De la lumière à tous les étages
UnEpic s'ouvre sur une soirée entre amis, des geeks trentenaires réunis autour d'une table pour jouer à un jeu de plateau du style Donjons et Dragons. Alors que Daniel va tranquillement soulager sa vessie aux toilettes les plombs sautent, le laissant dans un noir complet seul avec lui-même. Quand la lumière revient notre héros n'est plus chez son pote mais dans un château semblable à celui des jeux vidéo dont il est friand. D'un naturel rationnel, notre gars se dit qu'il doit être en plein délire, entre hallucination et rêve éveillé. Il poursuit quand même l'exploration des lieux pour voir jusqu'où son imagination peut l'amener. Sa rencontre avec un esprit maléfique va néanmoins faire germer le doute : est-ce que ce qu'il vit est réel ? Si c'est le cas, il est de bonne constitution puisqu'il résiste à la tentative de possession du démon qui se retrouve alors piégé dans le corps de notre jeune homme. Ils devront cohabiter dans la même enveloppe charnelle et arpenter ensemble les dédales du château pour occire son seigneur Harnakon et libérer les âmes pures emprisonnées.
Comme la possession a échoué, Daniel ne récupère aucun pouvoir de son acolyte bavard mais juste une petite voix dans sa tête qui lui donne des conseils (à ne pas suivre parfois !) et qui balance de temps en temps des anecdotes sur le château. Une autre voix-off doublée en anglais ou espagnol et sous-titrée en français sert quant à elle de narrateur, surtout durant la phase d'apprentissage et de tutoriels. Sa présence n'est vraiment indispensable que pour les joueurs qui découvrent les jeux de rôle tendance exploration de donjon tant la formule d'UnEpic est classique et efficace. On accompagne notre nerd dans des couloirs représentés en 2D qu'il va devoir parcourir de long en large en allumant des torches, en évitant de nombreux pièges, en terrassant les ennemis rencontrés, en récupérant des clés vers de nouvelles salles et en maîtrisant les boss. Vu l'époque, l'électricité n'est qu'un doux fantasme alors la traversée se fait à la lueur d'un briquet jusqu'à la prochaine bougie. L'éclairage a son importance au point de marquer sur la carte les zones du château dans lesquelles vous n'avez pas allumé 100 % des lumières.
L'autre gros morceau du gameplay concerne évidemment les combats à l'arme médiévale, en temps réel en pressant le bouton Carré. Dagues pour poignarder les monstres de dos, épées pour trancher, massues pour briser des caisses, haches pour découper, arcs pour toucher à distance ou encore bâtons de sorcier pour lancer des magies, l'éventail est large. Les premières armes, tout comme les autres objets abandonnés par les cadavres, se récupèrent à même le sol en pressant la direction haut du stick analogique. D'autres armes et armures plus puissantes et solides se trouvent dans la boutique de Zoran, à échanger contre des piécettes. Des objets nettement plus rares sont proposés dans une boutique spéciale en échange de points UnEpic que l'on obtient en réalisant les 15 défis cachés du jeu. Ces reliques sont inspirées de la pop-culture et notamment de l'étoile de la mort et du pistolet de Han Solo dans la saga Star Wars. Le jeu est à ce propos gorgé de références aux jeux vidéo, au cinéma populaire et aux séries télévisées pour le plus grand bonheur du geek qui sommeille en nous.
Daniel The Sorcerer
L'inventaire se charge rapidement de tout un tas de babioles pillées un peu partout. Des armes, des armures, des bagues, mais aussi des parchemins de sortilèges et des ingrédients servant à cuisiner des recettes. Nos fioles de potions ne se remplissent pas toutes seules mais les mixtures sortent de la marmite du cuistot après avoir acheté des recettes. Looter est donc indispensable pour se soigner, même s'il est à tout moment possible de se téléporter vers une salle dans laquelle un artefact doré soigne Daniel. En contrepartie de ce gain facile de points de vie, il faut se retaper tout le chemin déjà parcouru pour revenir où nous étions avant de disparaître. Le château est heureusement traversé par des raccourcis prenant la forme de grilles à ouvrir à mesure de notre progression. La carte aurait néanmoins gagnée à être plus lisible et explicite en notant par exemple les serrures, les leviers, les boutiques et les PNJ.
Qui dit jeu de rôle dit forcément prise de niveaux et points de compétences. UnEpic ne déroge pas à la règle et à chaque level atteint de nouveaux points sont à répartir en dégâts supplémentaires pour les armes, constitution, potions, armures et robes (pour débloquer de nouvelles magies). Les caractéristiques de notre gars augmentent progressivement (niveau, dommages, coups critiques, santé max) pour mater une résistance de plus en plus corsée. Le jeu possède d'ailleurs quatre modes de difficulté pour satisfaire les masochistes. Si le soft n'est pas impressionnant graphiquement avec ses décors 2D sombres, sobres et peu détaillés, le zoom incorporé rend l'expérience toujours parfaitement visible même sur portable. La maniabilité ne pose pas non plus de problème et s'adapte au support : les directions haut et bas du stick analogique droit ont une fonction et des raccourcis permettent de placer des objets sur les touches Triangle, Rond, Croix et Carré lorsqu'elles sont combinées aux gâchettes L, R et L+R. Une pression sur l'écran tactile ouvre le journal de quête et affiche les combinaisons de touches en aide-mémoire, là où elles sont en permanence affichées en bas de l'écran sur PlayStation 4. Enfin, la musique est plus épique que ne le laisse penser le titre, mais s'avère assez répétitive sur le long terme, surtout quand on doit passer une vingtaine d'heures dans ce labyrinthe de pierre pour en trouver la sortie.
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