Un an après les évènements du Spider-Man de 2018, l’expérimenté Peter Parker et le jeune Miles Morales travaillent en équipe pour combattre le crime qui continue de sévir dans les rues de Manhattan. Le premier s’est improvisé mentor du second qu’il tente d’aider à maîtriser ses pouvoirs, et c’est tout naturellement qu’il lui demande de veiller sur la ville lorsqu’il doit accompagner sa petite amie MJ chargée de réaliser un reportage à l’étranger.
Des personnages attachants
Seulement voilà, Miles lui-même n’est pas tout à fait certain d’être à la hauteur et se montre beaucoup moins confiant que Peter lorsqu’il endosse son costume. Heureusement pour lui il peut compter sur le soutien de ses proches à savoir sa mère Rio, en pleine campagne pour devenir conseillère municipale, et son ami geek Ganke Lee, au courant de sa double identité. Mieux, Miles renouera peu après le début de l’aventure avec son oncle Aaron, perdu de vue avant même la mort de son père, puis avec Phin, son amie d’enfance. Tous participeront à leur manière à l’évolution de Miles en tant qu’homme et en tant que super-héros, le background de chacun ayant été particulièrement travaillé par les scénaristes d’Insomniac. Précisons tout de même que l’histoire qui vous attend est librement inspirée des films et comics mettant en scène notre jeune héros, si bien que les fans du lore seront en terrain connu sans pour autant connaître à l’avance les moindres rebondissements du jeu.
Sans trop en dire, sachez que Miles devra pendant l’absence de Peter mettre un terme aux agissements de deux factions rivales mettant en danger les habitants de Manhattan : Roxxon et l’Underground. La première a mis au point une énergie révolutionnaire dont la seconde veut s’emparer pour de bien mystérieuses raisons. Vous devrez donc mener l’enquête pour découvrir les tenants et les aboutissants de cette affaire, en affrontant au passage les sbires de chaque camp. Précisons à ce sujet que ce nouvel opus se montre moins riche en boss iconiques que son prédécesseur, même si quelques sympathiques surprises sont au programme. Ce sont en tout 16 missions principales qui vous attendent, soit un gros tiers de ce que proposait le précédent volet : de quoi vous occuper une petite dizaine d’heures si vous ne vous occupez que de la trame principale.
Des bases connues
Sans surprise, Insomniac a repris de nombreux aspects du jeu de 2018 pour cette suite : le théâtre des opérations est identique, la différence étant que l’essentiel de l’action se déroule cette fois en hiver, et l’on retrouve donc un Manhattan découpé en quartiers offrant chacun diverses activités : des entraînements pour débloquer de nouvelles compétences, des repaires à nettoyer, des missions annexes et des objets à collectionner disséminés un peu partout. L’application ASDQ mise au point par Ganke vous permettra de réaliser diverses activités (des mini-missions) supplémentaires, et recensera tous les crimes commis (générés aléatoirement) autour de vous afin que vous puissiez y mettre fin. Au cas où vous vous poseriez la question, sachez que les missions un peu répétitives du premier opus (principalement celles liées aux « jetons de recherches ») n’ont pas été reconduites, ce qui diminue quelque peu la durée de vie totale du jeu (une grosse quinzaine d’heures pour tout faire, sans compter le New Game+) mais évite l’ennui.
Bien sûr le système de déplacement qui nous avait tant séduits en 2018 est de retour, et c’est toujours un réel plaisir de slalomer entre les buildings de la ville en se balançant au bout de notre toile. Côté combat les mouvements de base appris avec Peter sont toujours valables pour Miles qui devra d’ailleurs une fois de plus trouver le savant équilibre entre infiltration, éliminations furtives et affrontements directs. Pour rappel le système renvoie immanquablement aux Batman de Rocksteady qui restent une véritable référence en la matière.
Miles engrangera les points d’expérience au fil des missions et montera ainsi régulièrement de niveau, ce qui lui permettra de débloquer progressivement de nouvelles compétences. De la même manière, les « jetons d’activité » et les « pièces high-tech » lui serviront à débloquer de nouveaux costumes, mods de lentilles et mods de tenue.
Un gameplay enrichi
Histoire d’apporter un peu de fraîcheur aux combats, les développeurs ont eu la bonne idée de conférer à Miles des pouvoirs bioélectriques qui ajoutent de nouveaux coups à sa panoplie. Liés à une jauge qui se remplit à chaque coup donné, ils lui permettent par exemple de donner un coup de poing paralysant, de frapper le sol après un saut pour électrocuter les ennemis alentours, ou de piquer un sprint dévastateur vers sa cible.
Notre jeune super-héros dispose aussi de nouveaux gadgets comme l’holo-drone qui se bat à ses côtés, la mine télécommandée bien pratique pour éliminer discrètement plusieurs ennemis simultanément, ou encore le puits gravitationnel qui attire puis bloque pendant quelques secondes toutes les menaces évoluant autour de lui.
Un Manhattan sublimé
Mais la vraie révolution de ce Spider-Man : Miles Morales réside incontestablement dans sa prestation graphique de haute volée. Le jeu vous propose deux modes d’affichage à savoir le mode Fidélité grâce auquel le raytracing permet, entre autres, à toutes les surfaces réfléchissantes d’inclure tous les objets mobiles présents dans l’environnement, et le mode Performance qui assure un rendu en 4K à 60 images par seconde d’une stabilité à toute épreuve. Ajoutez à cela des textures plus fines et une distance d’affichage accrue par rapport au précédent volet, et vous obtenez un Manhattan de toute beauté dont certains panoramas valent vraiment le détour.
Autre performance technique notable, les temps de chargement ont été quasiment éliminés par les équipes d’Insomniac qui semblent ainsi tirer pleinement parti de la vitesse du disque SSD de la console. Comptez 8 secondes pour atteindre le menu du jeu depuis celui de la console, et 2 secondes seulement pour charger votre partie ou vous déplacer rapidement dans New York grâce au métro.
La bande son du jeu reste quant à elle dans la lignée de ce que proposait le précédent volet, avec peut-être une présence plus palpable des musiques (Miles aime mixer !), et des dialogues en français de qualité.
Finalement la seule petite faute technique du jeu concerne peut-être son utilisation timide des spécificités de la DualSense : les vibrations ne nous ont pas paru beaucoup plus variées que sur un jeu PlayStation 4 (peut-être nous sommes-nous déjà habitués ?), et les gâchettes adaptatives offrent certes de la résistance en bout de course lors des déplacements aériens mais n’apportent pas vraiment grand-chose à l’expérience.
Vincent