Test The Journey Down

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PS4

Aventure épisodique à pointer et cliquer démarrée en 2010 sur PC, The Journey Down débarque enfin sur nos consoles après un passage sur iOS. A cette occasion les trois épisodes qui constituent l'histoire sont directement réunis dans un bundle vendu à 39,99€ sur le PlayStation Store. Si l'engagement vous fait peur, vous pouvez toujours découvrir le premier épisode pour 9,99€ et acheter ensuite les autres à 19,99€ pièce si vous êtes conquis. Pas sûr que ce soit l'opération la plus rentable, mais elle permet de le tester à moindre frais. Sinon vous pouvez aussi lire notre test complet pour vous faire un avis. Et ça, c'est gratuit.

The Longest Journey

Le projet The Journey Down a démarré en 2010 au sein du studio Skygoblin sous la forme d'un prototype à destination des ordinateurs. Visiblement satisfaits par son accueil auprès des joueurs, les développeurs ont rendu leur premier épisode compatible avec la haute définition deux années plus tard avant d'enchaîner avec sa suite en 2014 et sa clôture en 2017. Cette petite équipe prend son temps et ce n'est qu'à la mi-2018 que la trilogie débarque sur PlayStation 4, Xbox One et Switch, grâce à un portage réalisé par BlitWorks, une boite basée à Barcelone. A notre tour nous pouvons partager les aventures de Bwana et de son acolyte Kito, deux paumés qui gèrent tant bien que mal une station-service délabrée de la baie de Kingsport, en banlieue de Saint Armando. Alors qu'ils sont à deux doigts de perdre leur affaire pour cause de factures impayées, une mystérieuse jeune femme prénommée Lina vient leur demander de l'aide. Elle est à la recherche d'un livre perdu, apparemment caché dans leur station, contenant les secrets oubliés du mystérieux Underland. Ce que le trio ignore, c'est qu'un vilain magnat des affaires est lui aussi à la recherche de ce sésame pour la terre promise. En moins de temps qu'il n’en faut pour le dire, les voilà embarqués dans une folle épopée.

Ce titre est un point'n'click traditionnel couplant des décors à caméra fixe en deux dimensions peints à la main à des personnages en 3D polygonale. Le rendu est aussi convaincant que dans Grim Fandango et à l'image du hit de LucasArts les personnages ont eux aussi un character design atypique. Les habitants de cet univers imaginaire ont tous des visages calqués sur des masques de tribus africaines, sans yeux, mais avec tout de même des expressions faciales (mouvements des lèvres, des sourcils) et des coupes de cheveux. A ce titre notre héros Bwana porte le même genre de dreadlocks que le Predator du film de John McTiernan ce qui lui donne un certain charisme. Les doublages anglais (ou allemand, au choix) contribuent aussi à donner une personnalité aux statuettes vivantes avec leurs accents afro-caribéens à couper au couteau. Cette influence culturelle se retrouve également dans les excellentes musiques du jeu à la fois légères, entraînantes et décontractées. La bande sonore est un petit régal pour ceux qui adhérent au style reggae jazzy dans l'esprit de Monkey Island. L'ambiance est forcément bonne, d'autant que les énigmes ne sont pas mal non plus.


Le jeu a recours à la traditionnelle souris virtuelle déplaçable au stick analogique avec possibilité d'accélérer les déplacements du curseur en maintenant la gâchette L2 ou R2. Les noms des éléments interactifs s'affichent quand l'icône de la souris passe dessus et il suffit de cliquer sur Croix pour déclencher un déplacement, une saisie d'objet ou à défaut une réaction de notre gars. L'inventaire est accessible avec la touche Triangle et renferme toutes vos trouvailles, combinables entre elles ou utilisables directement à l'écran. Les boutons L1 et R1 permettent de faire défiler le contenu de vos poches pour zapper l'ouverture de l'inventaire et gagner un peu de temps et d'ergonomie. Enfin, le Carré pressé donne quelques informations supplémentaires sur les objets de notre escarcelle. Cette prise en main aussi fonctionnelle qu'habituelle pour un point'n'click sur console sert un gameplay porté sur les énigmes, les dialogues et les situations loufoques.

C’est du bwana

De nombreux citoyens attendent que vous veniez tailler le bout de gras avec eux, vos poches sans fond recueillent tout ce qui traîne et les moments de réflexion sont logiques et relativement faciles comme on peut en trouver dans la saga Les Chevaliers de Baphomet. Chercher des objets, les trouver, les combiner et les utiliser sur autre chose suffit généralement à se sortir de la panade. Si jamais vous séchez, le soft est dépourvu du moindre système d’aide alors il faudra pousser sa réflexion ou tricher en allant voir une solution sur le net. Ce genre de situation tampon peut arriver régulièrement pour la simple raison que les sous-titres sont uniquement disponibles en langue anglaise ou allemande. En l'absence de traduction française le moindre mot de vocabulaire un peu complexe ou une simple tournure de phrase alambiquée peut nous freiner dans notre progression. Pour un titre qui repose essentiellement sur son histoire et ses énigmes une compréhension totale nous paraît pourtant indispensable. De fait, il est toujours regrettable que des problématiques budgétaires (le coût des traductions) privent certains titres de qualité d'une partie de leur public, réduisant in fine la rentabilité de ces mêmes projets. Le serpent se mord la queue encore une fois, au moins jusqu'à l'arrivée d'un hypothétique patch salutaire.

Passé le premier épisode, les possesseurs du bundle peuvent enchaîner directement avec les deux suivants. Pas de transfert de sauvegarde d’un volume à l'autre alors vous pouvez passer au suivant même sans avoir terminé le précédent. Pour autant nous vous conseillons quand même de les boucler puisque les suites sont dépourvues de résumés en début de partie. Le cadre et l'ambiance changent d'un volet à l'autre, la trame qui se déroule nous amenant à voir du pays sans rentrer dans les détails pour ne rien vous gâcher. C'est agréable de pouvoir continuer l'histoire tout de suite quand on sait que les joueurs PC / iOS devaient attendre plusieurs années entre chaque achat. Le plaisir des retrouvailles après une longue absence n'est plus là, certes, mais à la place nous jouissons d'une immédiateté bienvenue. La durée de vie est assez inégale entre les chapitres, le premier se boucle en deux heures environ alors que le second accapare le double de votre temps et le dernier un chouia moins, en 3h30 à la louche. L’œuvre complète tient en une dizaine d'heures, ce qui constitue la norme des productions actuelles, même vendues 39,99€. A titre de comparaison, chaque épisode coûte dans les 8€ sur les autres supports alors on a encore l'impression d'être les dindons de la farce sur consoles. On a l'habitude à force.

Notre verdict

On aime

  • Les trois épisodes tout de suite
  • L’ambiance exotique originale
  • Les excellentes musiques
  • Les énigmes logiques
  • La bonne durée de vie

On n'aime pas

  • Pas de sous-titres français !
  • Presque deux fois plus cher que sur iOS / PC !
  • Les sauvegardes manuelles à ne pas oublier

Bien après sa sortie sur PC, The Journey Down sort enfin en version intégrale sur nos machines. Ce point’n’click pur nectar ravira les amateurs de jeux d'aventure à l'ancienne tout en séduisant les néophytes par son ambiance décontractée et jazzy. Les musiques sont excellentes, les graphismes peints à la main tiennent encore la route malgré l'âge des premiers volets, et l'histoire prenante est bien entretenue par des énigmes logiques dans l'ensemble. Quel dommage alors que ce bundle vendu à prix d'or comparé aux autres itérations soit dépourvu de traduction française ! Avancer sans rien comprendre et bloquer à cause d'un manque de vocabulaire aura de quoi décourager les moins téméraires. A réserver à ceux qui maîtrisent l'anglais / l'allemand ou à ceux qui ne rechignent pas à jouer avec un dico sur les genoux.

Note finale : 7.5 / 10
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