Dans l’ensemble, cet épisode présente une philosophie davantage tournée vers l’offensive. Le rythme des duels se révèle ainsi bien plus nerveux, plus vif que dans les précédents volets. Les coups pleuvent et s’enchaînent avec l’énergie des débuts, ce qui offre des combats tout à fait pêchus et très intenses à jouer. Les fans de la première heure devront quand même repasser par la case « Entraînement » -le mode est encore très complet- puisque certains combos ont été supprimés, tandis que d’autres ont fait leur apparition.


Au rang des nouveautés, on note l’arrivée des Coups fatals, des attaques qui font davantage de dégâts dans des conditions bien précises (si l’adversaire fait un pas en arrière, par exemple). Un peu plus notable, le Reversal Edge, lui, est une sorte de ralenti dont l’issue se joue sur le principe du pierre-papier-ciseaux. Extrêmement punitive, la feature est à double tranchant : elle peut aussi bien aider son auteur que lui faire mal, en cas de défaite. Voilà qui ne manque pas de piment, même si les joueurs les plus hardcore risquent de trouver cela un peu injuste, lors de leurs joutes en ligne… Oui, ca devrait pas mal rager. S’agissant des modes de jeu en réseau, on retrouve tout le programme habituel, sans grande surprise. En dépit de quelques ratés, le netcode s’avère relativement correct et permet d’enchaîner les combats sans trop de peine.

Dans son approche globale, SoulCalibur VI ne prend guère de risques et s’apparente davantage à un retour aux sources qu’à une véritable évolution. En témoigne son casting largement recyclé, aux faux airs de « best-of » de la série. Si on observe encore deux, trois fautes de goût, le nouveau design des personnages est plutôt bon dans l’ensemble. Si chaque protagoniste profite d’une modélisation et d’animations de bonne facture, on ne peut que se montrer déçu face à la platitude de certains environnements, d’ailleurs souvent camouflés par un effet de flou très peu élégant. Sur ce point, la série nous avait habitué à beaucoup mieux. Probablement la rançon de combats tournant à 60 fps constants…

Notre verdict

On aime

  • Le retour de SoulCalibur
  • Le roster, classique mais solide
  • Le contenu solo plus étoffé
  • Les combats nerveux

On n'aime pas

  • La réalisation en retrait
  • La prise de risque minimale
  • Des modes solo trop bavards

Pour son probable chant du cygne, la saga SoulCalibur joue la carte de la sécurité. Dans ce sixième épisode qui a tout d’un reboot, la prise de risque est effectivement minimale : un casting recyclé en quasi intégralité, de menus ajustements de gameplay, des modes de jeu solo sur le retour (mais sous un autre nom)… Mais force est de l’admettre, la recette se révèle toujours aussi efficace. Cet opus est le théâtre de duels spectaculaires, aussi fluides que nerveux, totalement dans la veine de la série. Un seul regret toutefois sur le visuel, nettement moins abouti pour le support que ce l’on était en droit d’attendre. Reste que l’on tient là un très bon jeu de baston, le témoin ultime d’un savoir-faire maintes fois éprouvé.

Note finale : 7.5 / 10
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