Test Severed

Publié le par Vincent
PSV

N'en déplaise à ceux qui voudraient déjà enterrer la PlayStation Vita, la portable de Sony connaît un début d'année assez prolifique avec les sorties de hits tels que Axiom Verge, Day of the Tentacle Remastered, XCOM Enemy Unknown Plus, Civilization Revolution 2 Plus, Assassin's Creed Chronicles, UnEpic, Oddworld New'n'Tasty ou encore A Boy and his Blob. De petites pépites auxquelles nous devons désormais rajouter ce Severed réalisé par les auteurs de Guacamelee, et sorti en exclusivité sur la nomade.

Vente à la découpe

Le développeur canadien DrinkBox n'aime visiblement pas se cantonner à un genre précis mais préfère jouer les touche-à-tout surdoué. Du jeu de plateforme Tales From Space : Mutant Blobs Attack à la sortie de la PlayStation Vita il est passé au beat them all épicé à la Metroidvania avec son excellent Guacamelee pour finalement explorer le dungeon crawler dans ce surprenant Severed. Développé uniquement pour la portable de Sony et jouable principalement via l'écran tactile de la console, ce nouveau titre à tout du classique instantané.

L'histoire de Severed est celle de Sasha, une jeune fille qui se réveille après un événement terrible amputée d'un bras et séparée des trois membres de sa famille. Sa quête sera logiquement de les retrouver et de leur porter secours dans un monde fantastique ultra-coloré dont l'ambiance mexicano-aztèque n'est pas sans rappeler la précédente production du studio. La comparaison s'arrête à une vague ressemblance de certains temples puisque le cœur du gameplay est radicalement différent. Nous sommes ici en présence d'un jeu d'exploration de donjons en vue intérieure dont les déplacements se font case par case comme dans les vieux titres des années 80-90 tels que Dungeon Master ou Shining in the Darkness. A chaque pression de la direction avant du stick analogique la vue change telle une nouvelle diapositive que l'on peut voir dans un jeu type Myst. On peut regarder autour de nous à 360° dans ces cases mais pas reculer sans faire un demi-tour complet. Ce système de déplacements devient rapidement intuitif et permet d'admirer calmement les décors somptueux qui nous entourent avant de changer de vignette.

De temps en temps on aperçoit au loin des flammèches noires qui se consument en nous attendant : c'est la marque de la présence d'un ou plusieurs ennemis. Se rendre sur ces cases – obligatoire pour avancer - lance un combat, lui aussi en vue intérieure. Le titre du jeu prend alors tout son sens puisque notre héroïne est équipée d'une épée vivante et qu'il faut retranscrire les taillades à l'écran avec le doigt. Les petits va-et-vient rapides infligent peu de dégâts mais sont plus faciles à placer que les longues taillades qui demandent de parcourir la majorité de l'écran de la PS Vita. Les points de dégâts passent du simple ou double alors mieux vaut parfois prendre de l'élan pour faire mouche. Comme les affrontements se déroulent en temps réel et à 360° il n'est pas rare de se retrouver cerné par l'ennemi et de devoir passer de l'un à l'autre durant la préparation de leur prochaine attaque. Une jauge circulaire en bas de l'écran indique le timing entre chaque attaque ennemie et la santé du vilain. Parfois il arrive qu'on en vienne à bout avant qu'ils aient le temps de nous rosser, parfois on brise leurs attaques avant qu'ils ne les portent et parfois nous n'avons pas d'autre choix que de contrer leurs coups en faisant glisser le doigt dans le sens opposé pour les parer. Chaque ennemi nécessite une stratégie particulière rendant les échanges plus intéressants et complexes que dans la plupart des titres jouables au tactile sur PS Vita. A terme le système de combat s’enrichit de pouvoirs magiques (nécessitant du mana) et d'une barre de concentration. Celle-ci se remplit progressivement en surinant les monstres et une fois pleine elle permet de découper littéralement des morceaux de créatures en guise de trophée au moment de les achever.


Sept membres peuvent être prélevés (cornes, ailes, bras, yeux...) pour servir ensuite de monnaie d'échange pour améliorer les compétences de Sasha. Réduire les dégâts subis, augmenter la force de ses attaques, la puissance des coups critiques, la consommation de mana ou encore la durée de la séance finale de découpage se paye en fragments de cadavres. Pour faciliter l'évolution des skills, il arrive qu'on trouve des bouts de viande en brisant des jarres, des pièces de boucherie moins nobles à collectionner et à transmuter ensuite en membres ayant une vraie valeur marchande. Fouiller un peu partout a donc son importance.

Leatherface ou presque

Le cœur du gameplay consiste à explorer des donjons labyrinthiques à la recherche des mécanismes qui ouvrent les grilles qui freinent notre progression. Une mini-map est visible en  permanence en haut à droite pour s'y retrouver, que l’on peut l'agrandir en la touchant pour la voir en détails. Les combats freinent également notre progression. Sans être particulièrement nombreux ils sont suffisamment délicats pour provoquer moult morts, d'autant que les fruits qui redonnent de la vie sont plutôt rares. Heureusement en cas d'échec, le jeu a la bonne idée de nous faire reprendre sur la case précédant le combat avec une jauge de santé pleine. Si vous avez échoué une première fois vous recommencez dans les meilleures conditions pour réussir tout en évitant toute frustration inutile. Quelques pièges tentent aussi de nous mettre des bâtons dans les roues tandis que de petites énigmes visuelles inscrites sur des grimoires révèlent l'emplacement de bonus cachés. Les jauges de vie et de mana de Sasha n'augmentent qu'en reconstituant entièrement des cœurs et des cerveaux de cinq pièces chacun. A vous de les débusquer.

Évidemment le jeu contient son lot de boss à découper dont les carcasses sont ensuite récupérées par notre héroïne pour s'en attribuer les pouvoirs. Elle porte sur elle des bouts de ses victimes (casque, plastron, bras, épaulettes) qui lui octroient de nouvelles capacités à mesure de notre progression. Ces nouveaux pouvoirs comme l'alternance entre le jour et la nuit ou la cécité servent parfois aux combats mais surtout à déverrouiller des accès, y compris dans les temples déjà visités. Revenir sur ses pas pour trouver des secrets est fortement suggéré si vous souhaitez doper votre barre de vie et celle des magies. Des détours qui servent subtilement à étendre la durée de vie qui demande déjà six à huit heures pour retrouver papa, maman et le petit frère, et fuir cet univers fantastique au sens qualificatif du terme. Les graphistes de DrinkBox ont encore fait des merveilles sur les environnements colorés, les effets de lumières chaleureux, les décors variés et surréalistes. Le design des créatures, inspiré, sort d'un imaginaire foisonnant que n'aurait pas renié un épisode de Final Fantasy sous acide. Enfin, impossible de passer sous silence l'extraordinaire bande son composée par le groupe Yamantaka // Sonic Titan dont les accords rock tantôt reposants, tantôt dynamiques, tantôt mélancoliques ont carrément le droit à une OST à écouter en streaming à cette adresse. Concluons ce test enthousiaste en vous prévenant qu'une remise de 10 % sur le prix de 14,99€ est proposée durant la semaine du lancement aux abonnés PlayStation Plus, alors ne tardez pas à vous faire plaisir.

Notre verdict

On aime

  • La direction artistique originale
  • Les musiques immersives
  • Les nouvelles compétences à acquérir
  • Les combats plus techniques que prévus
  • Les ennemis variés

On n'aime pas

  • L’histoire pourrait être plus développée
  • On a envie de poser la console pour attaquer à deux doigts
  • Impossible de reculer sans faire un demi-tour

Pour être honnêtes, nous avions un peu peur que l’utilisation de l’écran tactile réduise les combats à l’épée de ce dungeon crawler en découpages sans âme de monstres tels des agrumes dans Fruit Ninja. Il n’en est rien puisque le studio DrinkBox a insufflé suffisamment de stratégie dans ses affrontements et de variété dans ses ennemis pour rendre les échanges prenants et complexes. L'exploration des temples est ainsi toujours un plaisir, entre mécanismes, énigmes, combats et compétences à acquérir et à améliorer. La direction artistique originale et ultra-colorée est pour beaucoup dans ce dépaysement épique, sublimé par des musiques idéalement choisies. A mettre d'urgence dans toutes les mains !

Note finale : 8 / 10
Les commentaires
Le
Merci pour le test. C'est vraiment le seul jeu qui m'a fait regretter vendre ma VITA. D'autant plus que vu tout le tactile monopolisé, j'ai du mal à voir comment il pourrait être adapté sur PS4.
On verra s'il finit par sortir sur ipad
Le
Y'a toujours le touchpad de la Dualshock 4 mais bon, mieux vaut ne pas attendre et se le faire tout de suite sur PS Vita !

Jeux concernés

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