Nous vous devons plus que la lumière
Après avoir été boutés une première fois hors de notre espace vital, les extraterrestres sont de retour sur Terre avec la volonté de se venger de leur première déculottée. Heureusement pour les peuples du monde, la force de défense terrestre est là pour barrer la route de leur invasion à grand échelle. Ne vous attendez pourtant pas à diriger des armées entières, le dernier rempart de l'humanité est une équipe composée de une à quatre personnes selon que vous jouez en solitaire ou en coopération. Durant les parties votre radio diffuse néanmoins des messages d'autres soldats laissant à penser que des petites escouades livrent également de leur côté un âpre combat contre les aliens.
Prenant la forme d'un gros jeu d'action bien gras à la troisième personne inspiré des films de monstres japonais (kaiju) et des séries B voire Z américaines, Earth Defense Force 2 : Invaders from Planet Space vous impose de tirer à volonté sur des créatures venues d'ailleurs prenant la forme d'insectes géants (fourmis, araignées, mille-pattes), de clichés de l'ufologie (des soucoupes volantes, des vaisseaux mères, des tripodes à la Guerre des Mondes) et de montres géants inspirés de Godzilla. Vous disposez pour cela de trois classes : l'infanterie mobile sortie de Starship Troopers avec ses flingues, fusils et lance-roquettes, le Pole Wing, un personnage féminin doté d'un jet pack et tirant à l'aide d'armes électriques, énergétiques ou lasers et la nouvelle classe Air Raider faisant office de bombardier. Celui-ci dispose d'un lance-grenades à déclenchement manuel ainsi que de tourelles mobiles, et peut désigner un point d'impact pour une puissante frappe aérienne.
Chaque soldat peut porter jusqu'à trois armes parmi la centaine que contient notre arsenal affiché dans un menu dédié entre deux déploiements sur le terrain. Pour débloquer de nouvelles pétoires il vous suffit de récupérer des items abandonnés sur les cadavres de vos ennemis au même titre que des icônes de munitions ou d'armures qui augmentent vos points de vie totaux. Les troupes au sol sont épaulées par trois véhicules à emprunter librement selon la situation : un tank lourdement armé, un overbike (moto-volante) rapide et équipé de mitrailleuses et un hélicoptère de combat pour prendre de la hauteur. Près de 80 missions réparties dans le monde vous attendent, avec des escales entre Londres et Tokyo. Ces niveaux sont relativement courts, ce qui sied parfaitement aux parties rapides sur PS Vita, et demandent uniquement de débarrasser le radar des points rouges qu'il affiche pour marquer la présence d'ennemis.
« Je suis prêt à me battre »
Si la série Earth Defense Force dure depuis plus d'une décennie ce n'est pas par hasard mais bien parce qu'elle diffuse une bonne dose de fun sans prise de tête. Vider des chargeurs sur des insectes géants, les voir exploser sous une projection de liquide jaune, faire tomber des arbres et des bâtiments entiers à la suite de tirs explosifs imprécis (les décors sont hautement destructibles) contribuent à l'ambiance divertissante et bourrine du titre. Ce goût de la démesure se ressent aussi dans l'abondance d'ennemis de bonne taille qui nous tombent dessus en même temps et sur les munitions quasi-illimitées dont on dispose pour en finir avec eux, en tout cas en mode normal (le jeu comporte cinq modes de difficulté).
Il est juste regrettable que le sens du spectacle ne s'accompagne pas d'une réalisation à la hauteur de ses ambitions. Le jeu est un portage amélioré d'un vieux titre PlayStation 2 alors nous pourrions avoir un peu d'indulgence pour sa réalisation datée mais force est de constater que le jeu est bel et bien MOCHE. Que ce soit sur l'écran OLED de la PS Vita ou sur celui du salon puisque le jeu est compatible PlayStation TV, l'ensemble pique un peu les yeux. Entre ses décors vides, son clipping, ses textures pauvres et délavées, ses effets totalement ratés comme l'eau de la Tamise comparable à un brouillard, ou les escaliers qui ne sont qu'une texture plate posée sur un polygone triangulaire, le retour dans le passé fait tâche dans tous les sens du terme. Heureusement la modélisation des ennemis et les explosions compensent un peu cette bouillie graphique. C'est peut-être le prix à payer pour avoir autant de bestioles à l'écran et pouvoir y jouer en coopération avec trois autres amis en Ad Hoc ou en ligne (et même contre eux avec le mode Rumble) avec une bonne fluidité.
Enfin, signalons que la cartouche commerciale française ne propose que des doublages et des sous-titres anglais ne facilitant pas la compréhension, même s’il faut bien avouer que le scénario est plus que tertiaire dans ce type de jeu tourné vers le gameplay. Même la notice digitale fait l’impasse sur une traduction française, c'est dire le travail de localisation...
Vincent
Sephi