Ninja Kid
Sorti une première fois sur PC en 2010 (un freeware de cette version est disponible sur le net), le jeu Ninja Senki est un hommage aux vieux jeux de plateforme / action de l’ère 8-bits qui pullulaient sur Nintendo Entertainment System (NES) et Master System. Cette version DX en reprend le principe tout aussi rudimentaire qu’à l'époque, améliore la partie sonore et rajoute du contenu. Le joueur contrôle le jeune ninja Hayate sur 16 niveaux en scrolling horizontal en enchaînant les sauts de plateforme en plateforme tout en jetant des shurikens au visage de ses ennemis. Les contrôles sont simples et ne comportent que deux boutons, la touche Croix pour sauter, et la touche Carré pour lancer la seule arme du jeu. Un double saut est disponible en pressant Croix quand notre héros est déjà dans les airs et les munitions sont illimitées pour distribuer des étoiles de ninja sans radiner.
Contrairement à certains titres de la fin des années 80 à la difficulté punitive, notre héros bénéficie d'une barre de santé composée de cinq points lui permettant de supporter quelques coups avant de trépasser. Par contre, les chutes dans le vide sont immédiatement mortelles et consomment une vie sur les deux disponibles en début de partie. Un système de checkpoints au sein des niveaux tranche aussi avec les jeux du siècle dernier et évite de recommencer une scène depuis le début. A l'instar d'un Mario, Hayate récupère des pièces dorées lui donnant des points - au même titre que les morts d'ennemis – rechargeant sa jauge de santé tous les 1000 points ou lui octroyant une vie supplémentaire si ladite jauge est déjà pleine. Un compte à rebours défile pour chaque niveau, avec un objectif chiffré à atteindre pour remporter des bonus ou un prix. Idéal pour les amateurs de speed run.
Rétro & Magic
Les 16 scènes se bouclent théoriquement en moins de quatre minutes chacune, faisant plafonner la durée de vie à un peu plus d'une heure pour une première passe. Dans la pratique la difficulté des phases de plateforme est suffisamment élevée (et les morts nombreuses) pour doubler voire tripler ce chiffre selon votre niveau. Plusieurs fins sont proposées pour inciter à faire le jeu plus d'une fois et des modes bonus complètent le mode Normal. Le mode Hardcore par exemple propose un parcours sans sauvegarde où les « continue » sont pénalisés, le mode Défis demande de faire un temps imposé ou de remplir certaines conditions et le mode Boss Rush enchaîne les affrontements. La présence de trophées peut également permettre de grappiller quelques minutes supplémentaires si vous êtes du genre à les décrocher. Tout mis bout à bout, la durée de vie n'est pas aussi famélique qu'elle en a l'air et les 4,99€ dépensés pour l'acquérir sont vite rentabilisés, d'autant que le soft est cross-buy entre les versions PlayStation 4 et PS Vita pour y jouer à la maison et dehors au même prix.
La réalisation est d'époque avec des graphismes 2D pixelisés composés de gros sprites peu détaillés sur des arrière-plans dépouillés, le tout au format 4/3 digne d'un Game Boy. L'effet rétro fonctionne mais nous sommes loin de la richesse d'un Shovel Knight aussi bien d'un point de vue cosmétique que de sa personnalité générale. Ninja Senki DX ressemble à tout un tas de vieilleries et ne restera pas dans les mémoires pour sa patte ou son style beaucoup trop passe-partout. Les bruitages se résument à des « bip-bip » en MIDI mais cette édition DX jouit de musiques remixées par Patrice Bourgeault un poil plus modernes que dans la première mouture. Les textes sont en français pour faciliter la navigation dans les menus et la compréhension générale. Une somme d'ingrédients suffisamment digestes pour rassasier les grands enfants qui ont connu cette époque insouciante mais qui restera sans doute sur l'estomac de la jeune génération pour qui la réalisation et la difficulté accessibles sont déterminantes.
Vincent
blamika