Notre avis sur Wolfenstein II : Les Carnets de l’agent Silent Death

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PS4

Annoncé avant même la sortie du jeu, le season pass de Wolfenstein II : The New Colossus a le mérite de s'éloigner de l'agent Blazkowicz pour nous faire découvrir d'autres facettes de la résistance face aux Nazis. Découpées en trois épisodes (et un prologue gratuit), ces Chroniques de la Liberté accueillent depuis mardi Les Carnets de l'agent Silent Death, une plongée sous le cache-œil de Jessica Valiant, une ancienne espionne de l'OSS prête à tout pour venger son défunt mari capturé, torturé et abattu par l'ennemi.

A l'instar des aventures de Gunslinger Joe sorties mi-décembre, ce DLC est découpé en trois courts niveaux ayant tous le même objectif : abattre une cible responsable de la mort de votre bien-aimé. Informée des coupables par un délateur anonyme, Jessica Valiant – alias Silent Death – doit s'infiltrer dans le siège de la Gestapo pour éliminer un spécialiste en interrogatoire, dans les bureaux de Paragon Pictures, ex-studio d'Hollywood, pour assassiner un traître collabo et enfin sur une base lunaire pour massacrer un bourreau. Tempérez tout de suite votre enthousiasme, ces niveaux alléchants sur le papier ne sont que des pétards mouillés : le siège de la Gestapo est aussi désert qu'un centre des impôts passé 16 heures, le studio de cinéma manque carrément de septième art et la base lunaire ne permet pas d'en sortir pour profiter de son cadre si particulier. Elle serait sur Terre ou sous l'eau que ce serait la même chose puisque nous y sommes enfermés !

La prise en main est identique au jeu de base et le gameplay est extrêmement proche à la différence qu'ici l'infiltration est clairement privilégiée. Les déplacements de Jessica sont silencieux, ses sprints peu bruyants, elle regagne des points de santé à chaque mort discrète et ses ennemis sont tétanisés lorsqu'ils l'aperçoivent, ce qui laisse quelques secondes pour leur placer un pruneau entre les deux yeux. En contrepartie notre tueuse de l'ombre ne peut porter que 40 points d'armure, et se retrouve bien démunie face aux soldats lourdement protégés, aux cyborgs et aux chiens mécaniques. Mieux vaut utiliser ses talents de contorsionniste pour se faufiler dans des grilles d'aération de 30 centimètres de hauteur et contourner les plus grands dangers. Jouer la discrétion est payant puisque la vitesse de déplacement de notre héroïne, sa vitesse en rampant, son nombre de couteaux de lancer ou encore ses dégâts par armes silencieuses augmentent en remplissant certaines conditions comme un total de tirs à la tête, d'éliminations par derrière ou de kapos abattus avant qu'ils ne sonnent l'alarme. Le principe de l'amélioration douce, naturelle, telle qu'on le retrouve dans le jeu de base est de mise ici aussi.


Ceux qui prennent le temps d'explorer les niveaux tomberont sans doute sur la carte complète de ceux-ci, sur des documents à collecter, des trésors à voler et des upgrades pour les armes comme des chargeurs longs ou des silencieux. Rien de vraiment indispensable puisque toute la campagne peut se boucler avec le pistolet de base bien adapté aux headshots. La réalisation est toujours aussi classe, le jeu est fluide et sans le moindre aliasing. Les doublages français sont les bienvenus et les cut-scenes façon planches de bandes dessinées donnent un aspect Kill Bill à notre héroïne borgne. Comme la précédente chronique, on regrette surtout qu'elle se boucle en une soirée (deux heures maximum) et qu'elle n'apporte pas vraiment de valeur ajoutée à l'expérience initiale. Amusante à parcourir mais totalement facultative, elle sera oubliée dans l'année. Et d'un point de vue strictement comptable, les prix de 9,99€ à l'unité et de 24,99€ pour le passe saisonnier entier paraissent désormais trop chers, alors que le jeu complet se trouve au même prix dans la plupart des boutiques. Si vous voulez soutenir Bethesda Softworks, investissez plutôt cette somme dans The Evil Within 2 ou dans Dishonored : La Mort de l'Outsider, vous en aurez pour votre argent.

Si vous êtes du genre à avoir un a priori négatif sur les DLC, ce ne sont pas ces Carnets de l'agent Silent Death qui vous réconcilieront avec les extensions payantes. Éloignée de la trame du jeu original, cette courte aventure ne propose que trois niveaux cloisonnés sans grande originalité faisant la part belle à l'élimination furtive de nazis. Les solides fondations du jeu de base sont toujours là, mais l'expérience de courte durée ne restera pas longtemps en mémoire. Vous trouverez sans doute une meilleure façon de dépenser 9,99€.

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