Zigouillé à Ziggurat
Le titre de Milkstone Studios prend la forme d'un jeu d'action en vue intérieure (FPS) type Rogue-like situé dans un donjon labyrinthique au level design généré de manière procédurale d'une partie à l'autre. Le principe est simple, vous devez survivre jusqu'au sommet de la tour en gravissant tant bien que mal les étages. Les paliers sont composés d'une succession de salles, certaines contiennent des pièges mortels (piques, lave, tourelles), d'autres des manuscrits, d'autres des nouvelles armes mais le plus souvent elles renferment des grappes d'ennemis à éliminer. Une jauge en haut de l'écran indique la quantité d'ennemis restants pour quitter la pièce et les derniers survivants sont visibles en surbrillance à travers les obstacles pour ne pas tourner en rond trop longtemps à leur recherche. Une carte est également visible en haut à gauche pour ne pas se perdre dans les dédales et revisiter inutilement des salles déjà purgées. Pour boucler un étage, vous devez trouver la clé qui ouvre le portail de sortie et occire le gardien qui le protège. Cette mise à l'épreuve est sans concession, sans checkpoints ni points de sauvegarde et la moindre mort vous fait perdre votre progression. Le douloureux retour au rez-de-chaussé signifie perdre son niveau, ses compétences et ses armes même si celles qui sont déverrouillées le sont définitivement et ont donc une chance de réapparaître aléatoirement à la prochaine ascension. D'une partie à l'autre les niveaux et les ennemis sont différents ce qui évite l'impression de redite légitime à force de recommencer le jeu. Les décors et le bestiaire ont beau changer, le gameplay reste néanmoins le même et une certaine lassitude est tout de même à craindre en cas d'échecs répétés.
Pour éviter ce « reset » précoce, notre mage prend de l'expérience à chaque ennemi tué et la prise de niveau est récompensée par le choix d'une amélioration entre deux propositions (plus par la suite). Les nouvelles compétences sont nombreuses, tout comme le nombre d'ennemis et d'armes différentes. Seules quatre armes à la fois peuvent être portées (toutes de jet), chacune disposant de ses propres munitions, d'un tir principal et d'un tir secondaire. Entre les baguettes, les sceptres, les bâtons de sorcier, les grenades voire carrément les grimoires entrouverts d'une main pendant que l'autre jette un sort, il y a de quoi varier les plaisirs. La ressemblance avec des titres ancestraux comme Hexen ou Heretic s'arrête au cadre médiéval fantastique puisque l'ambiance est beaucoup plus bon enfant et la violence moins visuelle. Les ennemis sont par exemple des carottes voraces, des champignons toxiques, des blobs tueurs, des squelettes armés ou encore des minions qui portent bien leur nom. Aucun frisson à prévoir donc et la pâte graphique cartoonesque de l'ensemble confirme l'orientation grand public de cette production. Le moteur Unity offre quelques beaux effets magiques très colorés et lumineux mais les lieux et les textures peinent à se renouveler et le clipping est visible dans les plus grandes salles. Il arrive même que le jeu accuse quelques chutes de frame-rate quand les ennemis sont trop nombreux tordant ainsi le cou au sacro-saint 1080p et 60 fps majoritairement présent. Pas de quoi brûler vive une sorcière pour autant.
Le bizutage, c’est pas sorcier
Ne vous fiez pas à son ambiance Harry Potter, Ziggurat est relativement difficile et arriver au sommet de la tour demande d’avoir de bons réflexes, une bonne maîtrise de la manette et une connaissance approfondie des armes. Les affrontements sont rythmés et les fioles de santé, de munitions et de mana laissées par les ennemis sont rares alors mieux vaut éviter les projectiles et tourner autour des vilains au lieu de foncer tête baissée dans l’action. Les deux héros de départ ne sont que la partie visible de l'iceberg et quinze autres magiciens sont à débloquer en terminant le jeu ou en remplissant certaines conditions (tuer un genre d'ennemis un certain nombre de fois). Vous me direz qu'en vue à la première personne on ne fait pas la différence entre les personnages, certes, mais leurs compétences de base sont différentes alors vous optimiserez vos chances de boucler le jeu dans les modes de difficulté plus élevés. Surtout, ces nouveaux chapeaux pointus seront utiles si vous vous lancez dans les défis quotidiens proposés par le jeu.
Ces challenges variés donnent lieu à un classement en ligne et à un panthéon où vous serez fier de figurer en plus d’accroître une durée de vie déjà très correcte compte tenu de sa difficulté et de ses retours fréquents à la case départ. Comptez minimum cinq heures pour en voir le bout et beaucoup plus pour les complétistes voulant débloquer toutes les compétences, les armes et les ennemis. L'avancée de votre progression se trouve dans le menu extra renfermant l'étendue de votre arsenal, de votre bibliothèque et de votre bestiaire si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l'univers. Si vous venez uniquement pour blaster du troll sans vous prendre la tête, vous pourrez faire l'impasse sur les textes pour retourner au casse-pipe.
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