Gnom a écrit : ↑jeu. 26 nov. 2020 13:42
C’est quand même con, bientôt on aura pas le droit de filmer, enfin si mais avec des limites dont seront juges les policiers. C’est vraiment pas de chance.
Je pense que les commentaires sur cette fameuse loi concernant les images des policiers est mal faite à la fois par ses partisans que ses opposants, ce qui empêche d'aborder les vrais problèmes qu'elle peut poser.
Le principe de base de la loi est de protéger les policiers en interdisant la diffusion de leur visage sur les réseaux sociaux (ce qui est en soi assez légitime, on a tous le droit à l'anonymat, y compris sur son lieu de travail). En gros les journalistes auraient toujours le droit de filmer, et ils auraient le droit de montrer ces films tant qu'ils floutent les visages et tout autre moyen d'identification. Ca n'empêcherait pas de dénoncer les violences ou autres exactions, de fournir les vidéos non floutées à la justice si elle en a besoin, etc. (à noter que les journalistes ont déjà l'obligation légale de flouter les visages et/ou les menottes des prévenus, donc c'est pas comme s'ils ne savaient pas faire).
Donc en théorie si ça fonctionnait bien comme ça, il n'y aurait pas vraiment de problème. Le point qui à mon avis complique tout d'un côté comme de l'autre, c'est le fait que dans la réalité on n'est plus seulement sur le modèle "j'enregistre d'abord, je monte mon film plus tard et enfin je le diffuse", mais "je streame en direct tout ce qui se passe depuis mon téléphone".
La logique voudrait qu'on laisse tout le monde filmer en supposant qu'ils respecteront bien les règles d'anonymisation si jamais ils partagent leurs images, tout en sachant que ceux qui font du direct ne sont pas dans ce cas. Et ceux-là seraient sanctionnés après coup, même s'il serait trop tard pour protéger les personnes concernées. Le piège ce serait de laisser les flics dire "lui il est en train de faire du direct, faut l'empêcher de filmer", ce qu'ils ont déjà tendance à faire.