Promenons-nous dans les bois
Quand on est en couple, surtout dans les débuts, on est amené à faire des choses qui sortent de l'ordinaire pour faire plaisir à l'autre. Le brave Jason l'a appris à ses dépens puisqu'il a eu la fausse bonne idée d'accompagner sa petite amie Claire faire une balade en forêt. Ce que les tourtereaux ne savaient apparemment pas, c'est que le sous-sol des bois abrite un complexe militaire d'une organisation terroriste prête à passer à l'action pour semer le chaos aux États-Unis et dans le reste du monde. Après l'enlèvement de sa donzelle par des soldats, notre patriote n'a pas d'autre choix que de se retrousser les manches pour la libérer et sauver la démocratie. Entre le film d'action hollywoodien du type Die Hard où une situation exceptionnelle transforme un homme lambda en héros, et le techno-thriller digne d'un bon vieux Tom Clancy, le scénario de Shadow Complex est captivant et accroche bien le joueur à grand coup de cut-scenes réalisées avec le moteur du jeu et de conversations (doublées en français) écoutées en cachette depuis sa planque. Quand on sait qu'on va passer six – sept heures sur un jeu vidéo, mieux vaut que l'histoire tienne la route. C'est le cas ici.
Shadow Complex est un jeu d'action en scrolling horizontal présenté en 2.5D dans lequel notre héros doit s'infiltrer au nez et à la barbe des gardes d'une base militaire pour déjouer un complot. Même si l'action se taille une bonne part du gameplay, la discrétion est souvent payante pour asséner une attaque au corps à corps (avec un petit zoom de caméra qui va bien) dans le dos des soldats avant qu'ils n’appellent des renforts. Les conduits d'aération, les coursives, les passerelles et les souterrains seront rapidement vos meilleurs amis pour jouer à la petite souris. Dans un premier temps vous n'aurez de toute façon pas le choix de l'itinéraire à emprunter, les objets en votre possession ne vous permettant pas d'évoluer librement dans la structure. Par la suite, une fois que vous aurez mis la main sur de nouvelles armes, vous pourrez poursuivre votre exploration et revenir sur vos pas pour ouvrir de nouvelles salles. Une carte visible en haut à droite de l'écran (à agrandir en pressant le pavé tactile de la DualShock 4) nous montre la ligne bleue à suivre jusqu'au prochain objectif. Chaque salle y est représentée sous la forme d'une case, colorée selon la section, avec un symbole spécifique si elle contient en plus un point de sauvegarde ou un boost caché.
Profiter du côté non-linéaire de l'aventure est indispensable si vous souhaitez améliorer les compétences de votre bonhomme, les salles autrefois inaccessibles recelant la plupart du temps des améliorations pour votre jauge de santé, votre barre d'armure ou pour le nombre maximum d'armes secondaires (grenades, missiles) et de passe-partout que vous pouvez porter (une centaine d'objets cachés au total). Le level design particulièrement bien pensé facilite les allers-retours grâce à de nombreux passages secrets et raccourcis, sans temps de chargement mais avec respawn des ennemis. A la manière d'un Metroidvania, les différents verrouillages sautent à l'aide d'armes spécifiques identifiées ici par un code couleur. En passant le faisceau de votre lampe de poche sur la serrure vous verrez directement de quoi vous avez besoin. Ce code couleur est également repris sur la carte du jeu et sur la barre lumineuse de la manette. Ainsi les obstacles en orange volent sous les balles de vos fusils, les verts sous l'effet d'une grenade, les violets se fondent dans une mousse synthétique, les rouges ont besoin du souffle d'un missile et les bleus d'un amortisseur de frottement. Il ne reste plus qu'à avancer pour trouver de nouvelles armes et progresser.
Moteur, action.
La discrétion ayant aussi ses limites, vous passerez régulièrement à l’action pure dans Shadow Complex. Le stick analogique droit sert à orienter la visée laser des armes de manière horizontale et Jason vise automatiquement les gardes dans la profondeur du champ. Le bouton R1 lance des tirs alternatifs (souvent des grenades), L2 sert à s’accroupir et donc à s'abriter derrière des décors, et le bouton Carré lance un sprint pour passer d'une planque à l'autre. Les soldats sont rarement seuls à se battre et des méchas bipèdes viennent de temps en temps leur prêter main forte. Des boss motorisés interviennent également pour freiner notre progression dans le complexe. En vain, puisque vous êtes plus intelligent qu'eux et qu'après avoir identifié leurs faiblesses vous n'en ferez qu'une bouchée. Quatre niveaux de difficulté sont toutefois proposés pour ceux qui voudraient souffrir plus que la moyenne et siéger fièrement au sommet du classement en ligne.
Accessible à tous sans même passer par le long didacticiel proposé en option, la prise en main ne pose pas de problème particulier et les combats n’ont rien de punitif (en mode normal). A la rigueur le personnage paraît un peu lourd quand il saute et retombe mais c'est à peu près tout. Ses petits travers sont progressivement compensés par un système d'expérience et de prise de niveaux qui distribue de manière automatique des points supplémentaires dans les aptitudes précision, endurance et exactitude : vous vous améliorez sans même vous en rendre compte. Déjà riche par sa campagne, cette remasterisation se dote de trois packs de défis additionnels pour doper sa durée de vie et rajouter du challenge. Le jeu compte également des trophées supplémentaires et des éliminations inédites, et peut s'appuyer sur une actualisation de sa réalisation pour ne pas faire tâche au milieu des standards actuels. Certaines textures affinées, un meilleur éclairage et des ombres plus réalistes n'éclipsent malheureusement pas totalement une réalisation un peu datée, notamment au niveau de ses explosions et de ses modélisations. Rien d'effrayant non plus et pas de quoi se priver d'un titre aussi ambitieux pour un prix abordable de 14,99€.
WestDogg57
sophocle
Pouet
ridfux
Vincent
Pouet
Je note le jeu, je craquerai surement si une reduc pointe le bout de son nez
WestDogg57
sophocle