Test Foul Play

Publié le par Vincent
PS4

Le très sympathique Puppeteer sur PlayStation 3 proposait de prendre part à un spectacle interactif de marionnettes des plus rafraîchissants, combinant plateforme et action. Le jeu Foul Play de Mediatonic nous invite quant à lui à assister à la projection d'une pièce de théâtre durant laquelle les protagonistes distribuent des marrons à chaque acte. Ce beat them all est disponible sur le PlayStation Store des consoles PlayStation 4 et PlayStation Vita depuis le 23 février dernier au prix de 9,99. Il est compatible cross-buy et cross-save pour continuer sa partie un peu partout sans repasser à la caisse.

Coups de théâtre

Ne vous fiez pas à son sympathique visage moustachu rappelant le personnage du logo des chips Pringles, le Baron Dashforth est un illustre chasseur de démons qui a roulé sa bosse aux quatre coins du monde. Revenu dans son bureau après moult péripéties, il se décide à raconter ses souvenirs sous la forme de cinq pièces de théâtre comportant un total de 22 actes, soit autant de niveaux durant lesquels vous devrez tabasser des vilains. Foul Play est un beat them all pur nectar ne demandant à un ou deux joueurs (son acolyte Scampwick est réservé au second joueur) que de rouer de coups les ennemis qui croisent votre chemin. Pas de phase de plateforme, de réflexion ou de conduite mais uniquement de la bonne vieille savate dans la plus pure tradition du genre, transposée ici dans l'univers théâtral. La présence d'une scène autorise quelques trouvailles visuelles et humoristiques comme les décors en carton qui défilent sous vos yeux (ils sont remplacés à la volée), l'intervention d'un souffleur qui rappelle leur texte aux acteurs, la sortie en catimini des figurants faisant les morts ou l'apparition d'une canne qui attrape les corps pour les emmener en coulisses. Autant de détails qui contribuent à l'ambiance « spectacle vivant » du titre.


L'autre intérêt de placer le jeu dans une salle est de montrer l'arrière du crâne du public des premiers rangs. En plus de l'immersion provoquée, les spectateurs ont un énorme impact sur le gameplay puisque ce sont eux qui déterminent si le show doit continuer ou non selon vos performances. En clair, la barre de vie est remplacée par un humeur-o-mètre qui mesure la satisfaction de l'audience. Si vous jouez avec style en enchaînant les combos sans prendre de coup le peuple en redemandera, si vous jouez comme un manche et que vous vous faites tanner le cuir les sifflets et les cris mettront un terme prématuré à la représentation. Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour rester en piste : enchaîner proprement les combos sans vous arrêter. Pour cela notre chauve dispose d'attaques rapides placées sur le bouton Carré, d'attaques violentes posées sur le bouton Triangle et d'une touche pour les parades (le bouton Rond) qui, si elles sont accompagnées d'une pression d'un autre bouton, se convertissent en prise au corps. Afin d'éviter de perdre l’enchaînement de vos attaques vous pouvez esquiver les coups avec la doublette gâchette R + stick analogique et une jauge se remplit durant l'action permettant de libérer une attaque spéciale « le clou du spectacle » le moment opportun pour doubler facilement la reconnaissance du public tout en terrassant vos adversaires. Quelques coups supplémentaires, notamment des projections, s'ajoutent à mesure que vous prenez du galon et que vous progressez dans l'histoire pour approfondir les échanges de politesses.

En tournée sur vos consoles

Le public n'est pas le seul juge de vos performances puisque vous êtes récompensé par des étoiles à la fin de chaque acte. Jusqu'à cinq étoiles peuvent vous être attribuées si vous remplissez certaines conditions, notamment des petits défis lancés en début de partie. Réussir tous ces objectifs secondaires (arriver à un certain nombre de combos, réaliser telles actions, tuer tels personnages en dernier...) a pour but de vous faire gagner des grigris utilisables ensuite dans le jeu (deux à la fois). Ces porte-bonheurs, au nombre de 17, vous offrent des bonus supplémentaires in-game pour être encore plus performants alors ça vaut peut-être le coup de recommencer un acte pour décrocher la timbale, d'autant que les niveaux se bouclent en un petit quart d'heure chacun, vingt minutes grand maximum. Avec 22 actes sur le programme il faut environ cinq heures pour arriver aux remerciements, six si vous décrochez les étoiles ou avez le droit à des rappels en fin de niveaux. Ces bonus chronométrés tombent en fin de partie si vous avez été particulièrement convaincant et que le public en redemande. De quoi engranger encore de l'expérience.

La narration est très succincte durant les actes et vous incite grandement à aller du côté du journal du démonologue pour en apprendre plus sur son passé et ses motivations. De la lecture facultative réservée à ceux qui veulent s’investir davantage. Les autres se contenteront de taper dans le tas avec une grande facilité, le système d'applaudimètre étant au final bien plus tolérant que la bonne vieille barre de vie puisqu'il suffit de quelques coups violents in-extremis pour regagner de l'intérêt aux yeux du public sans effectuer de chorégraphie particulière. La difficulté au ras des pâquerettes, couplée à une réalisation 2D toute mignonne, semble de toute façon destiner ce titre aux novices du genre. Les plus combatifs resteront très probablement sur leur faim devant le faible nombre de combos et un challenge globalement peu relevé. Dans les deux cas le côté ultra-répétitif de l'action pourra achever leur motivation en dépit d'un renouvellement des décors et du bestiaire à chaque pièce. La lassitude n'est jamais très loin quand on répète sans arrêt les mêmes gestes dans une confusion généralisée. Le contexte théâtral, assez peu exploité dans le jeu vidéo, aurait mérité une plus grande profondeur de gameplay car en l'état Foul Play trouvera plus facilement sa place sur PS Vita pour de courtes sessions quotidiennes que sur PlayStation 4, à moins d'y jouer à deux et de discuter en même temps.

Notre verdict

On aime

  • Le contexte original
  • La réalisation bon enfant
  • Durée de vie honnête vu le prix
  • Cross-buy et cross-save

On n'aime pas

  • Ultra répétitif
  • Peu de coups différents
  • Un peu trop facile
  • Difficile de s’y retrouver par moment

Foul Play est un beat them all très grand public qui utilise une pièce de théâtre comme toile de fond pour varier les décors et apporter une petite dose d'humour bienvenue. La représentation graphique mignonnette et la difficulté générale peu élevée le destinent avant tout aux plus jeunes qui veulent s'essayer au genre entre deux arrêts de bus ou en coopération avec un copain bavard avec qui ils ne verront pas le temps passer. L'extrême répétitivité du gameplay et le manque de variété des coups rendront les parties poussives si vous y jouez en solo plus d'une pièce à la fois, alors consommez-le avec modération pour éviter l’écœurement.

Note finale : 6 / 10
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