Foutu pour foutu, autant laisser pourrir. On évite les mouvements sociaux pendant 2 ans, on laisse les députés se neutraliser et la gauche se diviser en proposant des petites réformes centre-gauche pour attirer quelques PS-écolo. On restructure le parti pour les prochaines présidentielles en agitant le spectre anticapitaliste et le tour est joué
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 13:20
par Sn@ke
Il ne faudra pas s’étonner si aux prochaines élections l’abstention repart à la hausse et que le RN en ressort grandi…
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 16:42
par Jericho
L’extrême centre, toujours aussi anti-démocratique...
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 19:29
par Alx
Parce que demander aux gens de descendre dans la rue pour faire pression sur les institutions, tout en parlant de renverser un président élu, c'est démocratique ? On est au bord de l'appel à l'insurrection. D'ailleurs ils ne font même plus semblant de faire appel au Conseil d'Etat ou au Conseil Constitutionnel, ce serait bête qu'ils confirment que les choses se font dans les règles.
D'ailleurs c'est marrant mais ils ont déjà annoncé que si Macron n'arrive pas à désigner un premier ministre stable, il serait forcé à la démission (raisonnement déjà un peu bancal, d'autant que même s'il démissionne le problème de gouvernement sera toujours bien présent). Ca sous-entend bien qu'on attend de lui de garantir la stabilité du gouvernement à venir, et donc qu'il doit éviter de choisir quelqu'un qui se ferait éjecter tout de suite. Ce qui est exactement l'argument avancé par l'Elysée pour rejeter Castets.
De toute façon c'est simple, Mélenchon ne veut pas d'un gouvernement de gauche. Il a tout fait pour saborder cette possibilité quand dès les résultats des législatives publiés il est monté en tribune pour annoncer qu'il fallait "appliquer leur programme, tout leur programme et rien que leur programme". Il a largement assez d'intelligence politique pour savoir que c'était incompatible avec la situation en cours et que ça ne pourrait aboutir qu'au blocage que l'on constate. Ce qu'il veut c'est être président, et il est prêt à foutre la merde autant qu'il peut pour y parvenir.
La situation est pourtant loin d'être inextricable, il "suffirait" que les partis acceptent le concept de coalition et ils trouveraient rapidement de quoi s'occuper pour l'année à venir. Et pour clore la question du "c'est nous qu'on est en tête alors c'est nous qu'on a gagné et qu'on fait ce qu'on veut", il suffit de voir le contre-exemple de l'Espagne où l'extrême droite est généralement en tête des élections, mais c'est une coalition large de la gauche au centre qui gouverne.
Tiens d'ailleurs je me demande si au cas où le RN serait arrivé en tête comme les sondages l'annonçaient, la gauche aurait défendu sa légitimité à appliquer "son programme, rien que son programme et tout son programme". Vu comme ils le reprochaient déjà à la Macronie quand ils étaient au pouvoir, j'en doute...
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 22:25
par Jericho
Blablabla justifie comme tu peux, les faits sont là depuis 7 ans. Chiale, caricature et rejette la faute sur l'opposition, ces révolutionnaires rouges qui ont le couteau entre les dents, en attendant celui qui ne prends pas en compte le vote du peuple, c'est ton idole Micron.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 22:55
par Halouf
Le parlement dans son ensemble et fautif, ça inclut l'ensemble de la gauche.
Le consensus et le compromis restent possibles, tout n'est pas terminé. D'ailleurs une partie de la gauche est de cet avis et pousse dans cette direction.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 22:57
par Halouf
Jericho a écrit : ↑mar. 27 août 2024 22:25
Blablabla justifie comme tu peux, les faits sont là depuis 7 ans. Chiale, caricature et rejette la faute sur l'opposition, ces révolutionnaires rouges qui ont le couteau entre les dents, en attendant celui qui ne prends pas en compte le vote du peuple, c'est ton idole Micron.
Mais le vote du peuple n'est il justement pas le besoin de compromis?
Aucune formation ne peut gouverner seule avec ce parlement.
Je suis d'avis que le leader soit de gauche, pour marquer la légère avance de la gauche aux élections. Mais le gouvernement doit être un compris permettant de diriger le pays.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 23:21
par Tonio_S
Y’avait pas besoin d’une dissolution pour former un autre gouvernement de centre droit. Il a joué, il a perdu (un peu moins que la catastrophe grâce à la gauche qui a fait barrage au RN), il nous chie la pendule des JO et après nous pete au nez. Je continuerai bien la métaphore anale mais bon vous avez compris.
Alx a écrit : ↑mar. 27 août 2024 19:29
Parce que demander aux gens de descendre dans la rue pour faire pression sur les institutions, tout en parlant de renverser un président élu, c'est démocratique ? On est au bord de l'appel à l'insurrection.
Bah c’est dans la Constitution, les règles c’est quand ça t’arranges ?
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mar. 27 août 2024 23:28
par Jericho
Oui c'est exactement ça, le gars te sort constamment la carte "bouh c'est dans la constitution", et là bizarrement, rien, que dalle !
Jericho a écrit : ↑mar. 27 août 2024 22:25
Blablabla justifie comme tu peux, les faits sont là depuis 7 ans. Chiale, caricature et rejette la faute sur l'opposition, ces révolutionnaires rouges qui ont le couteau entre les dents, en attendant celui qui ne prends pas en compte le vote du peuple, c'est ton idole Micron.
Mais le vote du peuple n'est il justement pas le besoin de compromis?
Aucune formation ne peut gouverner seule avec ce parlement.
Je suis d'avis que le leader soit de gauche, pour marquer la légère avance de la gauche aux élections. Mais le gouvernement doit être un compris permettant de diriger le pays.
Jericho a écrit : ↑mar. 27 août 2024 22:25
Blablabla justifie comme tu peux, les faits sont là depuis 7 ans. Chiale, caricature et rejette la faute sur l'opposition, ces révolutionnaires rouges qui ont le couteau entre les dents, en attendant celui qui ne prends pas en compte le vote du peuple, c'est ton idole Micron.
Mais le vote du peuple n'est il justement pas le besoin de compromis?
Aucune formation ne peut gouverner seule avec ce parlement.
Je suis d'avis que le leader soit de gauche, pour marquer la légère avance de la gauche aux élections. Mais le gouvernement doit être un compris permettant de diriger le pays.
De quel compromis tu parles ? Concrètement ?
Honnêtement, je ne ne sais pas quelle tête il peut avoir.
Idéalement, t'arrive à mettre des personnes autour d'une table, peser le pour ou contre, et arriver à un consensus.
On fait ça au quotidien, on fait ça au boulot, on fait ça avec nos gosses.. et là le parlement en est pour l'instant incapable.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 00:24
par Alx
Tonio_S a écrit : ↑mar. 27 août 2024 23:21
Bah c’est dans la Constitution, les règles c’est quand ça t’arranges ?
Je ne conteste pas la démarche de destitution en elle-même, qui est effectivement prévue dans la Constitution. Même si je pense qu'elle n'est pas du tout appropriée au contexte, l'article mentionne un "manquement aux devoirs incompatible avec l'exercice de son mandat", c'est plutôt censé couvrir les problèmes de haute trahison ou d'incapacité grave, pas "il met trop de temps à choisir" ou "il a pas pris le candidat qu'il aurait dû". Rappelons que toujours dans le texte de la Constitution, le président choisit qui il veut, qu'il n'y a pas de contrainte de temps ni de règle écrite sur le profil politique du premier ministre (comme diraient certains, "il peut choisir Didier Deschamps si il veut"). De toute façon tout le monde s'accorde à dire que cette démarche n'a aucune chance d'aboutir, et même la moitié du NFP n'est pas pour.
Non ce que je conteste c'est d'encourager les gens à exprimer leur colère dans la rue pour faire pression sur cette décision, ce qui n'est déjà pas sain en soi, et cela en contestant en parallèle la légitimité du président, ce qui devient dangereux. Même si le contexte n'est pas le même, on constate des similitudes avec les discours de Trump juste avant l'invasion du Capitole, "nous ne considérons pas que Biden soit légitime comme Président, allez tous dans la rue et jusqu'au Capitole pour l'exprimer bien fort !". On sait comment ça a fini.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 01:13
par Tonio_S
J’ai aussi trouvé ça demago.
Par contre vu que ca n’a jamais été appliqué, on ne peut pas vraiment en déduire le champ d’application, donc ca reste une règle qu’on peut agiter. Tout comme la possibilité d’appeler à la manifestation, à faire grève, etc. par tous les moyens légaux. C’est pas mal différent que de dire « introduisez vous à l’Elysee pour bloquer les résultats d’une Élection » (dont ils sont arrivés en tete au passage)
Le parallèle avec l’attaque du Capitole et le rôle de Trump est… pas mal demago aussi
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 06:53
par Alx
Ça n’a rien de démago, c’est une simple observation de discours. J’ai bien précisé que le contexte était différent et je ne prétends pas que Melenchon est au niveau de Trump. Mais dans les faits on a des discours qui mêlent colère, incitation à l’exprimer dans la rue, et mise en cause de la légitimité des institutions. Même si tout cela est légal c’est un mélange explosif et on sait ce que ça peut donner : on l’a vu aux US, on l’a vu au plus haut des gilets jaunes,…
C’est aussi une question de responsabilité des politiques. Si au cours des manifs certains se mettent à cramer des mairies ou pire, qu’on vienne pas me dire « c’est pas de notre faute on pouvait pas prévoir « (ou pire « c’est la faute à Macron »)
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 09:46
par Tonio_S
Macron n’est pas responsable de tout ce bordel ?
Tu fais de l’anticipation et tu cries au loup, si si c’est demago.
Mais le vote du peuple n'est il justement pas le besoin de compromis?
Aucune formation ne peut gouverner seule avec ce parlement.
Je suis d'avis que le leader soit de gauche, pour marquer la légère avance de la gauche aux élections. Mais le gouvernement doit être un compris permettant de diriger le pays.
De quel compromis tu parles ? Concrètement ?
Honnêtement, je ne ne sais pas quelle tête il peut avoir.
Idéalement, t'arrive à mettre des personnes autour d'une table, peser le pour ou contre, et arriver à un consensus.
On fait ça au quotidien, on fait ça au boulot, on fait ça avec nos gosses.. et là le parlement en est pour l'instant incapable.
Ah oui, comme les compromis réglés par le 49.3 parce que majorité relative, sans consultation ni prise en compte des syndicats, des manifs, etc. C’était surement au nom de la stabilité institutionnelle aussi !
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 11:41
par Gui
Rendu là j'ai envie que Macron désigne Didier Deschamps comme premier ministre juste pour voir comment réagira Alx.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 13:09
par Alx
Gui a écrit : ↑mer. 28 août 2024 11:41
Rendu là j'ai envie que Macron désigne Didier Deschamps comme premier ministre juste pour voir comment réagira Alx.
En vrai ce serait une situation intéressante à observer. Aujourd’hui on n’a pas vraiment besoin d’un premier ministre visionnaire ou expérimenté, dans la mesure où son gouvernement ne pourrait faire passer que des lois consensuelles. La première qualité dont il aura besoin est la capacité à ne pas se faire éjecter dès le premier jour parce que tel parti n’aime pas la couleur de sa chemise. Donc s’il faut s’appeler Didier Deschamps ou Jean-Jacques Goldman pour y arriver, pourquoi pas…
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : mer. 28 août 2024 19:55
par Gui
Lu sur Facebook et j'ai trouvé ça intéressant :
[Edit de clarification: le sujet du post est le respect des roles et temporalités d'un système démocratique et non pas le NFP ou Lucie Castets]
Emmanuel Macron justifie son refus de nommer Lucie Castets, la personne désignée par le groupe majoritaire du parlement, comme première ministre, en disant que son gouvernement sera censuré au parlement. Cela est fort probable, cependant, c'est ça la démocratie : faire état des résultats des élections, laisser le parlement voter sa confiance ou pas, devant le peuple qui à son tour pourra le juger sur ses votes. Vouloir garantir le vote de confiance avant de nommer, vouloir garantir le passage d'une loi avant de la présenter au parlement etc... tout cela peut sembler comme un gain de temps pour éviter des échecs annoncés, mais ces échecs peuvent parfois ne pas arriver et surtout ces échecs sont documentés en votes qui sauront après être utilisés pour que les électeurs puissent évaluer la performance parlementaire.
[...] Une démocratie n'est robuste que par la force de ses débats, contradictions et oppositions devant le peuple. La démocratie est un système qui permet surtout des dissensus bien avant d'être un système de fabrication de consensus.
Si Macron est tellement certain qu'un gouvernement NFP sera censuré, eh bien, qu'il le soumette au parlement, qu'il soit censuré à l'hémicycle et non à l'Elysée et que d'autres consultations aient lieu après le vote, pas avant, il en va de la bonne santé d'un système démocratique.
Honnêtement, je ne ne sais pas quelle tête il peut avoir.
Idéalement, t'arrive à mettre des personnes autour d'une table, peser le pour ou contre, et arriver à un consensus.
On fait ça au quotidien, on fait ça au boulot, on fait ça avec nos gosses.. et là le parlement en est pour l'instant incapable.
Ah oui, comme les compromis réglés par le 49.3 parce que majorité relative, sans consultation ni prise en compte des syndicats, des manifs, etc. C’était surement au nom de la stabilité institutionnelle aussi !
Non pas comme le 49.3 c'est certain.
Maintenant, le 49.3 repose sur une majorité, et quand tu détiens la majorité au parlement, le compromis n'est plus indispensable. La majorité avait beau être relative, elle restait plus importante que l'opposition, ce qui rendait les 49.3 non opposable, ou en tout cas difficilement.
Aujourd'hui ce n'est plus une option pour aucun des partis.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 29 août 2024 02:46
par Halouf
Gui a écrit : ↑mer. 28 août 2024 19:55
Lu sur Facebook et j'ai trouvé ça intéressant :
[Edit de clarification: le sujet du post est le respect des roles et temporalités d'un système démocratique et non pas le NFP ou Lucie Castets]
Emmanuel Macron justifie son refus de nommer Lucie Castets, la personne désignée par le groupe majoritaire du parlement, comme première ministre, en disant que son gouvernement sera censuré au parlement. Cela est fort probable, cependant, c'est ça la démocratie : faire état des résultats des élections, laisser le parlement voter sa confiance ou pas, devant le peuple qui à son tour pourra le juger sur ses votes. Vouloir garantir le vote de confiance avant de nommer, vouloir garantir le passage d'une loi avant de la présenter au parlement etc... tout cela peut sembler comme un gain de temps pour éviter des échecs annoncés, mais ces échecs peuvent parfois ne pas arriver et surtout ces échecs sont documentés en votes qui sauront après être utilisés pour que les électeurs puissent évaluer la performance parlementaire.
[...] Une démocratie n'est robuste que par la force de ses débats, contradictions et oppositions devant le peuple. La démocratie est un système qui permet surtout des dissensus bien avant d'être un système de fabrication de consensus.
Si Macron est tellement certain qu'un gouvernement NFP sera censuré, eh bien, qu'il le soumette au parlement, qu'il soit censuré à l'hémicycle et non à l'Elysée et que d'autres consultations aient lieu après le vote, pas avant, il en va de la bonne santé d'un système démocratique.
Je pense que c'est incomplet.
En réalité il n'y a pas que la possibilité de nommer un ministre du NFP. Je crains même que ce soit ce qui fasse durer les consultations.
Je le crains car je suis plutôt d'avis de tenter le coup avec un ministre de gauche, en comptant sur la possibilité non nulle qu'il parvienne à constituer un projet de gouvernement qui ouvre au compromis.
Le problème c'est que dans la balance il reste la possibilité de nommer un ministre de droite, ou un ministre non encarté, autour duquel une majorité centre droit se formerait. La majorité parlementaire serait jouable, par contre ce serait d'assez mauvais goût..
Honnêtement, je ne ne sais pas quelle tête il peut avoir.
Idéalement, t'arrive à mettre des personnes autour d'une table, peser le pour ou contre, et arriver à un consensus.
On fait ça au quotidien, on fait ça au boulot, on fait ça avec nos gosses.. et là le parlement en est pour l'instant incapable.
Ah oui, comme les compromis réglés par le 49.3 parce que majorité relative, sans consultation ni prise en compte des syndicats, des manifs, etc. C’était surement au nom de la stabilité institutionnelle aussi !
Non pas comme le 49.3 c'est certain.
Maintenant, le 49.3 repose sur une majorité, et quand tu détiens la majorité au parlement, le compromis n'est plus indispensable. La majorité avait beau être relative, elle restait plus importante que l'opposition, ce qui rendait les 49.3 non opposable, ou en tout cas difficilement.
Aujourd'hui ce n'est plus une option pour aucun des partis.
Les députés qui veulent refuser/amender un texte peuvent ne pas voter la motion de censure car nouveau gouvernement = dissolution de l'assemblée, donc c'est un enjeu parallèle, ce que personne ne veut faire parce que... Ah ben si, Macron l'a fait
Le politiste Samuel Hayat reproche à Emmanuel Macron d’attenter à l’impartialité de sa fonction, dans un
moment de crise où il devrait « se mettre au service des institutions, et non les mettre à son service ».
Fabien Escalona - 31 août 2024 à 18h35
Ayant refusé de confier le pouvoir au Nouveau Front populaire (NFP), Emmanuel Macron cherche une solution qui risque de placer le gouvernement sous la dépendance des députés d’extrême droite. « Le fond de l’affaire, déplore le politiste Samuel Hayat, c’est qu’Emmanuel Macron préfère un gouvernement centriste qui ne serait contrôlé que par l’extrême droite, plutôt qu’un gouvernement de gauche surveillé par les centristes. » Dans un entretien à Mediapart, ce chercheur à Sciences Po Paris, spécialiste de théorie politique et auteur de Démocratie (Anamosa, 2020), revient sur les dynamiques idéologiques et politiques qui aboutissent à une situation inédite sous la V République, dont la résolution pourrait redéfinir le régime.
Mediapart : Depuis la fin de non-recevoir opposée par Emmanuel Macron à Lucie Castets, on entend à la fois des responsables du Nouveau Front populaire crier au coup de force, et des juristes considérer que la légalité reste respectée. Comment caractériser le moment ?
Samuel Hayat : On est au milieu d’une crise, parce que notre cadre institutionnel doit résoudre une situation entièrement nouvelle dans l’histoire de la V République, sans que le texte de la Constitution ne donne de solution évidente. Dès lors, les différents acteurs en présence tentent de présenter leurs solutions comme les seules démocratiques et constitutionnelles, ce qui implique de dénoncer les autres comme étant des coups de force. C’est une lutte d’interprétation. La gauche considère donc insupportable l’absence de nomination de Lucie Castets par Emmanuel Macron alors qu’elle a le plus grand nombre de députés, et le camp présidentiel se gausse d’un Nouveau Front populaire prétendant gouverner seul avec seulement un tiers de députés. Ce genre d’accusations symétriques est typique d’une crise de cet ordre. Un précédent lointain, celui du 16 mai 1877, au début de la III République, est intéressant à observer. Le conflit entre le chef de l’État et l’Assemblée s’est alors dénoué au profit de la seconde, mais chacun avait des arguments fondés sur l’ambiguïté du texte constitutionnel. Surtout, cet exemple illustre que les solutions données à une telle crise perdurent, et tendent à redéfinir la nature du régime. Sauf nouvelle crise, la méthode utilisée pour résoudre la situation d’incertitude a en effet tendance à devenir la norme. Après Mac Mahon, il ne serait venu à l’idée d’aucun président de la République d’utiliser l’entièreté des pouvoirs que lui laissaient pourtant les lois constitutionnelles de la III République. Ce qui se joue actuellement est donc important, d’autant plus qu’on ne va pas revenir de sitôt à une bipolarisation de la vie politique.
Pour l’instant, Emmanuel Macron garde la main sur cette recherche d’une solution, alors même qu’il est démonétisé. Quelle appréciation portez-vous sur la façon dont il occupe son rôle ?
Il gère la situation sur un mode autoritaire, dans une mesure qui n’a de nouveau pas d’équivalent dans l’histoire de la V République. Cela est dû à la fois à ses traits de personnalité, à la situation objective d’incertitude, à la tripolarisation du champ politique… Et plus fondamentalement à une dynamique qui court depuis son premier quinquennat, à savoir le fossé grandissant entre la conception « jupitérienne » de son rôle et la base décroissante du soutien électoral dont il bénéficie. Avec Emmanuel Macron, on a en effet atteint le summum de l’hyper-présidentialisation de la politique et de la mise en scène de son omnicompétence, comme l’a illustré le grand débat partout sur le territoire après les « gilets jaunes », ou la discussion durant laquelle il a épuisé un panel d’intellectuels pendant des heures. Mais je relève qu’en 2022 jamais une force qui a gouverné par la suite n’avait réuni un si faible nombre de voix aux législatives. Il faut remonter à 1928 pour trouver une élection dont les « gagnants », l’Alliance démocratique de Raymond Poincaré, avaient fait un si mauvais score – et encore, à l’époque, ils avaient pu faire une coalition majoritaire. La perte de l’attraction macroniste exercée en 2017 est évidente. Il y avait de nombreuses manières de combler ce fossé, notamment en adoptant une attitude conciliatrice. Au contraire, Emmanuel Macron a utilisé tous les moyens légaux pour circonvenir les oppositions majoritaires à sa politique, jusqu’à l’extrême limite en utilisant des outils constitutionnels pour passer sa réforme des retraites, qui n’étaient en fait pas destinés à cet usage. Le défaut d’assise populaire n’a été comblé que par des pratiques de plus en plus autoritaires. C’est cette fuite en avant qui mérite le qualificatif de déni de démocratie, plus que son refus de nommer Lucie Castets. Car on ne voit pas le bout de cette dynamique. Où cela va-t-il s’arrêter ? À ce stade, puisqu’il a créé un blocage en envoyant paître le Nouveau Front populaire, il reste deux options : un gouvernement démissionnaire qui gouverne quand même, mais normalement ce n’est pas tenable à terme ; et un gouvernement macroniste soutenu tacitement
par l’extrême droite, et donc soumis à elle.
En juillet, Jean-Marie Denquin nous expliquait qu’en l’absence de majorité évidente, les gouvernants seraient sélectionnés par les députés élus, plus que par le peuple lui-même. Mais avant même que les députés s’expriment, le président de la République intervient dans le jeu, en jouant de la confusion entre chef de parti et chef d’État… Le fond de l’affaire, c’est qu’Emmanuel Macron préfère un gouvernement centriste qui ne serait contrôlé que par l’extrême droite, plutôt qu’un gouvernement de gauche surveillé par les centristes. Mais on est effectivement en pleine confusion des rôles, puisqu’il utilise sa fonction de garant de la stabilité institutionnelle, pour échapper à sa responsabilité politique. Il en fait un usage partisan, puisqu’il cherche surtout à empêcher l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qui viendrait détricoter ses politiques publiques, au risque de mettre en danger ces mêmes institutions qu’il a pour rôle de protéger. C’est grave, car le conflit politique ne peut exister que s’il y a des instances garantes de l’impartialité. Elles sont parfois hors du politique (c’est le cas du Conseil d’État), parfois nommées par le politique mais indépendantes (c’est le cas du Conseil constitutionnel), d’autres fois purement politiques (comme les rôles exercés par la présidente de l’Assemblée nationale ou le président du Sénat). Tout repose sur le fait que ces instances exercent leur fonction avec impartialité. Et c’est cela que Macron ne semble pas respecter, en nourrissant le soupçon sur son impartialité, dans la circonstance même où la crise nécessiterait qu’il se mette au service des institutions – et non de les mettre à son service.
Comment expliquer un tel décalage entre le moment électoral, où le jeu du front républicain a été globalement joué par les élites et l’électorat macronistes, et le moment gouvernemental, où le camp présidentiel va à rebours de cette logique ?
Ce choix, apparemment de girouette, a en fait sa logique. J’en vois trois ressorts distincts. Premièrement, une conception machiavélienne inadaptée, qui ne voit la politique que comme une façon de naviguer dans la conflictualité, pourvu qu’on se maintienne au pouvoir. On s’allie avec la gauche entre deux tours de législatives parce que l’extrême droite risque d’arriver au pouvoir ; puis on s’allie tacitement avec l’extrême droite pour empêcher la gauche de gouverner. Mais cinq siècles après Machiavel, on a affaire à des partis qui sont tout de même porteurs de lignes politiques, pas juste à des princes qui doivent garder la main sur leur territoire. Pour que la démocratie représentative fonctionne correctement, on a besoin d’électeurs et d’électrices qui savent s’y retrouver dans un champ de force idéologique. Là, les choses sont rendues extrêmement confuses par ces coups politiques sans lendemain. Deuxièmement, Macron se résout à être dépendant de l’extrême droite pour barrer le chemin du pouvoir à la gauche, car il y a un coût spécifique à laisser son adversaire accéder au gouvernement. La gauche au pouvoir trouverait certainement des ressources et des capacités d’action qui lui permettraient a minima d’avoir l’initiative politique. Or, l’initiative politique est la chose la plus importante pour Macron. Il préfère créer de l’instabilité plutôt que de la perdre. Troisièmement, un élément idéologique joue quand même. Le fossé est devenu tel entre le bloc de gauche et le bloc de la droite et du centre, à mesure que celui-ci s’est calé sur un agenda de plus en plus néolibéral et sécuritaire, qu’il serait plus facile pour le bloc centriste de trouver des points d’accord avec l’extrême droite. Cela n’est guère dicible en raison du tabou qui persiste sur une alliance formelle avec le Rassemblement national. Mais plutôt que de négocier avec la gauche, le macronisme droitisé espère avoir le champ libre grâce à une opposition plus molle de l’extrême droite.
De fait, le Rassemblement national est moins opposé que la gauche au coeur néolibéral du macronisme en actes. Faut-il voir, chez son champion, une préférence pour un « pluralisme limité » à certaines options économiques, quoi qu’il en coûte politiquement ? Préférence qu’il justifie, au passage, par la réaction des marchés à un éventuel gouvernement de gauche…
Cette ligne idéologique a une histoire longue. Elle nous ramène à un thème très important de François Guizot [intellectuel libéral et homme politique durant la période de la Restauration au XIX siècle – ndlr] : la souveraineté de la raison. On peut le résumer ainsi : « Le peuple est souverain, mais c’est la raison qui doit primer. » Si l’option raisonnable et l’option populaire s’opposent, il faut choisir la première. Et donc il faut des hommes raisonnables à la tête de l’État, ce qui, pour Guizot, voulait dire un gouvernement des « capacités », c’est-à-dire des élites économiques, sociales, culturelles. Chez les macronistes, on perçoit cette croyance extrêmement forte d’être les seules personnes raisonnables, qui doivent donc rester à la tête du pays. Il faut ajouter à cela la tradition d’un libéralisme teinté de saint-simonisme, selon lequel on agit aussi dans l’intérêt des plus modestes même s’ils ne s’en rendent pas compte, car si les capitaux fuient il y aura plus de chômage et de pauvreté. L’argument est d’autant plus audible qu’il peut s’appuyer sur une réalité du conflit de classes dans le système capitaliste. Déplaire aux détenteurs de capitaux, c’est créer une situation de potentielle crise économique. C’est toute la question démocratique qui est cependant mise en péril par ce genre de raisonnement, pernicieux car antidémocratique par dépolitisation. Le risque n’est pas tant un autoritarisme illibéral comme en Hongrie, qu’une gouvernance néolibérale sans démocratie, dans laquelle les décisions importantes adviennent en fonction de facteurs extérieurs sur lesquels on n’a pas de prise. Ce qui convient à un peuple démocratique, c’est au contraire d’avoir accès à un débat de haute qualité et contradictoire sur les conséquences des décisions prises, et que ses choix soient respectés. En l’occurrence, l’argument de la catastrophe économique a des limites. Le NFP veut augmenter les prélèvements sur les plus riches et les entreprises, mais on n’est pas non plus à la veille d’un grand bond en avant maoïste. La coalition a même joué le jeu du chiffrage pour prouver son caractère « raisonnable ». Et les décisions néolibérales ont des
conséquences délétères aussi, notamment en termes de pauvreté, de services publics dégradés, de catastrophe écologique...
Vous avez terminé un récent fil sur X en écrivant, à propos d’Emmanuel Macron : « Il faut l’arrêter. » Mais au vu de l’échec des mouvements sociaux jusqu’à présent : comment ?
La situation actuelle n’est pas un coup d’État, elle ne justifie pas d’appeler à une insurrection – pas plus que d’habitude, en tout cas. Mais je pense qu’un mouvement social, même d’ampleur habituelle, serait ingérable sans gouvernement. Les organisations de la société civile, comme les policiers, auront besoin d’interlocuteurs légitimes. Ce n’est pas possible qu’il y ait une dilution totale des responsabilités, ni que Macron soit seul décisionnaire. Est-ce que ça le forcerait à nommer Lucie Castets ? Non. Mais ça permettrait d’arrêter une dilatation autoritaire du temps politique. L’enjeu consiste donc, avec des moyens classiques d’expression et de pression, de ramener l’entourage et les soutiens d’Emmanuel Macron, ainsi que les garants du bon fonctionnement de l’État, à leurs responsabilités. Le destin de tout gouvernement sera précaire, dans la mesure où pour l’instant, aucune coalition formelle ne peut exister entre la gauche et la droite, ni de quiconque avec l’extrême droite. Peut-être que plusieurs gouvernements se succéderont, qui gouverneront un peu avant de chuter et d’être remplacés. Mais au moins la main serait redonnée au Parlement, et on arrêtera cette fuite en avant autoritaire d’un président hors de contrôle.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 09:14
par Alx
Alx a écrit : ↑dim. 7 juil. 2024 20:08
Bon maintenant faut choisir le premier ministre, on n’a pas fini de rigoler.
Deux mois plus tard…
On va finir par y arriver à Didier Deschamps.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 13:14
par Mammago
Et pendant ce temps, les affaires courantes ne sont pas les seules à être expédiées mais bien d'autres qui engagent pour plus ou moins longtemps l'État et le pays.
Quelle vaste blague Macron. Mais aussi l'ensemble des partis de gouvernement à l'origine de cette situation. Gros dossiers du Diplo sur le sujet au mois de juillet dernier d'ailleurs, que je suis entrain d'éplucher attentivement.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 13:35
par Alx
Ha ben suffit qu’on en parle pour que finalement il se décide. Barnier, pourquoi pas. En tout cas ça fait suffisamment peu réagir pour qu’il ait des chances de ne pas se faire virer tout de suite.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 13:53
par Gui
Donc au lieu de respecter le choix des français il a préféré choisir lui-même ce qui lui semblait le mieux pour nous. Merci papa.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 14:29
par Tonio_S
Y'a quelqu'un encore qui s'imaginait qu'il n'allait pas nommer quelqu'un.e de droite ?
Sarkozy a dit que la France était de droite, donc Macron a respecté le choix des français, mais oui c'est clair.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 14:38
par Alx
Gui a écrit : ↑jeu. 5 sept. 2024 13:53
Donc au lieu de respecter le choix des français il a préféré choisir lui-même ce qui lui semblait le mieux pour nous. Merci papa.
Faut arrêter avec « le choix des Français ». Les Français ils ont choisi de ne pas choisir, c’est bien pour ça qu’il n’y a pas de majorité nette dans l’assemblée. (Ou plus exactement il n’y a pas « le choix des Français » mais « LES choix des Français », qui se contredisent mutuellement)
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 15:02
par Tonio_S
Le principal message, c'était quand même la désaveu de Macron et de son parti pour une écrasante majorité, que ce soit vers le RN ou NFP (avec un avantage pour la gauche, mais admettons ça comme un fait épisodique si tu veux).
Et là, le message qu'il renvoie c'est "continuons comme si rien ne s'était passé" en nommant un briscard issu du parti qui a reçu le plus faible score aux législatives parmi les gros partis.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 15:33
par Alx
Le « message » c’est l’interprétation que chacun fera des résultats, en vrai il y a autant de messages que d’électeurs.
Après c’est clair que si après avoir vu un tel changement d’assemblée la politique reste la même, il y aura un problème. Mais ça a peu de chances d’arriver puisqu’il n’y a plus moyen de passer en force. Peu importe la couleur du premier ministre et de son gouvernement, ce qui compte ce sont les lois qu’ils vont proposer. Et c’est là qu’il peut être utile d’être un bon négociateur, et de choisir les bons sujets qui soient compatibles avec la majorité des députés.
Tiens d’ailleurs je découvre que Barnier a la cause environnementale à cœur, ça pourrait être une bonne base de travail…
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 15:41
par Bejita
Donc au lieu de respecter le choix des français il a préféré choisir lui-même ce qui lui semblait le mieux pour nous. Merci papa.
Ahh, et c'était quoi le choix des Français? je demande vu que si on avait du respecter leur choix il aurait fallu pas loin de trois premiers ministres simultanément et si on veut jouer la dessus, a ce moment là, en terme de voix c'était un premier ministre RN largement devant qu'il aurait fallu mettre. Donc non le choix des Français ce n'était pas à proprement parlé le NFP.
Le principal message, c'était quand même la désaveu de Macron et de son parti pour une écrasante majorité, que ce soit vers le RN ou NFP (avec un avantage pour la gauche, mais admettons ça comme un fait épisodique si tu veux).
Ahh bis, une écrasante majorité ? de quoi, d'une coalisation aussi hétérogène que possible tellement écrasante qu'en terme de voix ils ne représentent qu'à peine plus de 7 millions de voix, tellement écrasante qu'ils sont obligés de se mettre à près de 6 groupes pour en arriver là, tellement écrasante que si la droite et ses dérivés avait fait de même, elle aurait été très largement en tête, oui c' est écrasant
Il n'y a eu que des compromis de bas étage, comme à toute les élections depuis aussi loin que je puisse m'en souvenir.
Le principal message, c'était quand même la désaveu de Macron et de son parti pour une écrasante majorité, que ce soit vers le RN ou NFP (avec un avantage pour la gauche, mais admettons ça comme un fait épisodique si tu veux).
Ahh bis, une écrasante majorité ? de quoi, d'une coalisation aussi hétérogène que possible tellement écrasante qu'en terme de voix ils ne représentent qu'à peine plus de 7 millions de voix, tellement écrasante qu'ils sont obligés de se mettre à près de 6 groupes pour en arriver là, tellement écrasante que si la droite et ses dérivés avait fait de même, elle aurait été très largement en tête, oui c' est écrasant
Il n'y a eu que des compromis de bas étage, comme à toute les élections depuis aussi loin que je puisse m'en souvenir.
Euh non, relis mon message, que ce soit vers RN ou NFP, le camp présidentiel a perdu. Donc oui, majorité écrasante qui ne veut plus de la politique de Macron. Et spoiler alert : c'est pas un briscard de droite qui va la changer
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 16:33
par Gui
Les calculs en amont pour mettre un premier ministre qui a telles ou telles propriétés politiques sans prendre en considération le vote qui vient d'avoir lieu je trouve ça douteux personnellement en tous cas.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : jeu. 5 sept. 2024 16:54
par Mammago
Macron pouvait-il faire autrement ? Lui qui se voue un culte stalinien de la personnalité ne pouvait nommer quelqu'un qui risquât de défaire son magnifique travail ! Aller à gauche ou plus à droite et c'est la réforme des retraites qui saute (entre autres) en tout ou partie.
Je m'interroge quand même énormément sur la survie institutionnelle de la 5eme avec un président intangible (et un Macron qui a repoussé encore plus loin les limites du monarque républicain) et trois blocs politiques de taille équivalente, dont deux composés d'une miriade de groupe voulant tirer la couverture à soit en permanence.
Une chose est sûre néanmoins, c'est le laisser-faire économique qui gagne, à nouveau.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : ven. 6 sept. 2024 18:45
par Jericho
Il a inventé la cohabitation avec un ministre qui aura le même cahier des charges que les précédents. L'ultra centre tient de sacrés concepts.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : ven. 6 sept. 2024 20:53
par Tonio_S
Le front républicain est passé de « avec la gauche » à « contre la gauche » quel tour de force n’empêche, je serais presque admiratif si c’était pas aussi grave.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : sam. 7 sept. 2024 12:41
par Alx
Je l'ai déjà dit mais je le redis, le "front républicain" c'est une connerie depuis le début. La politique c'est une affaire de débat d'idées, pas de guerre de tranchées où on prétend jouer les gentils contre les méchants.
A force tout ce que les manoeuvres auto-estampillées "front républicain" vont réussir à faire c'est fragiliser les valeurs républicaines, en considérant qu'il y a les "bons votes/bons élus" et les "mauvais votes/mauvais élus".
Et on se retrouve avec le RN qui est en position de poser des questions gênantes : "comment ça se fait qu'on soit en troisième position alors que sans vos bidouilles on serait en tête ?", "comment ça se fait qu'on n'ait aucun poste administratif à l'assemblée alors qu'on est le premier parti ?". Même quand ils disent "on va attendre de voir ce que propose le premier ministre avant de dire si on est pour ou contre", on se dit que c'est une attitude bien plus raisonnable que ce qu'annoncent les autres partis.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : sam. 7 sept. 2024 13:28
par Tonio_S
Si tu veux. C’était une tradition de la 5eme pour lutter contre l’extrême droite. Je suis juste choqué de voir comment la tendance s’est inversé en « tout sauf la gauche ». Et on le voit bien pour la nomination de Barnier, c’est le ok du RN qui est derrière, pas le ok du NFP, après ils peuvent jouer les anges « on va voir ce qu’il propose » alors que derrière c’est déjà arrangé. Ca sent beaucoup + la magouille politicienne que l’ex front républicain lol.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : sam. 7 sept. 2024 14:14
par Mammago
Alx a écrit : ↑sam. 7 sept. 2024 12:41
Je l'ai déjà dit mais je le redis, le "front républicain" c'est une connerie depuis le début. La politique c'est une affaire de débat d'idées, pas de guerre de tranchées où on prétend jouer les gentils contre les méchants.
A force tout ce que les manoeuvres auto-estampillées "front républicain" vont réussir à faire c'est fragiliser les valeurs républicaines, en considérant qu'il y a les "bons votes/bons élus" et les "mauvais votes/mauvais élus".
Et on se retrouve avec le RN qui est en position de poser des questions gênantes : "comment ça se fait qu'on soit en troisième position alors que sans vos bidouilles on serait en tête ?", "comment ça se fait qu'on n'ait aucun poste administratif à l'assemblée alors qu'on est le premier parti ?". Même quand ils disent "on va attendre de voir ce que propose le premier ministre avant de dire si on est pour ou contre", on se dit que c'est une attitude bien plus raisonnable que ce qu'annoncent les autres partis.
Je suis d'accord.
Au demeurant, "front républicain" contre le RN signifierait que le RN n'est pas républicain. Or, s'il n'était pas républicain il serait interdit purement et simplement. Mais puisqu'il ne l'est pas, c'est qu'il est républicain.
Et en allant plus loin, interdire ou vouloir interdire un parti de s'exprimer (dans le cadre des lois et règlements en vigueur) est pour le coup non républicain puisque c'est de la censure ou de la tentative de censure.
Mais bon, ça fait très longtemps que la politique est devenue un cirque plutôt qu'un débat d'idées. Et ce n'est pas près de changer.
Re: [Politique] Questions, Actualité, Débat, ...
Publié : sam. 7 sept. 2024 14:46
par Gui
Alx a écrit : ↑sam. 7 sept. 2024 12:41Et on se retrouve avec le RN qui est en position de poser des questions gênantes : "comment ça se fait qu'on soit en troisième position alors que sans vos bidouilles on serait en tête ?"
Je trouve pas cette question gênante du tout car la réponse est simple : c'est parce que le mode de scrutin est à chier. Avec un mode de scrutin où on n'est pas obligé de voter que pour un seul candidat les français qui n'aiment pas le RN auraient pu l'exprimer tout en exprimant leur vraie préférence par ailleurs.
Tiens d'ailleurs j'avais pas prévu d'encore vous faire chier avec ce sujet mais puisque j'y reviens : Veritasium a récemment fait une très chouette vidéo sur les différents modes de scrutin en démocratie, leurs propriétés et leurs conséquences.