Test Starlink : Battle for Atlas

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PS4

Après l’arrêt des séries Skylanders, LEGO Dimensions et Disney Infinity, on ne s’attendait pas à réentendre parler de sitôt de « jouet vidéo », ce concept qui permet d’utiliser des jouets bien réels pour débloquer des fonctionnalités dans un jeu vidéo. Ubisoft a donc créé la surprise lors de sa conférence E3 2017 en annonçant Starlink : Battle for Atlas, un nouveau représentant du genre jouant aussi la carte de l’exploration et des combats spatiaux à la manière d’un certain No Man’s Sky. C’est avec un retard conséquent que nous vous parlons aujourd’hui de ce titre sorti il y a deux semaines, délai qui nous aura au moins permis de platiner l’aventure et donc de vous en parler dans les moindres détails !

Bienvenue au sein de l’équipage de Victor St Grand, un astrophysicien de renom qui est entré en contact voilà quelques années avec une forme de vie extraterrestre qu’il a sauvée de l’extinction. C’est grâce à elle qu’il a appris à maîtriser la nova, une forme d’énergie surpuissante permettant le voyage en hyperespace et donc l’exploration de systèmes solaires lointains. A bord de son vaisseau l’Equinox, il a regroupé une équipe de pilotes hétéroclites bien décidés à inspecter les moindres recoins d’Atlas et de ses sept planètes.

Des figurines de qualité…

Vous l’aurez deviné, c’est dans la peau et le vaisseau de l’un de ces pilotes que vous vivrez votre aventure, ces deux éléments étant précisément contrôlés par l’intermédiaire de petits jouets en plastique qui s’enfichent les uns dans les autres pour apparaître immédiatement à l’écran. Bonne nouvelle la qualité de fabrication est au rendez-vous, et les connecteurs devraient sans mal supporter d’être enfichés et retirés des dizaines de fois. Le design des vaisseaux et des personnages est réussi, même si la taille logiquement réduite des seconds limite leur niveau de détails.

Le pack de démarrage du jeu inclut selon les plateformes un vaisseau, un pilote et trois armes (PlayStation 4 et Xbox One) ou bien un vaisseau, deux pilotes et deux armes (Switch). Vous pouvez par la suite acheter de nouveaux vaisseaux (incluant un pilote et une arme), des pilotes à l’unité ou bien des packs de deux armes. A noter que les vaisseaux ne sont pas monolithiques puisqu’ils sont composés d’un cockpit sur lequel sont enfichées les deux ailes. Ce sont en tout 9 pilotes, 5 vaisseaux et 15 armes que vous pouvez utiliser sur PlayStation 4 et Xbox One, la version Switch supportant un pilote (Starfox) et son vaisseau (Arwing) supplémentaire. Une fois votre collection de jouets constituée, vous pouvez évidemment en combiner les différents éléments comme bon vous semble et donc mélanger les pilotes, cockpits, ailes et armes.


Chaque pilote provient d’une faction particulière (Alliance, Expédition, Prospecteurs ou Hors-la-loi) et son niveau est lié à son degré de maîtrise des cockpits et des armes, lui-même directement connecté à l’expérience acquise en les utilisant. Les cockpits disposent de cinq niveaux de maîtrise, tandis que les armes n’en comptent que trois. A chaque degré atteint, le niveau du pilote est incrémenté et un point de compétence lui est octroyé. Il peut alors être dépensé dans un arbre de compétences relativement limité puisqu’il ne compte que neuf cases réparties sur trois étages. Au premier, chacune des cinq compétences peut être améliorée trois fois en dépensant un point à chaque fois. Au second, trois compétences peuvent être améliorées deux fois en dépensant deux points. Au troisième, une seule compétence est à débloquer pour trois points. Les matheux auront calculé que 24 points de compétence sont suffisants pour débloquer un arbre complet, le jeu continuant toutefois à faire monter le niveau du pilote et à lui octroyer des points de compétence une fois cette limite atteinte. Peut-être le signe d’un DLC à venir ?

Pour en revenir à la mise au point de votre vaisseau, sachez que le choix du pilote dictera la capacité spéciale disponible sur le champ de bataille : à vous de voir si le tir orbital de Mason, la frappe invisible de Hunter ou le bouclier vortex de Kharl sont les plus appropriés à votre prochain combat. Le vaisseau est quant à lui caractérisé par sa vitesse, son pilotage, sa défense, son énergie et son poids. Les armes enfin sont définies par leurs dégâts, leur portée, leur cadence de tir, leur coût en énergie et leur effet qui est lui-même lié à leur type (gravité, chaleur, stase, froid, cinétique). On trouve ainsi dans cette catégorie la surchauffe, le feu, le givre, le gel, le puits gravitationnel, le vortex, le soulèvement et la surcharge de stase. A noter que des tirs d’armes de différents types peuvent être combinés pour créer des effets encore plus dévastateurs : geler une cible puis tirer dessus avec une arme cinétique permet par exemple de la casser, tandis que combiner un vortex avec une arme de surchauffe emprisonnera la cible dans un dôme de feu.

Dernier aspect de la constitution de votre vaisseau, il est possible de chaîner jusqu’à trois ailes sur chacun de ses côtés avant de terminer avec une arme, et donc de profiter des petits boosts de caractéristiques apportés par chacune d’entre elles tout en customisant l’apparence de l’engin.

…mais tout à fait optionnelles

Là où les choses auraient pu se corser comme pour tout jeu du genre, c’est sur l’addition finale lorsque l’on souhaite disposer de tous les pilotes, vaisseaux et armes, ou au moins d’une arme et d’un pilote par catégorie pour terminer le jeu à 100%. Dans ce second cas, il faudra tout de même acquérir le pack de base (79,99€), le vaisseau Neptune (29,99€) pour obtenir la seule arme de stase (le Lévitateur), le vaisseau Nadir (29,99€) pour obtenir un pilote Hors-la-loi (Shaid), le pack d’armes Broyeur + Déchiqueteur (11,99€) pour avoir une arme gravitationnelle, et les pilotes Kharl (Expédition) et Eli (Prospecteur) à 7,99€ l’unité. Soit un total de 167,94€ tout de même !

La bonne nouvelle c’est qu’Ubisoft propose aussi de découvrir Starlink : Battle for Atlas en version numérique pour un prix beaucoup plus abordable. L’édition standard proposée à 79,99€, soit le même prix que le pack de démarrage physique, vous donne ainsi accès à 4 vaisseaux, 6 pilotes et 12 armes, tandis que l’édition Deluxe vendue 99,99€ inclut l’ensemble des vaisseaux, pilotes et armes. Certes vous ferez alors l’impasse sur tout l’aspect « jouet » du fameux « jouet vidéo », mais votre porte-monnaie vous en sera reconnaissant et vous ne perdrez rien du point de vue du gameplay.

Tout cela étant clair il convient de préciser qu’il est parfaitement possible de boucler l’aventure de Starlink : Battle for Atlas avec le seul pack de démarrage physique, même si vous ne pourrez alors atteindre les 100% et que le challenge sera forcément un poil plus relevé. En effet certains combats peuvent se montrer relativement difficiles, et conduire votre vaisseau à l’explosion. Vous avez alors deux possibilités : soit reprendre l’affrontement depuis le début, soit utiliser un autre de vos vaisseaux, cette dernière option n’étant évidemment pas envisageable si vous ne disposez justement que d’un unique vaisseau !

Dernière information au sujet des figurines, il est possible de les utiliser chez un ami qui dispose lui aussi du jeu, et qui pourra ensuite en profiter pendant toute une semaine après votre départ. Bien vu de la part d’Ubisoft.

No Man’s Skylanders

Mais revenons-en maintenant au jeu en lui-même qui vous demandera, une fois sa courte introduction passée, de reprendre le contrôle des sept planètes d’Atlas et de bouter la Légion hors de ses frontières. Pour cela, rien de plus simple : vous devrez vous rendre tour à tour sur chacune d’entre elles et y éliminer toutes les forces ennemies en présence. Si les premières heures de jeu sont relativement guidées pour vous permettre de comprendre le fonctionnement de conquête d’une planète puis du système, vous avez rapidement les mains libres pour organiser votre offensive comme bon vous semble.

Tout en bas de l’échelle des ennemis de la Légion, vous trouverez des Nids de Kobolds à détruire systématiquement : vous pourrez ensuite construire sur leurs ruines encore fumantes différents bâtiments sur lesquels nous reviendrons dans un instant. Viennent ensuite les Extracteurs, d’immenses tours qui corrompent tous leurs environs et nécessitent d’éliminer des tourelles de garde et des ennemis avant de pouvoir tirer sur leur point faible. Les Primes sont quant à eux de gigantesques ersatz de scarabée dont il faut méthodiquement viser certaines parties pour pouvoir ensuite atteindre leur noyau. Enfin, les Cuirassés sont d’énormes vaisseaux dont il faut se débarrasser des tourelles de tir, des lasers et du lance-missiles avant de s’infiltrer dans leur structure interne (à la Star Wars !) pour détruire leur réacteur.

Chacune de ces unités ennemies a un niveau plus ou moins élevé dont il faudra tenir compte avant de lancer une attaque, et qu’il est possible de diminuer grâce aux relations qui existent entre elles : les Extracteurs renforcent les Primes qui renforcent les Cuirassés. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi les Cuirassés déploient les Primes qui construisent les Extracteurs !

Afin de maximiser vos chances de repousser la Légion, il faudra toutefois renforcer l’Alliance Starlink sur les différentes planètes, ce qui s’accomplira dans un premier temps en ralliant les bâtiments qui s’y trouvent, et en menant pour leur compte diverses missions (ramener un objet, éliminer des ennemis, analyser l’ADN d’un animal…). L’aide apportée permettra à ces bâtiments de se développer, chacun pouvant évoluer deux fois avant d’atteindre son potentiel maximal. Si les missions vous lassent, vous pouvez aussi explorer la planète et repérer les ressources organiques et minérales qui s’y trouvent. A vous ensuite de les livrer aux différents bâtiments pour accélérer leur développement.

Plus tard dans le jeu, vous pourrez vous-même construire de nouveaux bâtiments mais aurez pour cela besoin d’électrum, la principale source d’énergie d’Atlas qui, une fois raffinée, donne la nova mentionnée dans notre introduction. Pour être complet, précisons qu’il existe cinq sortes de bâtiments : les observatoires qui révèleront les points d’intérêt dans les alentours, les ateliers qui vous développeront de nouveaux mods pour votre cockpit et vos armes (nous y reviendrons dans un instant), les raffineries qui produiront de l’électrum, les casernes qui défendront la planète lorsque vous êtes ailleurs et les tours Starlink qui renforceront l’Alliance sur la planète.

Pour la petite histoire, il nous aura fallu une quinzaine d’heures pour terminer l’aventure, et cinq de plus pour platiner le jeu, le tout avec une édition numérique Deluxe : une durée de vie honnête sachant que nous sommes encore loin des 100% de complétion, mais quelque peu entachée par la grande répétitivité des actions à l’approche du end game. Les différentes activités optionnelles (flèches des Gardiens, ruines, épaves, repaires de hors-la-loi…) ont beau tenter de diversifier les choses, elles se montrent vite, elles aussi, redondantes. A noter tout de même l’existence d’un mode coopératif « drop-in / drop-out » en écran partagé qui permet d’explorer Atlas à deux.

Défilé de mods

Si vos actions d’éclat au cours de l’aventure impliqueront principalement les Primes et les Cuirassés, vous devrez toutefois vous frotter régulièrement à d’autres représentants de la Légion, moins imposants mais attaquant en nombre. Il vous faudra alors veiller à utiliser la bonne arme contre le bon ennemi, les géants de glace étant logiquement insensibles au gel et vulnérables au feu, tandis que certains effets combinés tels que ceux décrits plus haut se révèleront très efficaces contre certains types d’ennemis : à vous d’expérimenter avec les armes en votre possession !

Afin d’augmenter votre puissance de feu et plus généralement les capacités de votre vaisseau, vous pourrez affecter les différents mods récupérés au combat ou dans des coffres à votre cockpit ou à vos armes. Classés selon un code couleur symbolisant leur rareté (blanc pour commun, vert pour peu commun, bleu pour rare, violet pour épique et orange pour légendaire), ils permettent d’améliorer les statistiques de base de l’élément et de lui adjoindre différentes effets bonus. Si au départ le nombre de slots disponibles est limité à deux pour le cockpit et un pour les armes, vous pourrez ensuite améliorer l’Equinox pour ajouter trois slots supplémentaires à chacun.

Après plusieurs heures de jeu, votre inventaire de mods se sera considérablement enrichi et là encore l’une des améliorations disponibles sur le vaisseau-mère vous sera bien utile : la fusion des mods. Grâce à elle, vous pourrez combiner trois mods identiques de même niveau pour en créer un de niveau supérieur. La manœuvre nécessitera de l’électrum et même de la nova à partir de la fusion d’éléments rares, mais elle vous permettra d’obtenir facilement les éléments les plus performants.

Une prestation technique convaincante

Sans atteindre le degré de diversité proposé par le titre de Hello Games, Starlink : Battle for Atlas s’en sort avec les honneurs du point de vue de son rendu : chaque planète offre un paysage, une faune et une flore qui lui sont propres, et le jeu bénéficie de textures correctes et d’une gestion de la lumière réussie. Le clipping se montre parfois un peu féroce malgré l’utilisation d’un effet d’apparition progressif pas toujours heureux, mais la fluidité est globalement au rendez-vous. Côté histoire, des cut-scenes en images de synthèse de bonne facture viennent occasionnellement soutenir la narration.


Bonne nouvelle, les contrôles du jeu se montrent totalement intuitifs et ne souffrent que de rares reproches, principalement dans des épaves spatiales particulièrement étriquées. Sur une planète, vous avez le choix de rester au sol façon hydroglisseur ou de prendre votre envol comme dans un avion : il pourra se révéler utile de passer d’un mode de contrôle à l’autre en fonction de l’adversaire !

Côté sonore la performance est plus anecdotique, avec des dialogues en français satisfaisant et des bruitages corrects durant les combats, mais un environnement peut-être un peu trop silencieux durant les longs voyages sur les planètes. A ce sujet, précisons qu’il est possible de se téléporter vers n’importe quelle planète déjà visitée lorsque l’on est dans l’espace, mais qu’il n’existe pas de voyage rapide sur les planètes elles-mêmes.

Les particularités de la version Switch

Si c’est bien sur PlayStation 4 que nous avons passé le plus de temps avec Starlink : Battle for Atlas, Ubisoft a eu la gentillesse de nous fournir aussi la version Switch qui accueille un invité de marque en la personne de Fox McCloud, le héros de la légendaire série Starfox. Accompagné de son vaisseau Arwing, il enrichit les possibilités offertes par le jeu sur la console de Nintendo et ajoute des missions inédites mettant en scène ses amis Peppy, Falco et Slippy, mais aussi son ennemi juré Wolf O’Donnell : tout ce joyeux petit monde s’intègre parfaitement dans le jeu d’Ubisoft, au point que l’on pourrait parfois se croire dans un épisode canonique de la série !

Seul petit hic, il faudra pour en profiter accepter une fluidité parfois mise à mal et une résolution plus grossière : des petites lacunes techniques forcément flagrantes durant nos sessions de test qui alternaient entre PS4 et Switch sur le même écran de grande taille, mais qui ne devraient pas gêner outre mesure ceux d’entre vous qui jouent principalement sur la console de Nintendo.

Notre verdict

On aime

  • Un gameplay accessible mais riche
  • Des combats agréables
  • Un platine facile pour les chasseurs
  • La présence de Fox McCloud sur Switch

On n'aime pas

  • L’investissement est conséquent
  • On aurait aimé plus de planètes
  • Un clipping un peu violent
  • Trop répétitif sur la fin

Curieux objet vidéoludique que ce Starlink : Battle for Atlas, qui nous a pleinement convaincus en tant que jeu avec son édition numérique Deluxe mais nous laisse perplexes quant à son édition physique et son statut de jouet vidéo. Dans les deux cas la note est sans doute un peu trop salée si une suite ne vient pas exploiter à nouveau les pilotes, vaisseaux et armes achetés pour ce premier opus, malgré un contenu fourni qui induit toutefois une certaine répétitivité vers la fin de l’aventure. Quoi qu’il en soit c’est avec plaisir que nous avons poussé notre exploration du jeu jusqu’au trophée de platine, et que nous avons passé quelques heures en compagnie de Fox McCloud sur la version Switch.

Note finale : 7 / 10
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