Dans un monde imaginaire, futuriste et éloigné du nôtre, le jeune Graff Filsh, un garçon chat de 15 ans, nous raconte son quotidien comme s’il se confiait à son journal intime. Son histoire prend pour point de départ une journée d’école ordinaire, lorsque la professeure robot donne un devoir à réaliser à ses élèves : trouver un travail, gagner de l’argent et acheter le plus beau cadeau possible avec ses propres fonds. Aucune aide extérieure n’est possible, pas de sollicitation de la famille ni des amis. Et le tout doit être bouclé en 24 heures. Cette quête poussera notre adolescent à sortir de chez lui et à faire de nouvelles rencontres dont une, déterminante, qui va lui apprendre le sens véritable de la fête de Natal Keu, l’équivalent de Noël dans cet univers d’animaux anthropomorphiques.
Ce troisième jeu vidéo utilisant la licence BROK est une histoire interactive se déroulant sous nos yeux, avec quelques choix d’actions ou de dialogues à faire. Rien de très impliquant ici, nous ne sommes pas dans The Walking Dead de Telltales ou dans le récent (et très bon) As Dusk Falls et ses multiples embranchements scénaristiques. Néanmoins, il est parfois question de vie ou de mort car certains dialogues peuvent nous conduire à un game over et à un retour au dernier choix crucial. Le tout dure environ une heure à une heure trente, avant que le générique ne tombe sur un final unique, émouvant et plein de bons sentiments comme l’exige la période.
Le jeu n’est pas doublé mais simplement sous-titré en plusieurs langues dont le français, avec une option de défilement automatique (et de vitesse de défilement) pour se laisser porter par la narration sans avoir à presser un bouton à chaque fin de phrase. Une musique d’ambiance de bonne facture accompagne les bulles de dialogues sortant des bustes des personnages s’autorisant des mouvements de lèvres et des expressions faciales. La direction artistique est la même que dans les deux autres jeux et divise quelque peu, avec d’un côté ses protagonistes bigarrés à la Super Baloo qui donnent la banane et de l’autre ses arrière-plans abîmés qui sentent la misère. Une sauvegarde automatique nous autorise à boucler la trame en plusieurs fois, trame vécue depuis trois points de vue différents pour varier les plaisirs. Quelques artworks et trophées sont à débloquer pour ceux qui voudraient pousser le vice jusqu’à explorer tous les échecs possibles. Pour le reste, rien de notable ni de novateur à signaler, il s’agit d’une extension de la série, une expérimentation devrait-on dire, qui fut gratuite lors de sa sortie initiale l’année dernière sur PC avant de ressortir sur PlayStation 4 et PlayStation 5 cet hiver avec des choix et des scènes inédits. Son écriture destine cette production à un jeune public désireux de découvrir la licence ainsi qu’aux fans de longue date qui seront ravis de découvrir les débuts de nos héros.
Le Rouge