PlayStation Classic : Notre avis sur le trip rétro de Sony

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PS1

Alors que les déclinaisons miniatures d’anciennes consoles à succès ont le vent en poupe depuis quelques mois, grâce notamment aux excellentes mini-NES et mini-SNES de Nintendo, Sony décide de se joindre à cette grande fête de la nostalgie en célébrant les 24 ans de sa toute première console avec la PlayStation Classic. Proposée à 99,99€, elle embarque 20 titres à la notoriété et à l’intérêt variés, dont tout de même plusieurs hits qui ont incontestablement marqué l’histoire vidéoludique. Alors faut-il impérativement craquer pour cette mini-console et profiter des fêtes de fin d’année pour la retrouver sous le sapin ? Pas forcément.

Avant toute chose, sachez que comme ses concurrents Sony a fait le choix de ne pas livrer d’alimentation complète pour sa machine : seul le câble USB/mini-USB est inclus, et vous devrez donc le relier à un autre équipement capable de fournir l’énergie nécessaire (intensité de 1A sous une tension de 5V) déjà en votre possession. Attention, si n’importe quel chargeur de téléphone ou de tablette devrait faire l’affaire, les prises USB des téléviseurs, amplis ou décodeurs ne fourniront peut-être pas suffisamment de courant : certains appareils en notre possession en théorie capables d’alimenter la PlayStation Classic ne nous ont pas permis de l’allumer, ou sur de très courtes durées, si bien que nous avons dû nous rabattre sur un bon vieux chargeur USB !

Un design inattaquable

S’il est une chose que le constructeur japonais a parfaitement réussi avec sa PlayStation Classic, c’est bien son design reproduisant fidèlement les caractéristiques de la machine originale (on parle évidemment de la forme de la console à son lancement, pas de l’affreuse revisite de la PSOne !).

La largeur, la profondeur et la hauteur ont beau avoir été réduites de moitié, tous les éléments distinctifs de l’originale sont présents : certains sont uniquement cosmétiques comme le couvercle CD (qui ne s’ouvre pas), les emplacements pour memory cards ou le cache du port parallèle à l’arrière, d’autres ont subi quelques modifications techniques mais gardent leur apparence et leur fonction d’origine (les connecteurs de manette sont en réalité des prises USB), et d’autres enfin sont tels que découverts il y a 24 ans (boutons Open, Power et Reset). A vrai dire, seul le panneau arrière de la console avec sa prise HDMI (à la place de l’A/V Multi Out) et sa prise mini-USB (au lieu de l’AC IN classique) trahit son design plus récent, mais il s’agit vraiment là d’une superbe version miniaturisée de la mythique PlayStation. Les manettes filaires sont quant à elles quasiment identiques à celles livrées en 1994, et logiquement dépourvues de tout contrôle analogique et de vibrations.

Pour ceux qui s’inquiéteraient de la qualité de fabrication, précisons que les plastiques utilisés nous ont paru de bonne facture, et que la console comme les manettes semblent suffisamment robustes pour supporter de très longues heures de jeu.

Quelques éléments techniques

A l’instar des autres consoles rétro, la PlayStation Classic n’abrite pas une version miniaturisée du hardware de l’époque mais opte pour une émulation software sur une architecture plus moderne.

On trouve ainsi dans le boîtier un système construit autour d’un processeur ARM Cortex A35 (quad-core), un GPU Power VR GE8300, 1 Go de DDR3 pour la mémoire vive et 16 Go de mémoire flash pour le stockage. Des caractéristiques largement supérieures à celles de la console d’origine, mais nécessaires au bon fonctionnement de PCSX, sans doute l’émulateur PlayStation le plus connu et le plus performant, utilisé ici dans sa version ReARMed.

La question des jeux inclus

Avant d’allumer la machine et de faire le point sur la qualité de son émulation, attardons-nous un instant sur son catalogue qui fera forcément débat au sein de la communauté PlayStation.

On y trouve tout d’abord quelques titres désormais mythiques ayant contribué à forger l’identité de la marque tels que Metal Gear Solid, Resident Evil (ici dans sa version Director’s Cut) ou encore Final Fantasy VII. Viennent ensuite divers représentants de séries phares elles aussi intimement liées à PlayStation avec Tekken 3, Ridge Racer Type 4, Cool Boarders 2, Twisted Metal, Wild Arms et Syphon Filter. On trouve aussi des titres forts de la console mais par ailleurs déclinés sur d’autres supports comme Destruction Derby, Grand Theft Auto, Battle Arena Toshinden, Oddworld : Abe's Oddysee, Rayman, Tom Clancy’s Rainbow Six, Revelations : Persona et Super Puzzle Fighter II Turbo. Trois titres sans doute plus confidentiels complètent la liste, à savoir Intelligent Qube, Jumping Flash et Mr Driller.


S’il est évidemment impossible d’être objectif face à cette liste de jeux, on peut tout de même s’interroger sur l’absence de certains titres remarquables pour leur époque, parfois même développés par des studios first party. On pense en vrac à Gran Turismo 1 & 2, WipEout, Tomb Raider, Driver ou encore Castlevania : Symphony of the Night, et on en oublie sans doute pas mal d’autres au passage. La console ne disposant a priori d’aucun moyen de connexion, inutile d’espérer faire évoluer son catalogue par d’éventuelles mises à jour.

Plus gênant, plusieurs de ces titres sont proposés dans leur version PAL (norme européenne affichant 50 images/seconde) au lieu de leur version NTSC (norme américaine à 60 images/seconde). Sachant que tous les écrans actuels supportent les deux standards, la meilleure fluidité aurait évidemment été la bienvenue ! D’autant que l’utilisation de versions PAL ne signifie pas traduction des jeux en français puisque seuls Grand Theft Auto et Tom Clancy’s Rainbow Six sont disponibles dans notre belle langue. Pour les 18 autres titres, il faudra se contenter de textes et de voix intégralement en anglais.

Des fonctionnalités réduites au strict minimum

Comme son illustre aînée, la PlayStation Classic vous accueillera au son d’un jingle caractéristique alors qu’apparaissent le logo noir du constructeur (autrefois Sony Computer Entertainment, désormais Sony Interactive Entertainment) et son carré en dégradé de jaune/orange sur fond blanc.

Vous aurez ensuite accès au menu principal de la console, dépouillé graphiquement et sans la moindre petite musique, depuis lequel vous pourrez sélectionner le jeu à lancer. Un menu Paramètres vous permet de régler l’économiseur d’écran et de réinitialiser la console, mais n’offre guère plus d’options.

Chaque jeu dispose de sa propre memory card virtuelle sur laquelle vous pourrez sauvegarder votre progression en utilisant le système de l’époque, mais les concepteurs ont eu la bonne idée d’inclure aussi un mécanisme plus global qui vous permettra de quitter le jeu avec le bouton Reset de la console, puis de reprendre votre partie exactement là où vous l’aviez laissée. Une fonctionnalité présente dans la plupart des émulateurs et des outils de virtualisation, mais qui souffre ici d’une restriction regrettable : il n’existe qu’un emplacement par jeu pour ce type de sauvegarde, si bien qu’il est impossible pour deux joueurs ou plus d’en profiter.

La nostalgie, ça pique les yeux

Après plusieurs sessions sur les différents titres inclus dans la console, il faut se rendre à l’évidence : si les jeux en 2D s’en sortent plutôt bien et permettent de redécouvrir avec plaisir les premières aventures de Rayman ou d’Abe, la 3D de la PlayStation première du nom a en revanche mal vieilli.


Il faut dire que non seulement les modèles et textures de l’époque étaient basiques comparés aux standards actuels, mais en plus on tente de les afficher aujourd’hui sur des écrans bien plus grands que ceux disponibles il y a 20 ans. Pour faire simple, jouer à un jeu 3D de la PlayStation Classic à 2m d’un écran 55 pouces n’a pas tellement de sens tant l’affichage ressemble alors à une bouillie de gros pixels. Les choses s’arrangent logiquement sur des diagonales (beaucoup) plus modestes, mais notre œil habitué aux technologies d’aujourd’hui repère immédiatement certains défauts qui ne choquaient pas forcément à l’époque comme l’absence de correction de perspective ou de filtrage sur les textures. Des procédés qui ont été implémentés sur certaines versions PC de l’émulateur PCSX, mais qui seraient vraisemblablement trop gourmands pour le hardware de la mini-console.

On pourra d’ailleurs reprocher à Sony l’absence totale d’options permettant de customiser l’affichage de la console, qui nous présente tous ses titres en 4:3 avec d’inévitables bandes noires. D’autres formats d’image (avec étirement), un filtre cathodique similaire à celui de la mini-SNES, ou la possibilité d’égayer les bordures n’auraient pas été de refus !

Soyons honnêtes, notre expérience avec la PlayStation Classic ne s’est pas révélée aussi concluante qu’on l’avait espéré. Outre sa sélection de jeux qui ne pouvait de toute façon pas plaire à tout le monde, c’est surtout le rendu de ses titres 3D qui nous a rappelés que tout n’était pas forcément mieux avant. Alors évidemment un frisson nous parcourt lorsqu’on retrouve Snake, Chris, Jill, Cloud ou Aeris, et que l’on entend à nouveau les premières notes d’une bande son qui nous a fait rêver il y a plus de vingt ans, mais l’expérience reste ensuite un peu trop brute pour réellement séduire sur le long terme. La mini-console de Sony est sans aucun doute un très bel objet qui trouvera une place de choix chez tous les collectionneurs fans de la marque PlayStation, mais elle aura vraisemblablement plus de mal à convaincre ceux qui souhaitaient simplement retrouver le plaisir de jeu d’antan.

Les commentaires
Ace

Ace

Le
Oui elle coute 50€ la.
Le
La baisse officielle a lieu lundi, 59.90. On trouvera sûrement moins cher sur le net.
Le
Ça a dû bider méchamment pour qu'elle baisse de 40% en un mois, les premiers acheteurs doivent avoir les boules...
Le
J'en ai vendu 10 sur tout Noël alors que rien que le jour de sortie j'avais à chaque fois fois écoulé tout mon stock de NES/SNES (une centaine de pièces)...
Le
Triste. Mais mérité.
Le
Leolio a écrit : ven. 4 janv. 2019 19:58 J'en ai vendu 10 sur tout Noël alors que rien que le jour de sortie j'avais à chaque fois fois écoulé tout mon stock de NES/SNES (une centaine de pièces)...
Je ne pensais pas que c'était à ce point !
Tu avais reçu beaucoup de stocks ?
Le
Tout le monde a eu beaucoup de stock :D J’en vois partout et en quantité faramineuse.
Gui

Gui

Le
Ça va finir enterré dans un désert tout ça
Le
Une ps1 a quand même moins d’interet qu’une nes ou sens classique vu que les sprites 2D vieillissent mieux que la 3D.
Le
Gui a écrit : sam. 5 janv. 2019 15:26 Ça va finir enterré dans un désert tout ça
PSOne... téléphone... maison...
Alx

Alx

Le
Le Rouge a écrit : sam. 5 janv. 2019 18:01 Une ps1 a quand même moins d’interet qu’une nes ou sens classique vu que les sprites 2D vieillissent mieux que la 3D.
Déjà au moment où ça sortait, je trouvais ça moche cette 3D taillée à la serpe avec les décors qui glissent et les textures à gros pixels. Alors 25 ans après...
Le
Ce qui est parlant c'est que les jeux 2D de la PS Classic sont plus regardables que les jeux 3D. :P
J'ai beau être un fan absolu du premier MGS, je n'ai pas pu y jouer plus de 10mn...
Le
La déchéance... :pfff:
Le
J'imagine la tête que doivent faire les spéculateurs qui pensaient qu'il y aurait une pénurie comme pour la NES Mini :D

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