Quatre ans après les événements contés dans Atelier Ayesha, le précédent épisode, le monde de Dust est une nouvelle fois menacé par d'étranges phénomènes. Invités à enquêter sur ces événements troublants, Escha et Logy composent le sympathique duo de héros de ce volet. D'un côté la jeune alchimiste aussi maladroite que naïve, de l'autre le citadin un peu ténébreux qui vient de débarquer dans le village de Colseit. Au joueur de voir duquel il se sent le plus proche, puisque le jeu demande d'incarner l'un des deux personnages pour toute l'aventure. Comme souvent avec ce type de choix (comme dans Tales of Xillia, par exemple), on change seulement de point de vue : le déroulement de l'histoire ne s'en retrouve aucunement bouleversé.
Outre ce tandem, comme tout bon Atelier qui se respecte, Escha & Logy Plus présente une galerie de personnages très stéréotypés, finalement très « japoniais » dans leur traitement. On aime ou pas, mais force est d'admettre que cela installe une ambiance générale bon enfant, à laquelle on se surprend finalement à adhérer. Avec même quelques sourires franchement tirés par la confrontation de deux univers, représentés par les deux principaux protagonistes (la villageoise et le citadin). Cela ne suffit malheureusement pas à rendre l'histoire d'Atelier Escha & Logy Plus : Alchemists of the Dust Sky intéressante.
A trop se reposer sur le capital sympathie de ses héros, cet Atelier – comme les autres – en oublie toujours de les mêler à une intrigue forte, avec de réels enjeux. C'est d'autant plus problématique pour la série qu'elle se perd régulièrement en dialogues aussi longs que vains. Vraiment pas de quoi motiver le joueur à aller au bout de l'aventure (une quarantaine d'heures en ligne droite, tout de même). Mais sur ce point, vu le passif des Atelier, on ne s'attendait à rien d'autre.
La fée du Logy
A défaut d'une bonne carotte scénaristique pour avancer, on se tournera plutôt vers le gameplay de cet Atelier Escha & Logy Plus : Alchemists of the Dust Sky. Une fois encore, il s'agit de partager ses journées entre l'exploration et l'alchimie, au gré de missions que l'on doit effectuer sous quatre mois dans le jeu. Tuer tel monstre, récupérer tel objet... Rien de très original. Mais comme le temps passe vite, autant être bien organisé !
L'aspect crafting est évidemment toujours très important dans cet épisode, permettant de créer de très nombreux items. Si l'on tâtonne dans les premières heures, la faute à une entrée en matière particulièrement laborieuse, on se surprend agréablement à expérimenter le maximum d'associations au fil des heures. Surtout, on ressent enfin une vraie progression dans la mécanique d'alchimie, avec une multitude de variantes dans les propriétés, ce qui permet de renouveler l'intérêt de l'opération sur la durée.
Dans le même esprit, les combats au tour par tour ont bénéficié de quelques ajustements bienvenus. On retient surtout la possibilité de faire appel au soutien de personnages alliés afin de réduire les dégâts d'une attaque ennemie, ou bien de porter un assaut en duo forcément plus puissant. Chaque action de soutien coûte des points (comme des points de magie par exemple), et il faut donc anticiper et user d'un peu de stratégie pour y recourir à bon escient. Sans se montrer diablement original, cet épisode fait au moins l'effort d'enrichir ses mécaniques, par petites touches.
L'exploration, elle, trouve un second souffle avec les Field Events qui se déclenchent après que l'on ait rempli un certain nombre tâches. Ils font généralement apparaître un objet rare ou un monstre plus puissant que les autres dans la zone où vous vous trouvez alors. Cette petite nouveauté a au moins le mérite de casser la monotonie imposée par le game design du jeu. Car malgré ces efforts, on n'échappe toujours pas à l'essence un peu routinière des Atelier qui se matérialise ici sous la forme d'allers-retours incessants entre le village de Colseit et les environnements de mission. Et sans une histoire solide, on se lasse inexorablement... Dommage.
Un portage propre
S'agissant du contenu, comme les précédents portages de la série sur PS Vita, Atelier Escha & Logy Plus : Alchemists of the Dust Sky apporte son lot de costumes supplémentaires (qui existaient déjà en DLC payants sur PS3), avec aussi un donjon bonus et un personnage de soutien inédit. L'histoire se trouve également enrichie de nouvelles scènes, plus intimistes, inspirées de la série animée éponyme. Bien entendu, les fans apprécieront, même si ces dialogues viennent finalement alourdir un peu plus le rythme déjà bien mollasson du jeu.
Enfin, du côté de la technique, cette version PS Vita s'en tire plutôt bien. Pas à son avantage, visuellement, sur PlayStation 3, le jeu devient très acceptable sur la portable de Sony. Même si les environnements restent très sommaires, les couleurs chatoyantes de cet Atelier font leur effet sur l'écran OLED de la console. On en oublierait presque les animations époque PS2 et l'aliasing assez prononcé du portage...
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