Conjointement à la sortie de la beta du reboot d'Hitman sur PlayStation 4, Square Enix nous sert une seconde dose d'Agent 47 avec la mise en vente de Hitman GO : Definitive Edition sur PlayStation 4, PlayStation Vita et PC ce mardi 23 février. Le jeu est disponible à 7,99€ sur le PlayStation Store avec une remise de 20 % pour les abonnés PlayStation Plus durant sa première semaine de commercialisation (passant à 6,39€). Après son succès sur iOS et Android, cette application smartphones et tablettes trouve le chemin de nos foyers avec brio.

Bonhomme de plomb

Disponible depuis le mois d'avril 2014 sur les supports mobiles, le portage d'Hitman GO sur les consoles PlayStation a été officialisé durant la conférence PlayStation Experience de 2015. Il ne s'agit pas de l'adaptation d'un épisode déjà existant ni d'un running game comme la mention « GO » pourrait le faire croire mais d'un jeu de puzzle / stratégie intelligent prenant pour héros le célèbre tueur à gages d'IO Interactive. Pour se démarquer des épisodes canoniques, le titre de Square Enix Montréal (porté ici par Frima Studios Games) opte pour une représentation diorama digne d'un jeu de plateau. Les sept chapitres prennent la forme de boites de jeu de société, les missions sont disposées sur une carte sur laquelle évolue notre pion de case en case comme dans un jeu de l'oie et les contrats ressemblent à des maquettes pour soldats de plomb. Notre chauve est un pion figé proche d'une pièce d'échecs que nous devons avancer sur un axe jusqu'à son prochain point de chute. Les déplacements se font au tour par tour, le joueur ouvre le bal puis l'intelligence artificielle fait se mouvoir ses figurines et ainsi de suite.

Le principe est en apparence simple : déplacer l’assassin jusqu’à sa cible ou la sortie du diorama selon l’objectif. Dans les faits les choses se compliquent dès que les gardes, au départ statiques, se mettent à effectuer des rondes nous bloquant ainsi l’accès à notre proie ou notre point d'évasion. L'observation de leurs déplacements est indispensable avant de changer de case sous peine d'être éjecté du plateau en cas de confrontation frontale ou latérale avec eux. A contrario, si on arrive à prendre les ennemis à revers ce sont eux qui sautent et nous libèrent le terrain. Pour prendre le dessus sur l'ennemi vous pouvez faire diversion en lançant des objets sur d'autres cases, en récupérant des armes (fusil de sniper, double flingues), en vous cachant ou en vous déguisant, le changement de costumes étant l’un des fondements de la série. La difficulté monte crescendo et certains puzzles très difficiles donnent envie d'avoir recours aux indices présents en nombre limité. L'architecture des tableaux gagne également en complexité, rajoutant par la suite des étages, des serrures fermées à clé, des raccourcis, des hommes armés ou des chiens de garde à mesure de votre progression.

Heureusement les déplacements sont illimités et une simple pression du bouton Carré permet de recommencer le niveau quand la partie est trop mal amorcée mais pas d'annuler la dernière action, obligeant à tout recommencer. Les plus assidus pourront compléter les deux objectifs secondaires visibles en mettant le jeu en pause comme par exemple finir un tableau en récupérant un objet, en ne tuant personne ou en limitant le nombre de ses déplacements. L’intérêt de réaliser les objectifs annexes dans les missions plus accessibles, outre d'assurer une bonne rejouabilité, est de récupérer assez de points pour débloquer la boite de jeu suivante sans nécessairement avoir terminé tous les tableaux précédents. Un bon moyen de progresser sans frustration mais pas d'obtenir le trophée de platine.

Tueur de poche

Cette édition définitive possède tout le contenu et les mises à jour du titre d’origine ce qui nous fait plus de 90 puzzles sur la balance pour environ cinq heures de jeu. Certains niveaux sont directement tirés d'anciens épisodes comme l'Opéra de Paris d'Hitman : Blood Money ou la mission à Saint-Pétersbourg de Silent Assassin mais la plupart de ces tranches de vie sont des créations originales dans le même état d'esprit. La réalisation façon « maison de poupées » en plastique est proprette mais jamais impressionnante malgré les améliorations visuelles de cette version. Le jeu fait même un peu cheap sur le grand écran du salon (il est aussi compatible PlayStation TV) alors on privilégiera l'affichage sur une PS Vita vu qu'à l'origine le jeu a de toute façon été pensé pour les transports avec des parties courtes, libérées de toute narration et peu gourmandes en ressources graphiques. Le titre est évidemment cross-buy et cross-save entre les deux versions afin de continuer à l'extérieur une partie démarrée à la maison (ou inversement) sans passer deux fois à la caisse. Pour une obscure raison, il faudra toutefois attendre le 2 mars pour profiter de cet achat joint.

La prise en main est immédiate puisque les déplacements sur rails peuvent se faire à l’aide du stick analogique gauche ou du pavé tactile de la DualShock 4 sur PlayStation 4 et avec le stick  ou l’écran tactile sur la portable de Sony. Le stick analogique droit sert à tourner la scène sous tous les angles et les actions se font simplement en pressant la touche Croix. Le bouton Triangle donne accès aux indices et le Carré au reboot du niveau. Très accessible, la jouabilité ne peut pas être prise à défaut en cas d’échec et soulage notre concentration pour la focaliser exclusivement sur le bon chemin à prendre pour arriver à ses fins. Même la partie sonore volontairement minimaliste et zen ne freine pas notre réflexion avec juste quelques sons d'ambiance et de temps en temps une petite reprise de l'Ave Maria pour la forme. Pas de quoi devenir entêtant au point d'en oublier de jouer. Dans l'ensemble, vous l'aurez compris, nous sommes face à une exploitation originale et surprenante de la licence pour un résultat très convaincant.