Test Ghost of Tsushima

Publié le par Eric
PS4

Il aura fallu patienter six longues années avant d’enfin pouvoir mettre la main sur la nouvelle production de Sucker Punch après le très réussi InFamous Second Son. Avec Ghost of Tsushima, le studio poursuit son incursion dans l’univers des jeux à monde ouvert mais délaisse les héros aux super-pouvoirs pour s’intéresser aux vénérables samouraïs. De quoi proposer un périple réellement dépaysant dans sa thématique et son rendu à défaut de faire preuve d’une grande originalité dans sa structure et son gameplay.

Bienvenue à Tsushima, une petite île de l’archipel japonais qui vient tout juste d’être envahie par de féroces Mongols menés par l’impitoyable Khotun Khan. Vous incarnez Jin Sakaï, un jeune samouraï recueilli par son oncle le seigneur Shimura à la mort de son père. Celui-ci vous a depuis enseigné l’art de la guerre et le code d’honneur des samouraïs, et c’est en toute logique que vous chevauchez à ses côtés pour repousser l’envahisseur. Malheureusement votre première rencontre avec l’ennemi tourne au fiasco : Khotun Khan a bien étudié les tactiques mises en œuvre par les samouraïs et sait exploiter leurs faiblesses, notamment celles induites par certaines règles du fameux code d’honneur. Votre oncle est ainsi fait prisonnier et vous manquez de justesse de perdre la vie en tentant de le libérer. Heureusement une bonne âme parvient à vous sauver, et vous entreprenez alors de libérer l’île du joug Mongol coûte que coûte.

Une structure sans surprise

Divisée en trois actes se déroulant sur trois parties de l’île successivement déverrouillées, votre aventure mélangera savamment exploration, plateforme, infiltration et combat. La grosse vingtaine de missions principales vous permettra de faire la connaissance de personnages hauts en couleurs, que vous commencerez par aider avant qu’ils n’acceptent de vous prêter main forte dans les moments les plus délicats de votre aventure. De nombreuses missions annexes seront aussi au programme, données tantôt par vos nouveaux alliés dont vous découvrirez ainsi le passé, tantôt par des PNJ croisés durant vos pérégrinations.


Vous l’aurez sans doute deviné, le déroulement de Ghost of Tsushima ressemble à s’y méprendre à un Assassin’s Creed qui se déroulerait au Japon : au fil de vos déplacements, à pied ou à cheval, la carte de l’île se découvre et s’enrichit de points d’interrogation dont vous ne découvrirez la nature qu’en vous y rendant (il sera par la suite possible de s’y téléporter grâce au voyage rapide). Vous tomberez ainsi sur des camps Mongols à nettoyer, des camps de réfugiés où vous pourrez dénicher d’intéressantes informations, des sources d’eau chaude, des bambous d’entraînement, des piliers de l’honneur, des sites propices à la composition de haïkus ou encore différents sanctuaires. Chaque lieu visité vous apportera évidemment une récompense plus ou moins grande pouvant faciliter la suite de votre aventure.

Détail amusant, c’est le vent qui vous servira ici de GPS : sélectionnez votre destination sur la carte puis glissez votre doigt de bas en haut sur le pavé tactile de la DualShock4, et une bourrasque vous indiquera alors le chemin à suivre. Dans le même ordre d’idées, il est possible de jouer différentes mélodies à la flute pour modifier la météo du moment !

Côté durée de vie, comptez une grosse vingtaine d’heures pour atteindre le générique de fin en vous focalisant sur les missions principales et en effectuant quelques missions annexes pour améliorer vos performances (vous en aurez besoin pour le combat final), et doublez la donne (au bas mot) si vous souhaitez terminer le jeu à 100% (le nombre d’objets à collectionner est plutôt impressionnant !).

Des combats réussis

Si comme souvent dans ce genre de jeu il sera préférable de privilégier la furtivité pour éliminer discrètement un maximum d’ennemis avant de recourir à l’affrontement direct (un mode écoute vous permet de repérer les ennemis autour de vous), les combats ont tout de même fait l’objet d’un soin appréciable de la part du studio. A la base pourtant on retrouve les classiques frappes rapides (Carré) et puissantes (Triangle), la seconde permettant notamment de briser la garde d’un adversaire qui sera alors étourdi et impuissant face à vos attaques. Vous pouvez de votre côté recourir à la parade (L1) et à l’esquive (Rond), qui effectuées au bon moment (juste avant d’être touché) vous permettront de contre-attaquer efficacement. Attention toutefois, certains coups ennemis symbolisés par un scintillement rouge ne peuvent pas être bloqués et doivent impérativement être évités !

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est que ces manœuvres de base sont intelligemment complétées par la présence de quatre postures (à débloquer) adaptées à vos différents ennemis : la posture de la pierre sera efficace contre les sabres, celle de l’eau contre les boucliers, celle du vent contre les lances et celle de la lune contre les brutes (des ennemis plus grands et lourdement équipés que la moyenne). De fait, lorsque plusieurs ennemis encerclent Jin, il convient de passer régulièrement d’une posture à l’autre (R2 + bouton coloré, le temps ralentit pendant la manipulation) puis d’orienter le stick gauche vers l’ennemi visé avant de lancer l’attaque (il n’y a pas de verrouillage de la cible).

Des armes de jet (kunaï, bombe collante, fumigène...) sont aussi de la partie, ainsi que des armes à distance (arc court, arc long, sarbacane) qui vous seront utiles pour faire le ménage de loin ou pour vous débarrasser d’un archer qui vous a pris pour cible alors que vous êtes déjà occupé par cinq ou six de ses amis. Pour vous aider dans ces situations délicates, vous pourrez toujours recourir à certaines attaques spéciales préalablement débloquées en accomplissant quelques missions particulières. Mais chuuut, nous ne pouvons rien vous dire là-dessus !

Bien que la majorité des combats oppose Jin à de multiples adversaires simultanément, certaines séquences se déroulent sous la forme de duels au cours desquels vous ne pouvez compter que sur votre katana et votre art de la parade et de l’esquive. Votre ennemi se montre généralement plus véloce que ses congénères, et comprendre son schéma d’attaque sera généralement la clé pour sortir victorieux.

Votre légende grandira au fil de vos exploits, débloquant au passage des points de compétence que vous pourrez utiliser pour débloquer de nouvelles attaques et aptitudes. Vous récupèrerez aussi différentes ressources (bois, métaux, tissus...) que vous pourrez dépenser chez différents artisans (forgeron, armurière, trappeur...) pour améliorer votre équipement.

Une technique maîtrisée

Bien que ne jouant pas encore dans la même cour que Naughty Dog, les développeurs de Sucker Punch nous livrent avec Ghost of Tsushima une performance technique remarquable. Certes on peut noter un certain manque d’expression des visages (en particulier féminins), quelques textures grossières en vue rapprochée, ou encore des objets qui se rentrent dedans (pieds de Jin sur les surfaces en pente, certains des accessoires qu’il porte...), mais le jeu saura aussi et surtout vous offrir de magnifiques moments : une chevauchée dans la forêt au clair de lune, une traversée de montagnes enneigées, un sous-bois sur lequel tombent les feuilles mortes en plein automne, les cerisiers en fleurs... Les occasions de s’émerveiller sont nombreuses, tout comme celles d’être horrifié par la cruauté des Mongols : sachez-le, le sang coule beaucoup à Tsushima !


Pour ne rien gâcher la fluidité de l’action n’est jamais prise en défaut (en tout cas sur PS4 Pro), et la bande son qui vous accompagne souligne les moments d’action comme ceux de contemplation. A noter la possibilité d’utiliser les voix françaises, anglaises ou japonaises (sous-titres français disponibles), un filtre baptisé Kurosawa rendant hommage au célèbre cinéaste permettant même de vivre l’aventure en japonais sous-titré avec un filtre noir & blanc.

Notre verdict

On aime

  • Une aventure dépaysante
  • Les postures de combat
  • De superbes panoramas
  • De jolies mélodies

On n'aime pas

  • Une structure vue et revue
  • Quelques petits glitches graphiques
  • Les visages pas toujours très expressifs
  • Une histoire assez convenue

Malgré un manque certain d’originalité dans sa structure renvoyant trop clairement aux Assassin’s Creed d’Ubisoft, ce Ghost of Tsushima a quelques atouts dans sa manche pour séduire les fans du genre : son ambiance japonaise parfaitement maîtrisée, sa galerie de personnages bien travaillés, son rendu souvent très réussi, et surtout son système de combat bien pensé qui oblige à un peu plus qu’un simple martelage de boutons. On en attendait sans doute plus pour la dernière production du studio sur PS4, mais le résultat est déjà très plaisant. Espérons tout de même que Sucker Punch se montrera plus inventif sur PlayStation 5 !

Note finale : 8 / 10
Les commentaires
Le
Merci pour le test, ça fait envie.
Le
Merci
La Rédaction a écrit : mar. 14 juil. 2020 16:00 Certes on peut noter un certain manque d’expression des visages (en particulier féminins)
wtf !
Le
J'ai trouvé les visages des femmes du jeu moins expressifs que ceux des hommes - je ne vois pas ce qui te choque.
Le
C'est pas ton ressenti qui me choque, c'est la discrimination en elle-même. Attention si c'est vrai, je vais le reprendre en exemple pour mes formations sur le genre
Le
Le fameux « resting bitch face » !
Le
C'est pas de leur faute si elles font la gueule !

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Le
Tonio_S a écrit : mer. 15 juil. 2020 12:00 C'est pas ton ressenti qui me choque, c'est la discrimination en elle-même. Attention si c'est vrai, je vais le reprendre en exemple pour mes formations sur le genre
Pourquoi directement parler de discrimination ?

Gui

Le
J'ai vu cette phrase et je n'ai pas pensé à de la discrimination (principalement car je ne pense pas que c'est le genre de la maison).
J'imaginais plutôt un décalage entre l'intonation du doublage et les expressions du visage.
Le
Gui a écrit : mer. 15 juil. 2020 12:27 J'ai vu cette phrase et je n'ai pas pensé à de la discrimination (principalement car je ne pense pas que c'est le genre de la maison).
J'imaginais plutôt un décalage entre l'intonation du doublage et les expressions du visage.
Tu parles de Sucker Punch ?
Steven a écrit : mer. 15 juil. 2020 12:17
Tonio_S a écrit : mer. 15 juil. 2020 12:00 C'est pas ton ressenti qui me choque, c'est la discrimination en elle-même. Attention si c'est vrai, je vais le reprendre en exemple pour mes formations sur le genre
Pourquoi directement parler de discrimination ?
En quoi les expressions faciales des femmes devraient être moins bien faites que celles des hommes ? Souvent, il n'y a pas de volonté de discrimination mais la discrimination est là.

Gui

Le
Non, d'Éric

Alx

Le
Vu que les animations des visages se font le plus souvent par motion capture, peut-être que le problème vient de l’actrice qui a servi de modèle, tout simplement. Pas besoin de voir de la discrimination partout.
Le
Oui, surement lol.
Le
Les femmes et leurs courbes somptueuses.

C'est une invitation au voyage.
Le
Ouais je peux vous confirmer que ce n’est pas un problème particulièrement lié aux femmes. Certaines cut scene sont mieux reussies que d’autres. Et pour tous les persos.
Le
Avec à peu près 10h de jeu, mon avis est plutôt positif. Ce jeu est top pour les fan du Japon médiéval et films de Samurais, graphiquement parlant c'est très bien fait et le niveau de difficulté est modéré même si parfois les scèenes peuvent paraitre un peu répétitives. Perso, je suis sous le charme

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